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COP21 : l'appel de jeunes militants pour notre survie

De jeunes militants de l’International Youth Climate Movement, venus du monde entier, sont mobilisés à la COP21 pour peser sur le travail des négociateurs et les gouvernements. 

« 1,5°C pour rester vivant ! » C’est le slogan scandé, ce vendredi 4 décembre, par un groupe de jeunes militants venus du monde entier et tous membres l’ International Youth Climate Movement (IYCM). Maldives, Pérou, Bahreïn, Egypte, Maroc, Népal, Australie, …

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Une dizaine de jeunes militants venus du monde entier sont venus se faire entendre des négociateurs pour porter leur message de la limite de 1,5°C de réchauffement. 
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Ces militants mènent toute l’année des actions et des campagnes pour sensibiliser notamment sur le climat et interpeller les politiques, les dirigeants de leurs pays. A quelques heures du rendu d’un projet d’accord qui sera remis au président de la COP21, ils ont décidé de se faire entendre par une mini manifestation au Bourget, à quelques mètres des salles où se déroulent les négociations. Eux prônent la limite de 1,5°C au lieu des 2°C sur lesquels les parties doivent se mettre d’accord pour limiter le réchauffement climatique.

Comment ces jeunes militants se mobilisent-ils ? Rencontre avec Reem al Mealla, 27 ans. Venue du Bahreïn, elle dépend aussi du Arab youth climate movement.

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Reem, à droite, est venue du Bahreïn pour porter son message militant contre le réchauffement climatique, se battre pour son futur. 
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Pourquoi êtes-vous venus ici aujourd’hui ?

Nous sommes des jeunes du monde entier venus ici pour défendre notre survie et dire au gouvernement  « c’est votre choix de ne pas prendre de décision mais c’est sur notre futur que cela aura des conséquences ».

Nous venons présenter ici un « manifeste de survie » signé par 20 s pays (Etats-Unis, Allemagne, Chine, Australie, Brésil, ..) qui montre quels pays déclarent être prêts à s’assurer de notre survie dans le futur ou non. Nous avons pu faire une liste de ceux qui approuvaient ou désapprouvaient le concept de survie. Cela reflète, dans une certaine mesure, la considération de certains gouvernements pour l’avenir de leur jeunesse.

Au final, c’est leur choix, mais c’est notre futur. Nous sommes ici pour nous battre pour notre futur. Et nous n’en aurons pas si nous ne  tenons pas à ces 1,5°C de limite du réchauffement de la planète. Nous ne survivrons pas, non seulement nous, les êtres humains, mais aussi notre planète.

Pourquoi plaidez-vous pour les 1,5°C,  soit un niveau plus bas que l’objectif des 2°C ?

Si nous tenons à ce 1,5°C, ce n’est pas seulement parce que la science nous le dit mais c’est aussi pour assurer un équilibre sur cette planète que nous avons déjà surexploitée. Il est temps de retrouver un équilibre que nous avons perdu. Nous devons réparer tous les dommages que notre race humaine a causé sur le monde.

Quel est l’impact du réchauffement sur votre pays le Bahreïn, une île ? 

On voit bien que les températures ont augmenté ces dernières années. Si on peut ne pas le sentir dans une certaine partie du monde, dans la péninsule arabique, particulièrement en juillet et août, les températures grimpent au-dessus de  50 degrés. Les ouvriers ne peuvent plus travailler à l’extérieur, les gens ne peuvent plus être tout le temps dehors.

Etant sur une île, nous allons aussi faire face à une montée des eaux. D’après de nombreuses estimations, nous allons perdre une grande partie de notre territoire sous les eaux. Or beaucoup de gens vivent sur les côtes. Ce sont quelques unes des raisons pour lesquelles nous nous battons pour les 1,5°C.

Dans ses groupes de négociations, le Bahreïn n’est pas confronté aux mêmes problématiques que les autres pays de la péninsule arabique. Les autres pays aussi vont faire face à la montée des eaux mais tout leur territoire ne sera pas autant menacé que le nôtre qui est une île.

Quels sont vos moyens d’action en tant que jeune militante ?

Intervenir indépendamment, écrire dessus sur les réseaux sociaux mais aussi contribuer au texte de l’accord. Nous l’analysons de notre côté, et nous en parlons avec les négociateurs pour leur dire ce que l’on en pense. On leur donne notre avis qu’ils le prennent ou pas, c’est leur choix au final. Mais nous faisons tout ce que nous pouvons de notre côté.

Quelle est votre force ?

La morale et l’espoir. C’est ce que les gouvernements n’ont pas. Ils n’ont pas de morale et leur espoir porte seulement sur aujourd’hui et non jusqu’à demain.