En audience publique pour la première fois devant un tribunal japonais, Carlos Ghosn, détenu depuis mi-novembre à Tokyo pour des malversations financières présumées, s'est dit "faussement accusé".
Plus d'un millier de personnes ont patienté des heures dans le froid pour tenter d'assister à cette audience. Quatorze seulement ont pu rentrer après tirage au sort.
C'est la première comparution de Carlos Ghosn deux mois après son arrestation à Tokyo. Le PDG de Renault, est apparu, menotté et amaigri.
Deux heures d'audience environ, où il est sorti de son silence pour la première fois. Carlos Ghosn a réfuté les accusations qui pèsent sur lui.
L'ex numéro un de l'alliance Nissan-Mitsubishi-Renault a aussi rappelé avoir dédié "deux décennies de sa vie à relever l'entreprise automobile japonaise Nissan". Dix minutes de prise de parole au cours desquelles il dénonce aussi une détention injuste.
Troisième garde à vue
Carlos Ghosn a été arrêté à Tokyo le 19 novembre dernier. La justice japonaise l'accuse de dissimulation aux autorités boursières d'une partie de ses revenus perçus chez Nissan : environ cinq milliards de yens (38 millions d'euros) de 2010 à 2015.
Ses défenseurs n'ont cessé, de leur côté, de pointer un coup d'Etat organisé à l'intérieur même de Nissan pour contrer un éventuel projet de fusion avec Renault qui aurait affaibli le géant automobile japonais.
Ses avocats vont déposer une demande de fin de détention pour leur client en garde à vue jusqu'à vendredi. Mais Carlos Ghosn risque une nouvelle inculpation pour abus de confiance. Il pourrait rester en prison dans l'attente de son procès qui ne pourrait débuter que dans 6 mois ont précisé ses avocats.