Cirque du soleil à vendre

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Cirque du Soleil Portugal

En décembre 2014, les artistes du Cirque du Soleil en représentation du spectacle "Quidam" à Lisbonne (Portugal). 

©AP Photo/Francisco Seco
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Les noms des nouveaux acquéreurs pourraient être annoncés la semaine prochaine. Guy Laliberté vend son Cirque du Soleil, fondé en 1984, et qui, d’une petite troupe est devenue une entreprise internationale de divertissement.

Le fleuron québécois des arts vivants est sur le marché. Le Cirque du Soleil devrait tomber dans le giron de fonds d’investissements étrangers. Un tournant qui suscite une vive émotion dans le fief de cette immense entreprise de spectacle née au Québec.

Guy Laliberté, propriétaire à 90% et fondateur du Cirque du Soleil, en 1984, avait annoncé en juin dernier son intention de trouver « un partenaire stratégique ». En 2008, il avait déjà fait entrer au capital de son entreprise deux sociétés d’investissement immobilier de Dubaï, qui en détiennent désormais 10% du capital.

4000 personnes de 50 nationalités différentes

Désormais, l'ancien artiste de rue Guy Laliberté veut vendre son bébé, évalué à 2 milliards de dollars. Il n'en garderait qu’une participation de 10%.

D’une troupe de 73 personnes en 1984, le Cirque du Soleil est devenu une entreprise internationale qui emploie  4000 personnes - dont 1 300 artistes - de plus de 50 nationalités différentes.  Guy Laliberté en a fait un fleuron culturel québécois, qui met en scène un cirque contemporain sans animaux ni clowns traditionnels.

coulisses Cirque du soleil

Perruques et chapeaux des artistes du Cirque du Soleil rangés dans les coulisses du spectacle "Quidam" lors d'une représentation à Lisbonne au Portugal le 18 décembre 2014.

©AP Photo/Francisco Seco

Cette grosse machine du divertissement fait déjà tourner huit spectacles rien qu’à Las Vegas. D’autres sont produits en Russie, en Europe, en Australie, en Israël….

Une entreprise florissante depuis sa création, mais qui, en 2012, n'avait, pour la première fois, dégagé aucun bénéfice. Aujourd'hui, le Cirque du Soleil emploie 1000 personnes de moins qu’il y a quatre ans, et ses difficultés financières pourraient faire baisser sa valeur - estimée à 2 milliards de dollars -  auprès des futurs acquéreurs.

Selon nos confrères de Radio Canada, les négociations sont en bonne voie : « Le Cirque du Soleil passera aux mains de TPG Capital, un fonds américain disposant d'actifs de 70 milliards de dollars, et de Fosun Capital Group, le plus gros fonds d'investissement chinois, qui est basé à Shanghaï. » Selon notre correspondante sur place, Catherine François (voir son intervention ci-dessous), les Américains deviendraient propriétaires à 70% tandis que le groupe chinois resterait actionnaire minoritaire. 

Un autre acteur pourrait entrer en jeu selon des informations recueillies également par Radio Canada : la Caisse de dépôt et placement du Québec.  « Cette institution financière parapublique qui gère les fonds de retraite des Québécois pourrait obtenir 10% du capital », explique également notre correspondante Catherine François.  

Une manière de garder dans le giron de la province francophone cette entreprise qui « représente le Québec sur la scène internationale », confiait notre correspondante. 

Aide publique de 900 000 dollars

Au cours de ces négociations d'acquisition du Cirque du Soleil, Guy Laliberté a insisté aussi pour que le siège social demeure à Montréal, où 1600 employés travaillent en permanence.

« Pour les Québécois, pour le gouvernement et pour l’ensemble des partis politiques (…), il est très important que non seulement le siège social demeure à Montréal, mais que les activités clés, dont les activités créatives, restent à Montréal également », a déclaré jeudi 16 avril le Premier ministre québécois Philippe Couillard.

Guy Laliberté

Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil  le 9 juin 2013. 

©AP Photo/Luca Bruno


Si les pouvoirs publics s'inquiètent autant de la vente du cirque, c’est parce qu’il est né grâce à une aide publique de 900 000 dollars, et donc grâce aux contribuables. Le Cirque du Soleil a ensuite reçu des subventions gouvernementales (ou privées)  jusqu’en 1992 avant de s'assumer seul financièrement. 

La petite troupe devenue entreprise internationale devra désormais compter sur des investisseurs étrangers dont les noms devraient être définitivement connus la semaine prochaine.