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Corée du Nord : Pyongyang annonce avoir testé une bombe H, une "réussite totale"

Le régime nord-coréen a mené un sixième test nucléaire ce 3 septembre 2017. Pyongyang confirme les craintes de ses voisins asiatiques, après avoir annoncé un peu plus tôt avoir développé une bombe à hydrogène. Ce nouveau tir défie les avertissements réitérés par les Etats-Unis et ses alliés ces derniers mois. Pékin, Moscou, Paris et Washington condamnent. Séoul réclame de nouvelles "sanctions" pour "isoler complètement" son voisin du Nord.  

La Corée du Nord a testé ce dimanche une bombe à hydrogène, une "réussite parfaite", selon les médias officiels qui ajoutent que l'engin peut être monté sur ses missiles à longue portée. 

L'agence nord-coréenne Yonhap a évoqué "une explosion 9,8 fois plus puissante que le dernier essai nucléaire", qui remontait à septembre 2016.  

Des tirs de missiles répétés ces derniers mois

Parallèlement, le régime nord-coréen a procédé à des tirs de missiles répétés ces derniers mois.

> Le 29 août, un missile avait survolé le Japon avant de s'abîmer dans le Pacifique, parcourant 2.700 kilomètres selon Séoul, à une altitude maximum d'environ 550 km.

> Le 26, Pyongyang avait tiré 3 missiles ballistiques de courte portée.

► Lire notre article : "Escalade militaire avec la Corée du Nord : que veulent vraiment Kim Jong-Un et ses généraux ?

> Un mois auparavant, le 28 juillet, Pyongyang avait lancé un missile d'une portée théorique de 10.000 kilomètres, ce qui signifie qu'une bonne partie du continent américain serait menacée.

> Le 4 juillet, Pyongyang tirait un missile d'une portée estimée de 6700 kms, menace potentielle pour l'Alaska, selon les experts.

D'où l'inquiétude à Washington et des services de renseignements américains qui semblent avoir mésestimé les progrès du régime nord-coréen en matière ballistique.

Trump à Séoul: "l'apaisement ne fonctionnera pas"

Le président américain condamne à son tour le nouveau test nucléaire nord-coréen, dans une série de tweets sur son compte personnel. 

Il évoque "l'hostilité" persistante de Pyongyang à l'encontre des Etats-Unis, "un Etat voyou devenu une grande menace et mettant la Chine, qui tente d'aider, dans l'embarras". "La Corée du Sud se rend compte, comme je le leur ai dit", poursuit-il,"que leur volonté d'apaisement avec la Corée du Nord ne fonctionnera pas". 

6 essais nucléaires, des sanctions internationales sans effet sur la course à l'armement nord-coréen
Les avertissements répétés des Etats-Unis sont restés lettre morte jusqu'ici. 
La Corée du Nord n'a jamais caché que ses programmes interdits avaient pour but de mettre au point des missiles balistiques intercontinentaux susceptibles de porter le feu nucléaire sur le continent américain. 
Pyongyang se dit acculé à cette stratégie militariste par la menace que constitue pour sa survie l'arsenal américain.

Tir "inacceptable" pour Tokyo

Dès avant la confirmation de Pyongyang ce dimanche, Tokyo a condamné un nouveau tir "absolument inacceptable" selon le Premier ministre Shinzo Abe et "extrêmement impardonnable" selon le chef de la diplomatie nipponne dans une lettre officielle de protestation adressée à l'ambassade de Corée du Nord.

De son côté, Pékin "condamne vigoureusement" l'essai nucléaire de ce 3 septembre et exhorte Pyongyang à "cesser d'aggraver la situation" avec des "gestes qui ne servent pas ses intérêts".

La Corée du Nord "a ignoré l'opposition générale de la communauté internationale et effectué un nouveau test nucléaire. Le gouvernement chinois exprime son opposition résolue et condamne vigoureusement" cette action, a indiqué dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères.

La Chine est l'allié historique de la Corée du Nord et les Etats-Unis l'appellent régulièrement à faire pression sur Pyongyang.

Ce sixième essai nucléaire intervient à la veille de l'ouverture du sommet des BRICS des pays émergents et sera inévitablement d'actualité, la Chine et la Russie étant des partenaires clé de la Corée du Nord.    

Moscou met en garde contre une "nouvelle escalade"

Ce nouvel essai "mérite la plus forte condamnation", estime pour sa part Moscou tout en lançant un appel au calme.

"Cette dernière manifestation par Pyongyang de mépris pour les exigences des résolutions en la matière du Conseil de sécurité de l'ONU et les normes du droit international mérite la plus forte condamnation", selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Le texte ajoute qu'"il est impératif de rester calme et s'abstenir de toute action qui conduirait à une nouvelle escalade".

Séoul demande un renforcement des sanctions

La Corée du sud appelle de son côté à la "punition la plus forte" contre son voisin du Nord, y compris de nouvelles sanctions de l'ONU.

Séoul veut "isoler complètement la Corée du Nord", selon un conseiller du président Chung Eui-Yong à l'issue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale.

Paris réclame une réaction ferme de l'ONU et de l'UE 

"La communauté internationale doit traiter cette nouvelle provocation avec la plus grande fermeté", indique l'Elysée dans un communiqué, en précisant que "le président de la République appelle les membres du Conseil de sécurité des Nations unies à réagir rapidement à cette nouvelle violation par la Corée du Nord du droit international, du régime de non-prolifération nucléaire et des résolutions du Conseil (...), il souhaite également une réaction unie et claire de l'Union européenne".
 



Face à "(la) volonté répétée de Pyonyang à porter atteinte à la paix et à la sécurité internationale", l'Elysée réitère sa conviction que la communauté internationale doit "amener la Corée du Nord à reprendre sans condition la voie du dialogue et à procéder au démantèlement complet, vérifiable et irréversible de ses programmes nucléaires et balistiques".