Fil d'Ariane
"CBC/Radio-Canada est financée par des fonds publics au moyen d'un crédit parlementaire voté par tous les députés", a indiqué la société d'État, en français et en anglais, sur son compte Twitter institutionnel, dimanche 16 avril en soirée.
Toutefois, "son indépendance éditoriale est protégée par la loi dans la Loi sur la radiodiffusion", comme cela a déjà été mentionné dans une déclaration la semaine passée, a répété CBC/Radio-Canada.
Pour sa défense contre ceux qui, comme Pierre Poilievre, lui reprochent "d'être manipulé" par l'État, le diffuseur public a rappelé que son travail était soumis à des Normes et pratiques journalistiques – un guide de standards éthiques et déontologiques strict et transparent – ainsi qu'à un processus de plainte indépendant par l'intermédiaire des ombudsmans de Radio-Canada et de CBC.
(1/3) La politique de Twitter définit les médias financés par le gouvernement comme des cas où le gouvernement « peut intervenir à divers degrés dans le contenu éditorial », ce qui n’est clairement pas le cas pour CBC/Radio-Canada.
— CBC/Radio-Canada (@CBCRadioCanada) April 17, 2023
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Pierre Poilievre n'a pas caché son enthousiasme, dimanche. Le chef du Parti conservateur a ainsi affirmé dans un gazouillis que CBC [a été] officiellement démasquée comme un "média financé par le gouvernement" et que les gens savent maintenant que c'est de la propagande pour [Justin] Trudeau, pas des nouvelles.
Sous l'impulsion de son nouveau patron Elon Musk, Twitter est en pleine redéfinition de la certification des comptes sur le réseau social. Mais le nouvel étiquetage ajouté aux profils des médias où le gouvernement "peut intervenir à divers degrés dans le contenu éditorial ne peut s'appliquer à CBC/Radio-Canada", a plaidé la société d'État.
L'entrepreneur milliardaire, également patron de Tesla, a fait ouvertement preuve de mépris envers les médias. Ces derniers temps, les questions de la presse au service de communication de Twitter se voient renvoyer en courriel automatique, un émoticône en forme d'étron.
Le cas de CBC/Radio-Canada qui rejette la nouvelle étiquette du réseau social d'Elon Musk s'ajoute aux refus de grands médias dans la ligne de mire de l'entrepreneur milliardaire.
Ces derniers jours, Twitter a discrètement rechangé l'étiquette de la NPR (National Public Radio) et de la BBC pour ceux d'établissement financé par un gouvernement.
Le réseau social a ainsi accolé au compte de la NPR la mention de "média affilié à l'État", l'affublant de la même étiquette que les médias détenus par les gouvernements chinois ou russe. Pour protester contre les nouvelles politiques du réseau, la radio publique est devenue le premier grand média à quitter Twitter.