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Colombie : "législatives de la paix", avec la FARC désarmée

La Colombie vit aujourd'hui ses premières élections législatives intégrant le parti issu des forces armées révolutionnaires FARC. Un parti toutefois affaibli par la mauvaise santé de son leader, qui ne se présentera pas à la présidentielle.

C'est un virage à 360° pour Carlos Antonio Lozada, qui troque son treillis de guerilleros contre une tenue de civil impeccable. Loin de la clandestinité, le voilà désormais sur les podiums, à enchaîner les longues tirades politiques. Cet ex-dirigeant des rebelles des forces armées révolutionnaires, aujourd'hui candidat au Sénat sous la bannière du parti FARC, mène sa première campagne électorale : "Nous apprenons à aller sur la place publique chercher un soutien massif pour nos idées, avec des arguments et des propositions. C'est ce sur quoi nous avons parié en signant les accords et ce sera notre première expérience."

Avec l'accord de paix historique signé en 2016 avec le pouvoir après plus de cinquante ans de conflit, la guérilla d'Amérique la plus puissante s'est assurée au moins 10 sièges dans le prochain Parlement. Ces législatives devaient être une rampe de lancement en vue des élections présidentielles de mai prochain, mais l'ambition a tourné court : le candidat annoncé, le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie, Rodrigo Londoño, alias "Timochenko" a dû jeter l'éponge, victime d'un infractus.

Rodrigo Londoño
Le commandant des FARC Rodrigo Londoño, alias Timoleón Jiménez ou Timochenko (avec un bébé dans les bras), et le président Juan Manuel Santos le 27 juin 2017.
©AP/Fernando Vergara

Dans la population, l'accueil des anciens guerilleros sur la scène politique est un sujet sensible. Le fait que le parti Centro Democratico, le parti de l'ex-président Uribe, qui s'était montré farouchement opposé à l'accord de paix, obtienne d'aussi bons résultats dans les sondages laisse croire que c'est un thème qui sera important et qui est au centre de la campagne. Dans un pays où l'abstention avoisine 60 %, ces législatives sont déterminantes. Car en cas de succès, la droite dure, incarnée par Ivan Duqué, semble bien décidé à dénoncer l'accord de paix avec les FARC.