Un accord commercial, dit "accord d'investissement", est
en cours de négociation entre l'Europe et la Chine depuis fin 2013. "On part de l'idée que le niveau des investissements croisés est très faible, relate Michel Fouquin. On est en train de monter des structures qui permettent de développer ces investissements.
Dongfeng a pris des parts dans Peugeot . C'est l'un des plus gros investissements chinois à l'étranger, mais pour l'instant cela reste une exception. Du côté européen, il y a un investissement dans l'aéronautique : une chaîne de montage de l'A320 construite en coopération entre Airbus et une société chinoise. Mais tout cela reste très faible."
"C'est un petit peu le pendant du traité transatlantique en négociations entre Europe en Etats-Unis", considère pour sa part Philippe Le Corre. "On en est vraiment aux prémices, au début de la négociation", précise-t-il. "Je pense qu'ils prennent un petit peu modèle sur ce qui s'est fait avec la Corée, un partenariat qui a été signé et qui en marche. Sur un grand nombre de produits, il y a des facilités douanières. Mais entre l'Union européenne et la Chine, c'est un travail de grande ampleur, il est un peu tôt pour en parler en détails." S'il y voit des perspectives d'un accord de libre-échange, Michel Fouquin, lui, n'estime pas que l'Europe voit si loin. "On ne considère pas que la Chine soit une économie de marché. Il y aura sans doute des négociations là-dessus. Il faudra s'assurer que la réforme du système économique chinois soit suffisamment avancée pour que l'on puisse considérer que c'en est une." Il considère qu'avant tout, "ce qu'on essaie de faire dans cet accord, c'est d'améliorer les garanties sur la protection des investissements étrangers en Chine. L'idée générale, c'est que les firmes étrangères doivent obtenir le même traitement que les chinoises, elle ne doivent pas être discriminées."
Pour Philippe Corre, les négociations actuelles sont à replacer dans le cadre d'autres accord signés ou en cours de discussion avec d'autres pays asiatiques et avec les Etats-Unis. Comme le Vietnam, le Japon ou la Corée… "C'est de nature à intéresser les Chinois, qui ne veulent pas se sentir isolés."