Fil d'Ariane
À chaque COP, le sujet du financement de la transition revient sur la table. Afin de combattre le changement climatique, les pays émergents réclament 1 300 milliards de dollars d’aides. Comment lever ces fonds ? Quelles pistes pour les obtenir ?
Des membres de la sécurité marchent dans une salle plénière à la tête du sommet climatique de l'ONU COP29, le samedi 9 novembre 2024, à Bakou, en Azerbaïdjan.
Les 198 États et organisations participant à la 29e Conférence des parties pour le Climat (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, ont jusqu’au 22 novembre pour trouver un accord sur la manière de financer la transition écologique des pays émergents.
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Actuellement, l’aide des pays riches vers les pays émergents est de 116 milliards de dollars par an, selon les chiffres de l’OCDE datant de 2022. Cependant, ces derniers demandent 1300 milliards de dollars par an, ce qui représente treize fois plus que l’enveloppe actuelle. Et les experts de l’ONU ont évalué les besoins annuels de finance climatique des pays émergents (hors Chine) à 2 400 milliards de dollars d’ici 2030.
Sur cette somme, quelle partie les pays riches devront-ils payer ? “Ce serait entre 300 et 400 milliards”, annonce Amar Bhattacharya, coauteur du rapport de l’ONU avec Nicholas Stern, soit environ trois fois plus que l'enveloppe actuellement prévue à cet effet. Or, le retour du climatosceptique Donald Trump, qui a juré de retirer de nouveau les États-Unis de l'accord de Paris, risque de mettre en péril cet engagement.
Par ailleurs, les pays développés estiment que la Chine mais aussi d’autres pays riches émergents, mériteraient d’être intégrés à leur groupe, établi formellement en 1992 par la Convention de l’ONU sur le climat, ou qu’ils s’engagent à contribuer avec la même transparence.
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Or, la Chine considère sa contribution à la cause climatique comme étant suffisante. “Depuis 2016, la Chine a fourni et mobilisé 177 milliards de yuans (environ 24,5 milliards de dollars) pour investir dans l’action climatique dans d’autres pays en développement”, détaille le vice-premier ministre Ding Xuexiang, devant les chefs d’État réunis à Bakou. Cette aide est composée à majorité de prêts, selon un rapport du Centre pour le développement mondial, basé à Washington.
Outre l’argent en provenance des États, d'autres moyens peuvent permettre de financer l'aide pour la transition écologique des pays émergents.
Dans le cadre de sa présidence du G20, le Brésil pousse à instaurer un projet de taxe à destination des ultrariches. Le quotidien britannique The Guardian rapporte que le ministre espagnol de l'économie exhorte les pays les plus riches du monde à “faire preuve de courage” et à redoubler d'efforts pour parvenir à un accord sur un impôt minimum mondial sur les 3 000 milliardaires de la planète.
En France, l’Assemblée nationale a voté le 25 octobre en faveur d’une “taxe Zucman”, du nom de l’économiste Gabriel Zucman. Le projet consiste à taxer à hauteur de 2 % la fraction du patrimoine supérieure à un milliard d’euros, de tous les milliardaires avec du patrimoine ou une résidence fiscale en France.
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Le Brésil, qui soutient ces propositions visant à collecter environ 250 milliards de dollars par an auprès des milliardaires du monde entier en veillant à ce qu'ils paient des impôts d'au moins 2 % sur leurs actifs, devrait faire pression en faveur de négociations formelles sur les impôts sur la fortune mondiale lorsqu'il accueillera la COP l'année prochaine. La France, l'Allemagne et l'Afrique du Sud ont exprimé leur soutien. Ils affirment que l'argent est nécessaire pour aider les nations vulnérables au climat et stimuler les investissements verts.
Lors de la COP28 qui s’est tenue à Dubaï aux Émirats Arabes Unis, les partis se sont mis d’accord pour s’éloigner des énergies fossiles afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Des taxes sur le transport maritime et l’aviation sont à l’étude mais ne sont pas encore opérationnelles. Dans ces deux cas, les carburants ne sont pas du tout taxés.
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En ce qui concerne la France, “avec un prix de la tonne de CO2 compris entre 150 et 300 dollars, taxer le secteur du transport maritime pourrait rapporter près de 130 milliards de dollars par an sur la période 2027-2030”, selon le quotidien français Les Échos. Concernant l’aviation, si chaque litre de kérosène utilisé pour l’aviation commerciale et dans les jets privés est taxé de 0,3 centimes d’euros, cela équivaut à un rendement de 18 milliards d’euros par an en France.
En somme, le projet serait de faire participer à la fois les secteurs polluants et les plus riches au financement de la transition climatique des pays émergents. Ce qui rejoint l’objectif de la COP29.