Fil d'Ariane
Elles sont pour la plupart retraitées. Omniprésentes dans les parcs et les places, du nord au sud de la Chine, les "tatas dansantes" se trémoussent au son du tango ou d'une musique révolutionnaire, avec la bénédiction du régime communiste. Explications.
C'est dans le parc Zhong-shan à Shanghai, que l'équipe de jitterbug Xinyi Danse s'est donnée rendez-vous aujourd'hui.
Pendant plusieurs heures, ces femmes sont des dizaines à répéter leur chorégraphie, comme Zhang Yongli, retraitée de 55ans, qui - grâce à sa pratique - a pu retrouver une bonne condition physique.
Zhang Yongli, co-capitaine de l'équipe de danse Shanghai Xinyi raconte : "J'avais plein de problèmes de santé avant - mon cou et mes lombaires n'étaient pas en bon état. J'avais aussi de l'hypertension, un taux de cholestérol élevé et du diabète. Après avoir commencé la danse, tout est redevenu normal."
Depuis 2016, le gouvernment chinois a lancé un plan national d'exercice pour encourager ces danses collectives.
L'an dernier, la discipline est devenu un sport à part entière aux Jeux nationaux, au même titre que la natation et l'athlétisme.
Luo Jun, président de Shangying Global Co., marque de prêt-à-porter pour séniors en Chine explique : "Avec la progression d'une société vieillissante en Chine, les personnes âgées sont largement revenues au centre des préoccupations sociales. Tout le monde est attentif aux personnes âgées. C'est un développement de la société qui permet aux personnes âgées de se libérer progressivement de chez elles, afin qu'elles puissent avoir le temps et l'énergie, pour par exemple danser sur des places et dépenser de l'argent ou se faire des amis sur des réseaux sociaux."
Avec près de 240 millions de personnes âgées de plus de 60 ans et le double prévu pour 2050, la Chine a prévu de consacrer un quart du PIB aux soins du troisième âge.
Les tatas dansantes ne sont donc pas prêtes de s'arrêter.