La bombe atomique a marqué le XXe siècle.
Little Boy et
Fat Man, larguées en 1945 sur Hiroshima et Nagasaki, ont fait environ 300 000 victimes et traumatisé de nombreuses générations. Pendant la guerre froide, la perspective d’une guerre totale a souvent tenu le monde en haleine. Mais les technologies ont évolué et on parle maintenant de bombe H ou bombe thermonucléaire. C’est ce modèle d’arme nucléaire qu’affirme posséder la Corée du Nord, en violations des règles de l’ONU. Pour différencier les deux, commençons par expliquer leur fonctionnement respectif.
Le fonctionnement de la bombe A
Bombe à fission, bombe atomique ou bombe nucléaire : tous ces termes désignent la même chose. Elle fonctionne sur le principe de la radioactivité naturelle alpha, un phénomène produit par la désintégration d’un noyau qui va expulser une particule alpha. Pour faire simple, un noyau éjecte spontanément un morceau de lui-même. Dans le cadre de la bombe A, ce phénomène va être provoqué pour générer une explosion.
Le principe est simple : on prend un élément particulièrement instable (souvent de l’uranium 235 ou du plutonium 239, ce que l’on appelle de la matière fissible) et on provoque une réaction en chaîne. Deux cas de figure se présentent. Soit on projette deux blocs de matière fissible l’un contre l’autre (ou en envoyant un explosif « ordinaire » sur le bloc radioactif principal). Ce type de construction de bombes est qualifié d’assemblage par insertion.
Soit on dispose l’élément radioactif en boule dans une sphère creuse, on augmente la pression et l’augmentation de la densité qui en découle génère un état supercritique, entraînant une explosion. C'est un assemblage par implosion :
Le fonctionnement de la bombe H
Là encore, de nombreux noms servent à désigner la bombe H : bombe à hydrogène, bombe à fusion, bombe thermonucléaire… Au final, elle n’est qu’une version améliorée de son aînée. S’il en existe des variantes, l’assemblage « classique » est basé sur un montage de deux étages. Le premier étage sert à « allumer » la bombe, c’est souvent une bombe nucléaire à fission. Elle permet de provoquer la réaction du deuxième étage, celui de la fusion.
La fusion nucléaire est un phénomène à part qui nécessite des conditions de températures et de pression très difficiles à atteindre (d’où l’usage de la bombe A pour lancer la machine). Ces conditions physiques donnent à ce modèle de bombe le terme de « thermonucléaire ». Malgré la complexité de la réaction, elle est plus rapide (de 500 nanosecondes) que celle de la fission. Elle est aussi bien plus puissante : la bombe H la plus redoutable jamais testée, la russe Tsar-Bomba, avait généré une explosion de 2 ,1 × 10^17 Joules. Pour rendre ce chiffre plus parlant, c’est l’équivalent de 100 millions d’iPhones qui auraient accumulés l’énergie qu’ils consomment en un an (361 kiloWatt-heure) et la relâcheraient en même temps. Une puissance sans commune mesure sur Terre qui raserait aisément une grande ville et sa banlieue.
Les autres bombes nucléaires
Il existe trois autres bombes qualifiées de « mineures » : la « bombe N », la salée et la sucrée. Si les noms sont exotiques, ils désignent une réalité bien moins amusante.
La « bombe N » ou bombe à neutrons de son vrai nom est une bombe H particulière. Elle est montée différemment pour augmenter la puissance du rayonnement radioactif. L’idée derrière cette bombe est de générer des ondes radioactives plus puissantes pour tuer tous les organismes vivants à des milliers de kilomètres à la ronde, même à travers des blindages. L’explosion thermique et le souffle qui vont avec sont moindres mais tout de même équivalent à 1 000 tonnes de TNT. Pour comparaison, la bombe GBU-43, surnommée "la mère de toutes les bombes", la plus puissantes des armes non-nucléaires dont s'est servi
Donald Trump pour frapper l'Afghanistan, dégage une explosion équivalent à 11 tonnes de TNT...
La bombe salée est une variante de la bombe N. Là aussi, ce sont les retombées radioactives qui sont censées tuer et pas l’explosion. La bombe sucrée n’est pas une bombe nucléaire à proprement parler puisqu’il s’agit d’une bombe « sale ». On prend un explosif ordinaire, on rajoute de la matière hautement radioactive et on fait exploser le tout. Le but est de contaminer un environnement ou une population.