Conflit en Ukraine : retour sur plusieurs mois de crise

Des mouvements de troupes russes en novembre à la frontière ukrainienne jusqu'à la menace d'une invasion jugée imminente par les Occidentaux, retour sur des mois de tensions autour de l'Ukraine.
 
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TANKS RUSSE
Des blindés de l'armée russe participent à des exercices militaires non loin de la frontière ukrainienne ce 15 février.

 
AP/ Ministère de la défense russe.
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Premières craintes d'une offensive russe          

 Le 10 novembre 2021, Washington demande des explications à la Russie sur des mouvements de troupes "inhabituels" à la frontière ukrainienne.

Le président russe Vladimir Poutine accuse les Occidentaux de livrer des armes à Kiev et de mener des exercices militaires "provocants" dans la région.

Le 28, l'Ukraine assure que la Russie a déployé près de 92.000 soldats à ses frontières. Moscou accuse l'Ukraine de masser des troupes dans l'Est, où une guerre oppose Kiev à des séparatistes soutenus par Moscou.
 

Sommet virtuel Biden-Poutine le 7 décembre


Le 7 décembre, lors d'un sommet virtuel avec Poutine, le président américain Joe Biden le menace de "fortes sanctions" économiques en cas d'invasion de l'Ukraine.

Moscou dévoile deux projets de traités pour bannir notamment toute adhésion de l'Ukraine à l'Otan et obtenir le retrait des forces de l'Otan des pays de l'ex-espace soviétique.

Le 18 décembre après des négociations infructueuses à Genève puis à Bruxelles, Moscou déploie des soldats au Bélarus.

Washington débloque une nouvelle aide pour l'Ukraine et autorise les pays baltes à livrer à Kiev des armes américaines.

Forces en alerte


Le 24 décembre l'Otan annonce l'envoi de navires et d'avions de combat pour renforcer ses défenses en Europe de l'Est. Washington place 8.500 militaires en état d'alerte. Moscou lance de nouvelles manœuvres près de l'Ukraine et en Crimée.

Le 26 décembre Washington rejette les demandes clés de Moscou.
Des émissaires russes et ukrainiens rencontrent à Paris les médiateurs français et allemand pour tenter de relancer le processus de paix dans l'Est ukrainien.

Pékin aux côtés de Moscou.


Le 27, Pékin juge "raisonnables" les préoccupations de Moscou pour sa sécurité.
Le 2 février, Washington envoie 3.000 soldats supplémentaires en Europe de l'Est.
Le 7 février Poutine se dit prêt à "des compromis" après un entretien avec le président français Emmanuel Macron. Le 10 février, les armées russe et bélarusse débutent des manœuvres d'envergure au Bélarus. Le 11 février l'Otan insiste sur le "risque réel d'un nouveau conflit armé" en Europe. Plusieurs pays appellent leurs ressortissants à quitter l'Ukraine.


Washington décide l'envoi de 3.000 soldats supplémentaires en Pologne.
Le 13 février le chancelier allemand Olaf Scholz prévient que les sanctions occidentales seraient "immédiates" en cas d'invasion russe.
Le 14 février les Etats-Unis décident de déplacer leur ambassade de Kiev à Lviv (Ouest).

Retrait russe ou renforcement ?


Le 15 février le Kremlin annonce le "retrait partiel" de ses forces aux frontières ukrainiennes. Le 16 février, l'Otan dit ne constater aucun signe de désescalade affirmant, tout comme Washington, que la Russie continue au contraire de renforcer sa présence.

Le 17 février des échanges de tirs à l'arme lourde s'intensifient le long de la ligne de front entre séparatistes prorusses et forces ukrainiennes.

Biden juge une offensive russe possible "dans les prochains jours", alors que Moscou a déployé plus de 150.000 soldats aux frontières de l'Ukraine, selon les renseignements américains.

Le 18 février, les séparatistes ordonnent l'évacuation de civils vers la Russie.
Antony Blinken dénonce la mise en œuvre par Moscou de "provocations" pour justifier une attaque.

Frappe imminente?

Le 19 février, l'armée ukrainienne annonce la mort de deux de ses soldats.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky propose une rencontre à Poutine qui, au même moment, supervise des exercices "stratégiques" avec des tirs de missiles "hypersoniques".

Les troupes russes "s'apprêtent à frapper" selon Washington. La France et l'Allemagne exhortent leur ressortissants à quitter l'Ukraine.

Poutine reconnait l'indépendance des séparatistes prorusses le 21 février


 Poutine reconnaît l'indépendance des séparatistes prorusses -Le 21, l'Elysée indique que les présidents russe et américain ont accepté son principe d'un sommet Poutine-Biden. Mais le Kremlin juge cette annonce "prématurée". L'armée russe affirme avoir tué sur son territoire cinq "saboteurs" venus d'Ukraine et avoir arrêté un soldat ukrainien, Kiev dément avoir envoyé ces hommes.

Poutine juge que le processus de paix dans ce conflit n'a "aucune perspective".
Dans une allocution télévisée, Poutine annonce reconnaître l'indépendance des territoires séparatistes prorusses. L'UE promet des sanctions. Le président russe ordonne à son armée d'entrer dans les territoires séparatistes dans l'Est de l'Ukraine.

Condamnation de l'ONU


Quelques heures plus tard, lors d'une réunion d'urgence, l'ONU et une majorité de membres du Conseil de sécurité ont condamné la reconnaissance par Moscou de l'indépendance des républiques sécessionnistes et l'ordre de Vladimir Poutine d'y déployer des troupes.