Des sources policières et judiciaires ont confirmé le rapatriement, depuis la Syrie, de quatre femmes et dix enfants canadiens de djihadistes du groupe État islamique (EI). En octobre 2022, le Canada avait déjà rapatrié deux femmes et deux enfants détenus en Syrie.
La manœuvre n’est pas chose nouvelle pour Ottawa. Il s'agit là, en effet, de la quatrième opération de rapatriement de ses ressortissants détenus dans des camps du nord-est de la Syrie menée par le gouvernement canadien.
Dans un communiqué publié vendredi 7 avril, la police a fait savoir que trois des quatre femmes en question ont été arrêtées à l'aéroport avant de comparaître devant la justice concernant des "
demandes d'engagement de ne pas troubler l'ordre public en matière de terrorisme."
L'une d'elles, âgée de 38 ans, a ensuite été remise en liberté sous conditions. "
Ce n'est pas une accusation criminelle", a commenté son avocat, Me Lawrence Greenspon, spécialiste en droits humains. Et ce dernier de préciser que le procureur voudra "
s'assurer que la personne suive les conditions (de cette demande d'engagement, ndlr)
pendant une période allant jusqu'à un an." Les deux autres, Ammara Amjad et Dure Ahmed, "
demeureront en détention jusqu'à leur prochaine audience qui est prévue pour mardi", a indiqué la police.
Concernant la quatrième, "
tout était bon", selon Me Greenspon, par ailleurs représentant des quatre rapatriées. Elle ne fait ni face à des accusations criminelles ni à une telle demande d'engagement de ne pas troubler l'ordre public en matière de terrorisme.
(Re)voir : "Revenantes" : l'épineuse question du rapatriement des femmes parties en Syrie
Une fillette orpheline en 2020
"
Les dix enfants sont rapatriés et sont avec leur famille ici au Canada", a ajouté l'avocat. La veille, le ministère canadien des Affaires étrangères a fait part de son inquiétude pour "
la santé et le bien-être" de ces enfants. La faute à une "
détérioration des conditions dans les camps" où ils étaient encore récemment enfermés.
En octobre 2022, le Canada a déjà rapatrié deux femmes et deux enfants détenus en Syrie. Et en 2020, Ottawa a permis le retour d'une fillette orpheline de 5 ans. Ce, après que son oncle a intenté une action en justice contre le gouvernement.
Depuis la fin, en 2019, du "
califat" mis en place par l'EI en Syrie, le rapatriement des femmes et des enfants de djihadistes issus de ses rangs fait figure de
question très sensible pour de nombreux pays.(Re)voir : Daesh : "Les enfants ne sont coupables de rien"