Fil d'Ariane
C'est tout sourire qu'ils se sont rencontrés, en Allemagne : Carles Puidgemont et celui qu'il désigne comme son successeur, Quim Torra, élu en décembre dernier au Parlement régional, lui aussi indépendantiste.
Si Carles Puidgmenont renonce à retrouver son fauteuil de président, il garde toute sa pugnacité : "Mon successeur aura en charge le gouvernement interne, la défense de nos droits nationaux en Catalogne, cela face à un Etat autoritaire qui refuse de parler, et de défendre nos compétences, qui ont été systématiquement réduites."
La désignation du successeur de Carles Puidgemont intervient au lendemain des declarations de Madrid, qui indiquent qu'aucun président de Catalogne ne pourra être investi s'il est absent. Or Carles Puigdemont se trouve en Allemagne dans l'attente d'une éventuelle extradition vers l'Espagne, qui voudrait le juger pour "rébellion" et "détournement de fonds publics". Son arrestation par surprise en Allemagne, fin mars, alors qu'il était en route vers la Belgique, a pourtant tourné à son avantage quand un tribunal allemand l'a remis en liberté en avril, rejetant l'accusation de "rébellion" formulée par l'Espagne. Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, il pourrait être arrêté s'il revenait en Espagne, alors que Quim Torra, lui, ne fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire.
Les indépendantistes ont moins de deux semaines pour élire un président. Sinon, les catalans seraient de nouveau appelés aux urnes. En revanche, l'élection d'un président régional qui formerait son gouvernement permettrait à la région de se libérer de la tutelle de Madrid, imposée après la vaine proclamation de la "République catalane" en octobre 20017. Le Parlement catalan a donc annoncé qu'il débattrait de l'investiture de Quim Torra dès ce samedi 12 mai.
Après l annonce du dirigeant indépendantiste, le gouvernement espagnol s'est contenté d'indiquer qu'il avait, lui, l'obligation de faire respecter la loi.