Des centaines de milliers de foyers au Québec sont toujours sans électricité ce 7 avril. Une tempête de glace a traversé l'est du Canada le 5 avril a fait deux morts et occasionné de nombreux dégâts matériels notamment à Montréal.
"Nous avons rétabli le courant pour un peu plus du tiers des personnes affectées par les pannes causées par le verglas", a annoncé le fournisseur d'électricité Hydro-Québec.
Environ 630.000 foyers restaient dans le noir ce 7 avril en milieu de matinée, contre 1,1 million au plus fort de l'événement.
"On est très satisfaits de la gestion de la crise par Hydro-Québec", a salué le ministre québécois de l'Economie et de l'Energie, Pierre Fitzgibbon, lors d'un point presse, aujourd'hui en fin de matinée.
"Hydro-Québec a réglé à peu près 50% des situations, on a comme objectif que ce soir, à peu près 80% des résidences vont être rebranchées et d'ici demain soir, 95%", a déclaré le Premier ministre du Québec François Legault, lors d'un point-presse.
"Patience et soyez prudents", a-t-il ajouté appelant la population à s'entraider.
Lire : Tempête de pluie verglaçante au Canada : plus de verglas avec les changements climatiques ?"On sait que pour certains clients ça va durer jusqu'à dimanche, potentiellement lundi", selon Régis Tellier, porte-parole d'Hydro-Québec. Des
"conditions météo plus favorables" au fil de la journée devraient permettre
"d'accélérer le rétablissement du service", a-t-il estimé. La société estimait être en mesure de rétablir le courant pour la majorité des clients d'ici vendredi minuit.
Centres d'hébergements
D'ici là, la ville de Montréal, qui recensait environ la moitié des pannes, a ouvert six centres d'hébergement d'urgence temporaires où habitants privés d'électricité ont passé la nuit. Dans l'un d'eux, situé dans le quartier de Verdun (sud-ouest de Montréal), une trentaine de personnes étaient venues se réchauffer, boire du café, manger ou charger leurs appareils électroniques au premier jour du long week-end de Pâques.
"Ça a été surtout ennuyant, j'avais prévu de travailler et ça me retarde un peu, mais ce n'est pas la fin du monde", a souligné auprès de l'AFP, Isabelle, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. Cette enseignante de 28 ans alternait les aller-retours entre son domicile et les restaurants, en quête de repas chauds.
Intoxications
Accompagnée de sa mère et de ses deux garçons de 8 et 3 ans, Rosalie Gouba se désolait d'avoir dû jeter les réserves alimentaires des prochains mois et de voir la panne perdurer.
"La première nuit a été très difficile car j'ai peur de dormir dans le noir complet. Vu que je suis stressée, les enfants le sont aussi", a confié cette mère de famille de 30 ans, venue avec des livres pour les occuper.
Ces centres restaient accessibles en journée à ceux désirant se réchauffer au premier jour du long week-end de Pâques.
Deux décès ont été recensés par les autorités depuis le début de la tempête au Canada: un résident de l'est de l'Ontario tué par la chute d'un arbre mercredi, et un sexagénaire au Québec mortellement blessé par une branche en tentant de déblayer son jardin hier.
Des centaines d'employés de Montréal étaient toujours déployés sur le terrain vendredi, notamment dans des parcs où de nombreuses branches jonchaient le sol après s'être effondrées sous le poids de la glace.
Sous une température avoisinant 1°C, la glace avait fondu, mais des rafales de vent secouaient les arbres, avec le risque de nouvelles chutes de branches. Les autorités déconseillaient toujours à la population de s'approcher des fils électriques.
La tempête a touché le Québec et l'Ontario, les deux provinces les plus peuplées du Canada. Il s'agit de la plus grosse panne sur le réseau électrique du Québec depuis la crise du verglas de 1998, qui avait plongé la province dans le chaos pendant plusieurs semaines.