Fil d'Ariane
Le 6 janvier 2021, la démocratie américaine a vacillé. Des partisans de Donald Trump ont mené un assaut contre le Capitole, chargé d'entériner la victoire de Joe Biden. Aujourd'hui, Donald Trump refuse le transfert d’archives à la Commission chargée d’enquêter sur l'assaut.
Le 6 janvier 2021 des milliers de partisans de Donald Trump se ruent vers le Congrès. Ils tentent d’y entrer pour arrêter le processus visant à faire reconnaître la victoire de Joe Biden par les élus américains.
Car les partisans de Donald Trump sont convaincus que les résultats de l’élection présidentielle ont été faussés. Depuis leur publication en novembre 2020, Donald Trump ne cesse de contester le résultat des votes exprimés. Sur Twitter, le candidat malheureux à l'élection présidentielle multiplie les tweets dans ce sens.
Ses partisans envahissent le Capitole alors que l’élection de Joe Biden doit être entérinée. A l’aide de gaz et de balles en caoutchouc, ils sont repoussés tant bien que mal par les forces de l’ordre. A l’issue de cette violente invasion, 5 personnes sont mortes dont un policier, frappé à coup d’extincteur.
Le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump ont été arrêtés par les forces de l’ordre. Parmi eux, il y a des membres de groupes d’extrême droite comme les Proud Boys et les Oath Keepers.
Avec sa coiffe aux cornes de bisons, Jacob Chansley, 34 ans est devenu le visage de cette journée de chaos. Ce militant pro-Trump, complotiste, était entré dans le Capitole. Sur de nombreuses images, on peut le voir torse nu, arborant une lance dans les couloirs de l’édifice. Proche de la nébuleuse complotiste QAnon, il a été condamné à près de trois ans et demi de prison pour entrave à une procédure officielle, le mercredi 17 février 2021.
Des partisans du Président Trump n’appartenant pas à des groupuscules sont également mis en cause. C’est le cas de Robert Scott Palmer, condamné à 5 ans de prison pour avoir agressé la police. Ce jour-là, l’homme de 54 ans, veste aux couleurs du drapeau américain et casquette "La Floride pour Trump" sur la tête, lance des planches, un extincteur et d'autres objets sur les policiers près du Capitole.
La juge fédérale Tanya Chutkan rejette ses excuses écrites à la main, dans lesquelles il assure avoir été dupé par l'ancien président, qu'il qualifie de "tyrannique". "J'ai réalisé qu'on nous avait menti", écrit-il, parlant des partisans du président Trump.
Robert Scott Palmer “ a rejoint, en connaissance de cause, un groupe d'émeutiers dans l'intention bien précise d'interférer dans le processus électoral national", rappelle l'accusation dans un document destiné aux juges.
Plus de 700 personnes sont poursuivies à la suite de cette attaque, la plupart d'entre-eux pour des délits mineurs, tels que l'entrée non-autorisée au sein du Capitole.
Plusieurs dizaines de personnes sont également visées par des poursuites plus lourdes, accusées notamment d'agression, d'usage d'arme létale et d'association de malfaiteurs.
La Commission parlementaire est chargée de faire la lumière sur les événements du 6 janvier 2021. Cette commission doit notamment évaluer le rôle qu’a joué le républicain, Donald Trump et son entourage dans l’assaut du Capitole. Le 10 novembre 2021, une juge fédérale avait autorisé la transmission de documents liés à l’assaut au nom de l'intérêt public. Les avocats du milliardaires ont fait appel.
Donald Trump demande à la plus haute juridiction du pays d’accepter sa demande et de ne pas transmettre ces documents à la Commission parlementaire. L’ex-chef d’État a ordonné à son entourage de ne pas collaborer. Des batailles judiciaires pour savoir s'ils doivent ou non témoigner vont ralentir le processus.
Actuellement, la Chambre est à majorité démocrate. La commission parlementaire mène une course contre la montre car elle veut à tout prix publier ses conclusions avant les élections législatives de mi-mandat, dans moins d'un an, lors desquelles les républicains pourraient reprendre le contrôle de la Chambre et enterrer ses travaux.
L’ancien président nie toute responsabilité dans l'attaque, dénonce "un jeu politique" et refuse de collaborer. Il en a profité pour critiquer la commission d'enquête parlementaire, en l'accusant d'être "extrêmement biaisée". Elle devrait plutôt enquêter sur "l'élection présidentielle frauduleuse de 2020", a-t-il dit.
L’ancien Président américain devrait tenir une conférence de presse le 6 janvier 2022, pour l'anniversaire de l'attaque. Il répète - sans fondement - que l'élection de novembre 2020 lui a été volée.