Fil d'Ariane
C’est dans cette perspective que le Québec, comme plusieurs autres provinces canadiennes, a décrété le port du masque obligatoire dans les transports en commun et dans les lieux publics intérieurs. Depuis le 18 juillet donc, impossible de rentrer dans un bus et un métro, d’aller faire ses courses ou de rentrer dans un commerce, quel qu’il soit, sans son masque sur le nez. Si la mesure a été décriée haut et fort par des milliers de Québécois dans des manifestations à Montréal et à Québec où on a beuglé le mot « libaaarrttté » sans modération pour réclamer le droit de ne pas porter le masque, la très grande majorité des Québécois a rapidement adopté cette mesure supplémentaire pour lutter contre le virus.
On a rapporté peu d’incidents de clients récalcitrants aux entrées des magasins et la police dit que les constats d’infractions sont quasi inexistants et les signalements anecdotiques. Cette mesure du port du masque obligatoire, ainsi que les appels à la vigilance répétés par les autorités québécoises, ont permis de réduire le nombre de contaminations quotidiennes dans la province depuis le début du mois d’août, avec des cas qui varient entre 50 et 80 par jour, tandis que le nombre de décès quotidiens se compte maintenant sur les doigts d’une main. Au total, le Québec compte plus de 61 000 cas et plus de 5700 morts.
Avec plus de 122 000 cas en date du 17 août et plus de 9 000 morts, le Canada n’a pas été épargné par cette première vague de l’épidémie mais, comme le dit le proverbe, quand on se compare à d’autres pays, les Canadiens se consolent. Surtout quand on regarde ce qu’il se passe depuis des mois au sud de notre frontière : la situation aux États-Unis est catastrophique, ce qui explique d’ailleurs pourquoi la frontière entre les deux pays va rester fermer jusqu’au 21 septembre sauf pour le transport des marchandises et les voyages considérés comme essentiels.
Beaucoup doutent d’ailleurs de la réouverture de cette frontière d’ici la fin de l’année, car on voit mal comment les Américains vont réussir à se sortir de ce marasme au cours des prochains mois.
Rien de comparable donc entre la situation au Canada et aux États-Unis, mais les autorités canadiennes restent extrêmement prudentes : elles parlent d’une succession possible de vagues de contamination au cours de l’automne et craignent que cette épidémie du coronavirus ne dure encore plusieurs années. Le monde entier est entré dans un tunnel depuis le début de 2020 et on est encore loin, en effet, d’en voir la lumière au bout…
D’un bout à l’autre du Canada, les élèves se préparent au retour en classe. Les unes après les autres, les provinces canadiennes ont dévoilé au cours de l’été leur plan pour que cette rentrée scolaire se fasse dans les conditions les plus sécuritaires possibles en ces temps de pandémie.
Au Québec, la province la plus touchée par le virus, la présence des élèves sera obligatoire sauf si l’enfant présente une condition médicale qui l’obligera à rester chez lui.
- Le port du masque sera obligatoire pour tous les jeunes de plus de 10 ans dans les transports scolaires et dans les espaces communs de l’école, mais pas dans la classe.
- Les élèves resteront dans la même classe : ce sont les enseignants qui se déplaceront d’une salle à l’autre, sauf pour certaines matières comme les arts plastiques ou l’éducation physique. Chaque école va établir un plan de circulation pour les déplacements dans les couloirs ainsi que des mesures d’hygiènes, lavabos et gels désinfectants pour le lavage des mains. Le nombre d’élèves par classe sera le même qu’en temps normal.
Le gouvernement québécois a aussi mis en place un modus operandi advenant la contamination d’un élève ou le développement d’un foyer d’infection dans une école. Un enseignement à distance sera offert aux élèves malades ou qui doivent subir une quarantaine.
Le ministre de l’Éducation vient d’annoncer le déblocage de 20 millions de dollars pour les élèves qui ont des difficultés d’apprentissage afin de les aider à rattraper le retard qu’ils ont pu accumuler lors des mois de confinement. Dans la grande région montréalaise, les écoles n’ont pas pu rouvrir leurs portes après le 13 mars. La majorité des élèves dans le réseau public n’ont donc pas suivi d’enseignement durant quatre mois – alors que l’enseignement s'est poursuivi dans le réseau privé. Ici comme ailleurs, cette rentrée scolaire suscite beaucoup d’inquiétude et l’objectif des autorités est de contrôler au maximum l’épidémie en ayant le moins de cas possible, pour que le virus ne se répande pas dans les écoles comme une traînée de poudre…