Fil d'Ariane
Les deux Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor ont été incarcérés le 10 décembre 2018. Une décision intervenue quelques jours après que le Canada a arrêté la directrice financière de l’entreprise de télécoms chinoise Huawei, Mme Meng Wanzhou, à la demande des Etats-Unis. Depuis, les relations diplomatiques entre les deux pays ont subi de fortes tensions mais avec le début de la pandémie, le climat semble s’apaiser.
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Ce jeudi 23 avril, qui marque le 500ème jour de leur détention, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a indiqué que les visites consulaires avaient été suspendues en raison du confinement dans les prisons chinoises. Les deux Canadiens "sont dans un établissement (...) d'une région qui n'est pas particulièrement touchée par le Covid-19", avait déclaré la semaine dernière Justin Trudeau. "500 jours de trop", a déploré le ministre canadien des Affaires étrangères François-Philippe Champagne, lors d'une visioconférence organisée par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).
Interrogé sur leur état, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a assuré mercredi qu'ils étaient "en bonne santé". "Nous continuerons à protéger leurs droits et intérêts légaux", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse régulière.
Michael Kovrig et Michael Spavor avaient droit à des visites consulaires mensuelles. Mais "afin d'assurer la sécurité des détenus, les autorités chinoises les ont temporairement suspendues", a confirmé M. Geng. Il a rajouté qu’elles reprendront lorsque la situation épidémique s'améliorera.
Michael Kovrig est soupçonné d'avoir recueilli des secrets d'État et des renseignements à destination de l'étranger. Michael Spavor est lui suspecté d'avoir volé et transmis illégalement des secrets d'Etat à destination de l'étranger.
"Nous travaillons extrêmement assidûment au sujet de Michael Spavor et de Michael Kovrig, qui sont détenus depuis 500 jours en Chine", a assuré le Premier ministre canadien Justin Trudeau, lors de sa conférence de presse quotidienne.
Le 16 mars, M. Kovrig avait été autorisé a appeler son père très malade au téléphone. "C'est un peu encourageant" aux yeux de l’ancien ambassadeur du Canada en Chine, Guy Saint-Jacques, interrogé par l’Agence France-Presse, car "ce n'est pas dans les habitudes des autorités chinoises". Mais il redoute les conséquences d'une éventuelle extradition de l'ancienne directrice financière de Huawei du Canada vers les Etats-Unis.
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Dans ce cas de figure, "les autorités chinoises vont accuser formellement Kovrig et Spavor, et là ça va devenir encore plus compliqué de les faire sortir car (les Chinois) vont dire qu'on ne peut pas leur demander de s’immiscer dans un processus judiciaire", a déclaré M. Saint-Jacques.