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Catalogne : grève générale deux jours après le référendum

La Catalogne est en grève ce mardi 3 octobre. Du FC Barcelone à la fameuse Sagrada Familia, tous se mobilisent pour défendre leurs "droits" et dénoncer les violences policières en marge du référendum interdit sur l'indépendance dimanche 1er octobre. Pendant ce temps, le fossé semble se creuser de plus en plus avec Madrid.

La grande mobilisation, ponctuée de manifestations, intervient deux jours après l'organisation d'un référendum d'autodétermination interdit. La police et la garde civile étaient intervenues dans une centaine de bureaux de vote pour saisir urnes et matériel électoral... En blessant au passage près de 900 personne (selon le gouvernement catalan).
 

Le scrutin auquel ont participé de très nombreux Catalans a ouvert la crise politique la plus profonde traversée par l'Espagne depuis le rétablissement de la démocratie dans le pays en 1977. Les dirigeants de la Catalogne, une région grande comme la Belgique où vivent 16% des Espagnols, ont annoncé qu'ils envisagent sérieusement de déclarer l'indépendance une fois confirmée la victoire du "oui", à 90% selon des résultats non définitifs. La participation, malgré les actions des forces de l'ordre, s'éleverait à 42,3%.
 

La grève avait dans un premier temps été convoquée par des syndicats minoritaires. Au final, après les brutalités et les violences, les syndicats majoritaires dans la région ont décidé d'y adhérer pour montrer une image d'unité face à ces agressions.
 

Les associations et partis indépendantistes ont suivi le mouvement avec la même logique. "Je suis convaincu que cette grève sera très suivie", a déclaré le président de la région Carles Puigdemont qui cherche aussi par ce biais à montrer que toute la société le soutient dans son bras de fer pour obtenir de Madrid un référendum d'autodétermination légal.

Une démonstration pacifique

Dans les faits, la grève est prévue au port de Barcelone, dans les universités publiques, les transports, le Musée d'art contemporain (MACBA), parmi les employés de l'opéra et même ceux de la fameuse Sagrada Familia, la cathédrale de Gaudi. Le FC Barcelone suivra aussi la grève : ni les équipes professionnelles ni celles des jeunes ne s'entraîneront mardi 3 octobre.
 

Les organisateurs veulent en faire une démonstration "de paix". Cette grève intervient alors que l'agitation sociale a grandi ces dernières semaines en Catalogne. Après des arrestations et perquisitions visant l'organisation du référendum à la mi-septembre, les associations indépendantistes avaient promis "une mobilisation permanente" de la société contre ce qu'ils qualifient de "manque de respect" et "d'humiliations" permanentes de Madrid.
 

Le chef du gouvernement Mariano Rajoy est resté silencieux. Il s'est réuni lundi 2 octonre avec les leaders du parti socialiste et de Ciudadanos, opposés à l'indépendance, pour étudier "le grave défi posé" par cette crise. Depuis 2010 l'indépendantisme gagne du terrain en Catalogne, alimenté par la crise et l'annulation partielle par la Cour constitutionnelle d'un statut qui lui conférait des compétences plus larges.


Le même jour, Rajoy a été pressé par l'Union européenne de dialoguer. L'ONU a souhaité une enquête sur les violences tandis que Berlin et Paris exprimaient leur soutien à une Espagne unie. Le Parlement européen doit débattre en urgence mercredi 4 octobre de la situation en Catalogne.