Combats aux Philippines : l'armée envoie des renforts sur l'île de Bohol

Nouvelle flambée de violences aux Philippines, où les autorités ont dépêché des renforts sur l'une des îles les plus touristiques de l'archipel. Les affrontements avec des combattants islamistes présumés entrent mercredi dans leur seconde journée.
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Philippines-police
Conférence de presse des autorités philippines
©ASSOCIATED PRESS / Aaron Favila
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L'armée philippine a annoncé mercredi 12 avril 2017 que dix personnes avaient péri dans des combats sur l'île de Bohol, une destination touristique majeure de l'archipel. Les combats n'ont pas touché les zones touristiques. Parmi les victimes, six hommes armés appartenant vraisemblablement au groupe Abou Sayyaf, une organisation qui a prêté allégeance à l'Etat islamique et qui se spécialise dans les enlèvements crapuleux. Trois soldats et un policier ont également péri dans les combats qui ont débuté mardi matin.

Objectif de l'armée : contenir les violences

Selon des responsables locaux, la dizaine de combattants armés s'était enfoncée lundi dans le centre de l'île en remontant une rivière avec des embarcations rapides. Cette arrivée a fait craindre que ces militants n'aient lancé sur cette île touristique une opération pour enlever des étrangers en vacances. 
"Nous continuons de faire venir des troupes pour aider celles qui sont dans la zone, les remplacer si nécessaire, afin de permettre une opération de nettoyage plus intense", a déclaré à CNN le général Restituto Padilla, porte-parole de l'armée, sans préciser le nombre des renforts issus de l'armée de terre, de l'armée de l'air et de la marine.

Le porte-parole de l'armée a également indiqué que l'objectif était de tuer ou de capturer les hommes armés mercredi et de contenir les combats près de la ville d'Inabanga, à environ 80 kilomètres des secteurs touristiques de Bohol. Une centaine d'habitants ont fui la zone, a-t-il ajouté.

Une incursion des combattants d'Abou Sayyaf ?

Selon les autorités philippines, les hommes armés appartiennent au groupe Abou Sayyaf, une ramification extrémiste de l'insurrection séparatiste musulmane qui a fait plus de 100.000 morts depuis les années 1970 dans ce pays d'Asie du Sud-Est composé en très grande majorité de catholiques fervents.

Considérée comme une organisation terroriste par Washington, Abou Sayyaf a été fondée au début des années 1990 avec des financements du réseau Al-Qaïda.

Basée dans les îles reculées du sud où la majorité des habitants sont musulmans, Abou Sayyaf a extorqué des millions de dollars de rançons. Pour les analystes, il s'agit plus d'un groupe crapuleux que d'un mouvement idéologique. En août 2014, certains chefs et membres du groupe ont toutefois prêté allégeance au groupe Etat islamique. 

Pas d'impact sur le tourisme à Bohol et Cebu

Des responsables d'hôtels et des vacanciers ont indiqué que ces combats n'avaient eu aucune conséquence sur les zones touristiques, où les effectifs des forces de sécurité ont toutefois été renforcés.
Située à 600 km au sud de Manille, l'île de Bohol se trouve à une demi-heure de bateau du port de Cebu, sur l'île du même nom, qui compte aussi parmi les destinations philippines les plus touristiques. Les touristes étrangers se rendent dans la région pour nager avec des requins-baleine, tenter d'observer des tarsiers ou se prélasser sur des plages de sable blanc.