L'ambiance était détendue pour cette conférence de presse sur la COP20 de Lima et la COP 21 de Paris, malgré une panne d'électricité. En effet, le café dans lequel s'étaient réunis un trentaine de journaliste, de représentants d'associations et de la société civile pour écouter les constats de six représentants d'ONG sur le changement climatique était éclairé… à la bougie. Signe annonciateur d'un désastre à venir ou simple coïncidence ? Malgré une salle très sombre pour manque de lumière électrique, de nombreux sujets furent abordés, dont celui de l'énergie et des nombreux paradoxes qu'il engendre. Un objectif final difficile à atteindre Le principe rappelé en préambule de cette conférence de presse par Alix Mazounie, responsable des politiques internationales pour le Réseau Action Climat
, est simple : "au delà du fait que cet accord doit permettre de stabiliser la température globale à moins de 2 degrés Celsius, l'objectif c'est de construire une sorte de maison, si possible à énergie positive, qui n'émet plus de gaz à effets de serre, qui ne consomme pas de pétrole, qui ne consomme pas de charbon et soit suffisamment grande pour abriter tout le monde." Cet objectif "final" est loin de sa réalisation, comme le rappelle tous les membres d'ONG, qui soulignent que "les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, avec des pays du G20 qui n'ont toujours pas arrêté de subventionner les énergies fossiles." Arrêter de subventionner le charbon La France, qui veut, par le biais des récentes déclaration de son président, François Hollande "représenter l'excellence environnementale", devrait commencer par balayer devant sa porte : les aides publiques au charbon continuent via
la Coface (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur), et l'Elysée ne semble pas vouloir les stopper. Le grand écart français sur cette aide au charbon pour les investissements à l'étranger risque d'être difficile à justifier lors de la COP21 de Paris dans un an. A moins que d'ici là, la présidence française n'ait trouvé une solution pour reconvertir les 700 emplois d'Asltom dépendants du charbon… dans les énergies renouvelables ? Un accord à Paris qui entre en vigueur en 2020 Les ONG le rappellent, ce qu'il sera décidé à Paris en 2015 ne devrait débuter que 5 ans plus tard, en 2020. Cette période de latence devrait être mise à contribution pour boucler de nombreux points, comme celui du financement. La conférence de Lima devrait permettre d'amener ces réflexions, particulièrement sur l'aide aux pays en voie de développement dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Des engagements en dents de scie Malgré les récentes avancées de pays "mauvais élèves" comme la Chine ou les Etats-Unis — prêts désormais à faire plus d'efforts — les engagements des uns et des autres devront être chiffrés et explicités. Ainsi l'engagement de Barack Obama de baisser d'au moins 26% les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis en 2025 pourrait être tenu, mais grâce à l'exploitation massive de gaz de schiste en remplacement du pétrole. L'énergie nucléaire, mise en avant par le GIEC dans son dernier rapport comme une solution pour combattre le changement climatique est aussi un problème que des ONG à l'instar de Greenpeace prennent tout à fait au sérieux : pour elles, le modèle de lutte contre le changement climatique doit être basé sur les économies d'énergie, la performance thermique et la généralisation des énergies renouvelables. Le but, selon eux, est d'arriver à la moitié du siècle, en France, à la sortie complète du nucléaire et aux 100% renouvelables.