Des centaines de milliers de personnes ont manifesté à Barcelone ce dimanche 8 octobre pour soutenir l'unité de l'Espagne et donc, contre l'indépendance voulue par le gouvernement régional. Un mouvement d'une ampleur inégalée depuis le début de la crise avec Madrid.
Comme toujours après une manifestation, les chiffres de la participation varient fortement. Selon les organisateurs, au moins 930 000 personnes ont battu le pavé à Barcelone ce dimanche pour dénoncer les velléités d'indépendance d'une autre partie de la population catalane. Ils étaient 350 000 selon la police municipale.
"Retrouvons la sagesse !"
Quel que soit le chiffre correct, ce rassemblement constitue une réussite pour ceux qui se considèrent comme la "majorité silencieuse" en Catalogne. Des partisans de l'unité de l'Espagne équipés de milliers de drapeaux espagnols, du jamais vu dans le pays depuis la fin du régime de Francisco Franco. Tous ont scandé toute la journée des slogans comme "
Ca suffit ! Retrouvons la sagesse !" ou "
Je suis catalan, je suis espagnol, je suis européen".
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La démocratie espagnole est là pour rester et aucune conjuration indépendantiste ne la détruira", a lancé à la foule le prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, qui a les nationalités espagnole et péruvienne.
"On entend que les autres"
Les manifestants, arborant aussi des drapeaux catalans ou européens, estiment n'avoir pas eu voix au chapitre depuis que les autorités indépendantistes ont organisé le scrutin, le 1er octobre.
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C'est très important pour nous de montrer que nous aussi, nous sommes nombreux. On entend que les autres", expliquait à l'AFP, vêtu du maillot de l'équipe d'Espagne et des drapeaux espagnol et catalan, Santiago Martin, 37 ans, venu en voiture de Tarragone, à 100 kilomètres au sud-ouest.
Estimant avoir remporté le référendum avec 90% de "oui" à l'indépendance, les séparatistes envisagent de faire sécession dans les jours qui viennent.
Menace de rupture
Pourtant, selon les sondages, si la majorité des Catalans réclament un référendum en bonne et due forme, un peu plus de la moitié sont opposés à l'indépendance de leur région.
Pour l'heure, l'impasse est totale entre le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy et les autorités séparatistes. Le leader catalan Carles Puigdemont réclame une "
médiation internationale". Mais Mariano Rajoy n'envisage pas de dialogue tant que les séparatistes n'auront pas retiré leur menace de rupture.
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On ne peut rien construire si la menace contre l'unité nationale ne disparaît pas", a déclaré M. Rajoy à El Pais dimanche.
De nombreuses personnes venaient d'autres régions d'Espagne, y compris de Madrid où deux manifestations avaient déjà rassemblé samedi des dizaines de milliers d'Espagnols, l'une pour "l'unité" de l'Espagne, l'autre pour le "dialogue" entre les Catalans et le reste du pays.
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Cette atteinte si flagrante à la loi a fait mal à tous les Espagnols. Nous devons tous être unis", estimait Juan Gil-Casares, employé d'une compagnie d'assurances venu de Madrid pour l'occasion.
Manifestations ailleurs en Europe
Des manifestations contre l'indépendance de la Catalogne ont aussi eu lieu dans plusieurs capitales européennes. A Bruxelles, ils étaient plusieurs centaines sur l'esplanade du Parlement européen, selon l'agence Belga.
Mariano Rajoy a de son côté brandi la menace d'une suspension de l'autonomie de la région, une mesure jamais appliquée dans cette monarchie parlementaire extrêmement décentralisée, qui pourrait aussi provoquer des troubles en Catalogne.
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Je n'écarte rien", dit-il au journal qui l'interroge sur l'application de l'article 155 de la Constitution permettant cette suspension.
Les séparatistes envisagent de prononcer une déclaration d'indépendance unilatérale, peut-être lors de la séance du parlement régional mardi après-midi, lors de laquelle le président régional Carles Puigdemont doit intervenir.