Au lendemain de la proclamation de son indépendance, la Catalogne se retrouve isolée alors que Madrid reçoit les soutiens de nombreux pays étrangers. Florilège de réactions des chancelleries.
Les réactions sont unanimes. Aucun Etat, ni aucune organisation internationale ne reconnaît l'indépendance de la Catalogne, proclamée vendredi 27 octobre à la suite du vote du Parlement catalan.
"Pour l'UE, rien ne change. L'Espagne reste notre seule interlocutrice", a écrit Donald Tusk, président du Conseil de l'Union européenne qui représente les 28 Etats membres, en appelant parallèlement Madrid à "favoriser la force de l'argument plutôt que l'argument de la force".
L'Union européenne "n'a pas besoin d'autres fissures, d'autres fractures", a réagi de son côté le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. "Nous n'avons pas à nous insérer dans ce débat hispano-espagnol mais je ne voudrais pas que demain l'Union européenne se compose de 95 Etats membres".
"J'ai un interlocuteur en Espagne"
En France, le Palais de l'Élysée se range derrière Madrid. "J'ai un interlocuteur en Espagne, c'est le Premier ministre Rajoy.(...) Il y a un Etat de droit en Espagne, avec des règles constitutionnelles. Il veut les faire respecter et il a mon plein soutien", a affirmé le président Macron, qui a par ailleurs réitéré que la crise catalane était un "sujet intérieur" à l'Espagne.
L'Allemagne a annoncé vendredi apporter son soutien à "la position claire" du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy. "Le gouvernement allemand voit l'aggravation de la situation en Catalogne avec inquiétude. La souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Espagne sont et restent inviolables", a réagi sur Twitter Steffen Seibert, un porte-parole de la chancelière allemande.
Pour Londres, cette déclaration d'indépendance "estfondée sur un vote qui a été déclaré illégal par les tribunaux espagnols. Nous continuons à vouloir voir l'Etat de droit maintenu, la Constitution espagnole respectée et l'unité de l'Espagne préservée", selon un porte-parole du gouvernement britannique.
"Un acte gravissime"
Pour sa part, l'Italie exprime "une condamnation ferme" d'une déclaration d'indépendance "unilatérale", qualifiée "d'acte gravissime et hors du cadre de la loi" dans un communiqué du ministre italien des Affaires étrangères Angelino Alfano.
Le Premier ministre portugais Antonio Costa a exprimé sa "totale solidarité dans la défense du principe constitutionnel de l'unité espagnole". Quant au Premier ministre belge Charles Michel, il a appelé sur Twitter à "une solution pacifique dans le respect de l'ordre national et international".
La ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström a estimé qu'il s'agissait d'une "question qui concerne la seule Espagne". Le ministère polonais des Affaires étrangères respecte "pleinement les principes de souveraineté, d'intégrité territoriale et d'unité du Royaume d'Espagne".
Un très fort écho au Canada
"Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres encourage toutes les parties à chercher des solutions dans le cadre constitutionnel espagnol" a déclaré un porte-parole de l'ONU, Farhan Haq. Même son de cloche du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
Vu de Washington, "la Catalogne fait partie intégrante de l'Espagne, et les Etats-Unis soutiennent les mesures constitutionnelles du gouvernement espagnol visant à maintenir l'Espagne forte et unie", a indiqué la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert.
La crise en Espagne trouve depuis plusieurs semaines un très fort écho au Canada. Le Canada a rejeté vendredi la déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne et appelé au "dialogue" avec Madrid. Le Premier ministre Justin Trudeau a dit espérer que la suite des choses en Espagne se déroule dans la "non-violence".
A Québec, Jean-François Lisée, chef du Parti québécois (opposition indépendantiste), a indiqué sur Twitter que sa formation "reconnaît" et "appuie" la déclaration d'indépendance de la Catalogne "face au refus de négocier de Madrid".