Le projet d'accord présenté ce samedi midi aux délégués des 195 pays par le président de la COP 21, Laurent Fabius, vient d'être validé. Le texte propose notamment de contenir le réchauffement climatique en-deça de 2 degrés. Retour sur cette journée.
(Cet article est mis à jour régulièrement) Le
projet d'accord final sur le climat, qui vise à limiter le réchauffement de la planète, a été adopté par les représentants des 195 pays réunis à Paris.
Ce projet a été étudié longuement par les négociateurs qui se sont ensuite réunis en séance plénière. Un peu plus tôt dans la journée, un groupe de 24 pays dont la Chine, l'Inde et l'Arabie Saoudite, s'était d'ores et déjà dit
"satisfait" du projet d'accord.
"Nous pensons qu'il est équilibré et qu'ils ont pris en compte nos intérêts", a déclaré à l'AFP Gurdial Singh Nijar, le porte-parole du groupe de pays en développement.
Samedi midi, le président de la COP21 Laurent Fabius, qui est apparu très ému, a présenté le projet d'accord. Lors de son discours, Laurent Fabius a déclaré :
"Nous sommes presque au bout du chemin et sans doute au début d'un autre". Ce projet d'accord est
"juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant" et
"s'il est adopté, ce sera un tournant historique", a-t-il souligné. Auparavant, il avait remercié son prédecesseur Manuel Pulgar-Vidal, suscitant une salve d'applaudissements.
Contenir le réchauffement en-deça de 2 degrés...
Le projet d'accord propose de contenir le réchauffement
"bien en-deça de 2°" et de
"s'efforcer de le limiter à 1,5°", a déclaré le président de la COP21, Laurent Fabius.
Le projet
"confirme notre objectif central, vital même, de contenir l'augmentation de la température moyenne bien en-deça de 2° et de s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°, ce qui permettrait de réduire significativement les risques et les impacts liés au changement climatique", a déclaré le ministre français, très applaudi par les délégués réunis en séance plénière.
Les 100 milliards de dollars par an promis par les pays du Nord à ceux du Sud pour leurs politiques climatiques
"devront être un plancher", a déclaré Laurent Fabius.
Les
"100 milliards de dollars par an devront être un plancher pour l'après 2020", date d'entrée en vigueur de l'accord attendu à Paris, et
"un nouvel objectif chiffré devra être défini au plus tard en 2025", a déclaré M. Fabius en présentant lors d'une séance plénière le projet d'accord final soumis par la présidence française de la COP aux représentants de 195 pays.
Un bilan des progrès sera effectué tous les cinq ans.
Ban Ki-moon et Hollande exhortent les pays à adopter le projet d'accord
Le président français François Hollande a exhorté samedi les 195 pays représentés à Paris à franchir "le pas décisif" en adoptant dans la journée l'accord de la Conférence de l'ONU sur le climat. Parlant, à la tribune de la COP21, d'un "acte majeur pour l'humanité", le chef de l'Etat français a appelé les délégués à faire de ce "12 décembre un jour non seulement historique mais une date pour l'humanité". "La France vous demande, la France vous conjure d'adopter le premier accord universel de notre histoire", a-t-il ajouté.
Réactions des ONG et militants écologistes
"La roue de l'action tourne lentement mais à Paris, elle a tourné, a déclaré Kumi Naidoo, le directeur de Greenpeace, après la remise du projet d'accord. Le texte place clairement l'industrie des énergies fossiles du mauvais côté de l'Histoire". Plusieurs ONG sont de cet avis, même si beaucoup critiquent le calendrier retenu pour revoir à la hausse les plans nationaux de réductions des gaz à effet de serre.
"Le verre est aux trois-quarts plein", a affirmé de son côté Pascal Canfin, expert au World Resources Institute. Il se réjouit que le texte définisse enfin un objectif de long terme pour les émissions de gaz à effet de serre. Le projet d'accord prévoit un objectif zéro émission, grâce à un strict équilibre entre gaz émis et gaz absorbés par les "puits de carbone" (forêts, océans, techniques de capture et stockage du carbone), et ce "dans la seconde moitié de ce siècle". "Il y a deux ans c'était encore une utopie!", a relevé Pascal Canfin.
ONG et think tanks se sont aussi réjouis que l'accord mentionne la nécessité de maintenir le réchauffement "bien en deçà de +2°C par rapport aux niveaux pré-industriels", tout en tendant vers 1,5°."Désormais tous ce que les gouvernements feront pourra se mesurer au regard de cet objectif", a souligné Samantha Smith, du WWF. "Et surtout, ils devront répondre, y compris sur l'assistance aux Etats les plus pauvres et vulnérables aux impacts du changements climatiques".
Les 15 prochaines années sont décisives pour rester sous 2°C selon le Giec, donc 2025 c'est trop tard
Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot
Le texte instaure un mécanisme imposant aux pays de revoir tous les cinq ans leurs plans de limitation ou réduction d'émissions, à ce stade insuffisants. Mais il y a un bémol : la date de la première révision obligatoire est fixée à 2025. "Les 15 prochaines années sont décisives pour rester sous 2°C selon le Giec (Groupement international d'experts du climat), donc 2025 c'est trop tard", souligne Pascal Canfin."On demande qu'elle commence avant 2020", avec l'engagement volontaire de pays developpés, a estimé, pour sa part, le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, Matthieu Orphelin.