Fil d'Ariane
"Nous devons protéger nos travailleurs", a martelé M. Trump. "Nous verrons si nous pouvons faire les changements dont nous avons besoin (...) Nous verrons ce qui se passera".
Une zone d'incertitude finalement intégrée par Justin Trudeau. Le Premier ministre canadien, plutôt optimiste, semble s'être fait à l'idée d'un échec.
"Je comprend que ces négociations sont difficiles et elles continueront à être difficiles et parfois même imprévisibles", a soutenu M. Trudeau, alors qu'il s'adressait à la presse, après l'entretien lors d'une conférence organisée sur le toit de l'ambassade canadienne à Washington.
"Je continue d'être optimiste (...) car nous savons que les bénéfices (de l'Aléna) ont été sentis par les citoyen des deux pays", a-t-il ajouté.
Un optimisme de façade, sans doute, alors que l'administration américaine entend imposer des droits compensatoires et des droits antidumping sur les importations des CSeries de Bombardier. Selon Boeing, l'avionneur canadien a obtenu des subventions du gouvernement canadien et vendu ses avions à perte.
Le dirigeant canadien a, de son côté, menacé de ne pas acheter 18 avions de combat Super Hornet de Boeing si les États-Unis persistaient dans leur volonté de pénaliser Bombardier.
We are in the NAFTA (worst trade deal ever made) renegotiation process with Mexico & Canada.Both being very difficult,may have to terminate?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 27 août 2017
Depuis sa prise de fonction le 20 janvier 2017, Donald Trump ne cesse de dénoncer l'Aléna.
La renégociation de l'accord a débuté mi-août et n'a pas connu d'avancée majeure malgré trois premières séances de discussions. Elle doit se terminer à la fin de l'année. Ce délai court "a toujours été considéré comme un défi mais n'est pas insurmontable", a assuré M. Trudeau.
Selon Robert Lighthizer, le représentant américain au Commerce (USTR) la nouvelle session de négociation se terminera le 17 octobre. Aucune piste n'est écartée, y compris celle d'un retour à des accords bilatéraux malgré un partenariat à trois, vieux de 23 ans.
L'un des principaux contentieux concerne le déficit commercial des États-Unis avec le Mexique (quelque 64 milliards de dollars) que Washington compte résorber.
Face aux velléités protectionnistes de l'administration Trump, le Fonds monétaire international (FMI) ajoute son grain de sel: "Un virage vers le protectionnisme diminuerait les flux commerciaux et les investissements transfrontaliers et entraverait la croissance mondiale" souligne Maurice Obstfeld, le chef économiste de l'organisation.
À la Chambre de commerce américaine, on redoute surtout une procédure de règlement des litiges commerciaux.
L'article 11 de l'actuel traité et connue sous le nom d'ISDS (Investor-State Dispute Settlement), permet aux entreprises et aux investisseurs de poursuivre directement les gouvernements devant des tribunaux. L'administration américaine serait hostile au procédé et voudrait le supprimer.
La session de renégociation reprend ce vendredi 13 octobre 2017, après la rencontre planifiée entre Justin Trudeau et le président mexicain, Enrique Peña Nieto.
Traité de libre-échange nord-américain pic.twitter.com/kl5BpJ3A9Q
— Les Jeunes Actus (@LJ_Actus) 12 octobre 2017