Corée du Nord : les sanctions de l'ONU constituent un "acte de guerre" pour Pyongyang
La Corée du Nord a qualifié ce dimanche 24 décembre d'"acte de guerre" les nouvelles sanctions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Pyongyang a réaffirmé que lesdites sanctions ne la dissuaderaient pas de mener à bien son programme nucléaire et balistique.
"Nous rejetons totalement les dernières sanctions de l'ONU (...) comme une atteinte violente à la souveraineté de notre république et un acte de guerre qui détruit la paix et la stabilité de la péninsule coréenne et de la région" : voilà la déclaration du ministère nord-coréen des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé ce dimanche par l'agence officielle KCNA.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a durci vendredi 22 décembre les mesures de rétorsion contre la Corée du Nord par un vote unanime sur une résolution américaine, en ciblant le pétrole et les travailleurs nord-coréens à l'étranger.
Le régime nord-coréen a considérablement accéléré ces deux dernières années le développement des programmes interdits, en multipliant les essais nucléaires et balistiques. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a proclamé le 29 novembre que son pays était devenu un Etat nucléaire à part entière après avoir testé avec succès un nouveau type de missile capable, selon lui, de frapper n'importe où aux Etats-Unis.
Il s'agit du neuvième train de sanctions onusiennes particulièrement drastiques contre Pyongyang. Les trois derniers ont été adoptés cette année sous l'impulsion des Etats-Unis après des essais de missiles et un test nucléaire menés par la Corée du Nord.
Des sanctions utiles ?
Qualifiant la Corée du Nord d'"exemple le plus tragique du mal dans le monde moderne", l'ambassadrice américaine Nikki Haley a affirmé que les nouvelles sanctions étaient "le reflet de l'indignation internationale face aux actions du régime de Kim Jong-Un". La Corée du Nord justifie la poursuite de ces programmes militaires pourtant interdits par l'ONU, par la menace que font — selon elle — planer les Etats-Unis sur son existence-même.
La résolution de vendredi dernier vise notamment les expatriés nord-coréens, dont la totalité devraient être renvoyés chez eux d'ici fin 2019. Le projet prévoyait initialement un délai de douze mois ; la Russie est intervenue pour prolonger le délai. Plusieurs dizaines de milliers de Nord-Coréens ont été disséminés à l'étranger, principalement en Russie et en Chine, pour travailler et générer de précieuses devises pour leur pays d'origine. Selon l'ONU, ils travaillent dans des "conditions proches de l'esclavage".
Mais, surtout, le texte alourdit des dispositions de précédentes résolutions, en particulier en réduisant davantage les livraisons à la Corée du Nord de pétrole brut et raffiné qui proviennent majoritairement de Chine.
Et si Pyongyang réalise de nouveaux essais nucléaires ou procède à de nouveaux tirs de missiles, le Conseil "agira pour réduire encore les exportations de pétrole vers la Corée du Nord", prévient la résolution. Pourtant, force est de constater que sanctions et menaces n'ont pas dissuadé Pyongyang dans sa fuite en avant vers l'arme atomique.
La Corée du Nord a encore affirmé dimanche qu'elle poursuivrait ses programmes avec "plus de vigueur" encore pour "atteindre un équilibre des puissances avec les Etats-Unis".
Les experts s'accordent sur le fait que les programmes militaires de Pyongyang ont fait des progrès réels. Mais ils doutent que Pyongyang maîtrise la technologie nécessaire à la rentrée d'un missile à tête nucléaire dans l'atmosphère.