Fil d'Ariane
La Zimbabwéenne Kirsty Coventry a été élue présidente du Comité international olympique, ce jeudi 20 mars 2025, en Grèce. Elle devient la 10ème présidente du CIO et succède à l'Allemand Thomas Bach. La décision s'est faite dès le premier tour : à bulletins secrets, la centaine de membres du cénacle sportif ont accordé une majorité absolue à l'un des sept prétendants.
Kirsty Coventry a été élue, ce jeudi 20 mars 2025, à la présidence du Comité international olympique (CIO).
C'est officiel, la Zimbabwéenne Kirsty Coventry devient la 10ème présidente du Comité international olympique, ce jeudi 20 mars 2025 en Grèce. C'est la première femme et première africaine à occuper ce poste.
À seulement 41 ans, elle succède à l'Allemand Thomas Bach. Un seul tour a suffi pour que la septuple médaillée olympique de natation décroche une majorité absolue face à ses six adversaires.
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À bulletins secrets, la 144e session du CIO a élu à partir de 16h45 le successeur de l'Allemand Thomas Bach, aboutissant dès le premier tour à une majorité absolue, a annoncé Christophe de Kepper, le directeur général de l'organisation.
Sept candidats se sont affrontés, dont le Français David Lappartient, l'Espagnol Juan Antonio Samaranch Junior et le Britannique Sebastian Coe, un nombre jamais atteint en 130 ans d'existence de l'instance de Lausanne.
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Kirsty Coventry devient pour huit ans la présidente de l'organisation reine du sport mondial. Selon les règles actuelles, elle pourra briguer un second mandat de quatre ans tant qu'elle demeure sous la limite d'âge, fixée à 74 ans.
La victoire de cette ancienne nageuse, membre du cénacle olympique depuis 2013, laisse une question ouverte : a-t-elle été appuyée par Thomas Bach ?
Selon certaines sources, le président sortant du CIO a largement favorisé son destin. D'abord en l'intégrant à la commission exécutive en 2018, puis en la propulsant en 2021 à la tête de la Commission d'évaluation des JO-2032 à Brisbane, avant de glisser quelques messages bien sentis à la centaine de votants du cénacle olympique.
"C'est peut-être juste une impression que les gens ont", s'est défendue l'ancienne nageuse dans l'Equipe, le 11 mars, soulignant que tous les candidats avaient été "traités de la même façon".
Face aux six autres impétrants, Kirsty Coventry pouvait avancer de sérieux arguments sur la ligne de départ. D'abord un palmarès épais, riche de sept médailles olympiques, dont deux en or sur 200 m dos (2004 et 2008), et trois titres mondiaux en grand bassin, qui la consacre comme la plus grande nageuse africaine de l'histoire.
Kirsty Coventry a puisé son slogan de campagne ("Ubuntu") dans la culture de son continent, un concept largement mis en avant par Nelson Mandela. "Cela signifie essentiellement "Je suis parce que nous sommes"", explique-t-elle, pour signifier que les décisions doivent être partagées.
"Le travail en équipe est essentiel à mes yeux et pouvoir m'appuyer sur l'expérience des gens qui m'entourent a toujours été très précieux pour moi" , a-t-elle indiqué pour le site spécialisé Inside the Games.
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Kirsty Coventry n'arrive pas à la tête du CIO avec des idées arrêtées sur les grandes questions qui traversent le sport mondial. "Je veux que les choses se fassent de façon collaborative", glisse-t-elle. Sur la présence des sportifs israéliens comme sur la réintégration de la Russie, elle estime que le rôle du CIO est "de faire en sorte que tous les athlètes puissent participer aux JO".
Son avis est plus tranché sur la participation des athlètes transgenres. "Je pense que le CIO doit avoir davantage un rôle leader pour mettre en place un cadre qui protège les catégories féminines", a-t-elle dit à Inside the Games, soulignant que le sujet ne concernait pas toutes les disciplines et que la décision finale appartient aux fédérations internationales.
Elle pousse pour rendre la grande famille olympique plus inclusive. Et surtout elle espère que son parcours inspirera d’autres vocations notamment sur le continent africain. "Nous sommes prêts à prendre les devants. Nous en sommes capables, nous ne sommes pas seuls. Allons-y !", clame-t-elle.
Kirsty Coventry compte également sur sa position pour œuvrer pour davantage d’égalité entre hommes et femmes "parmi les entraîneurs et les administrateurs du sport".