Fil d'Ariane
Le tableau se noircit en Belgique. Vendredi 10 avril, le plat pays dépassait le seuil des 3019 morts suite à la pandémie de Covid-19, selon le dernier bilan officiel communiqué par les autorités sanitaires. Un comptage comprenant les morts dans les hôpitaux et, chose nouvelle, les victimes dans les maisons de repos. 57% des décès ont eu lieu dans des hôpitaux, 40% dans les maisons de retraite.
Le nombre de malades porteurs du virus est passé, en 24 heures, vendredi, de 24.903 à 26.667 diagnostics positifs après des tests en laboratoire, soit 1.684 nouveaux cas.
La Flandre apparaît comme la partie la plus touchée du royaume avec 58% des cas contre 30% en Wallonie et 11% à Bruxelles.
Entre le 15 mars et le 9 avril, 10.356 patients malades du Covid-19 sont entrés à l’hôpital et 993 nécessitaient une assistance respiratoire. Durant la même période, 5.568 personnes ont quitté hôpital, ont précisé les autorités sanitaires.
Face à la dégradation de la situation dans un nombre croissant de maisons de repos, la Wallonie a décidé de demander un soutien de l'armée et de la protection civile.
Depuis le 18 mars en Belgique, les déplacements sont limités à l’ « essentiel ». Une limitation qui sera très certainement prolongée jusqu’au 3 mai. Le pic de l'épidémie est attendu "dans les prochaines semaines", selon la Première ministre belge, Sophie Wilmès.
Même si "certains indicateurs montrent un ralentissement de sa croissance exponentielle", "il est beaucoup trop tôt pour affirmer que l'épidémie est sous contrôle", affirmait Sophie Wilmès à la fin mars. Depuis, les cas de contaminations et de morts sont effectivement repartis à la hausse.
La Première ministre a confirmé que le télétravail devait être la norme dans le pays, et que tout déplacement "non essentiel" était proscrit, à l'intérieur du territoire comme au-delà des frontières. Traverser la frontière belge n’est désormais autorisé que pour la circulation des biens et des services.
Depuis le 14 mars, écoles, cafés, restaurants et discothèques étaient déjà contraints de garder portes closes. Seules les crèches ont pu rester ouvertes.
Outre les courses au magasin d'alimentation ou à la pharmacie, restent autorisées les activités sportives et promenades en plein air mais en groupe restreint, avec un ami ou avec les membres de sa famille vivant sous le même toit.
Les couples ne partageant pas le même domicile sont par ailleurs autorisés à se déplacer chez l'un ou chez l'autre. Leur relation fait partie des déplacements considérés comme "essentiels" par le gouvernement Wilmès. Par opposition, en France, les couples ne vivant pas sous le même toit ont pour stricte interdiction de se retrouver physiquement.
La Belgique fait face à une pénurie de matériel de protection, notamment de masques.
Trois millions de masques FFP2 ont récemment été commandés à un producteur chinois. Arrivés sur le territoire le 2 avril dernier, ceux-ci se sont révélés, après contrôle visuel puis en laboratoire, non conformes et donc inutilisables, selon la RTBF. Un coup dur pour le personnel soignant. Le nombre de pays faisant appel à des producteurs chinois pour leur approvisionnement en masques, et recevant des produits non conformes, a augmenté ces dernières semaines.
Face à la pénurie de masques, les autorités belges mettent à contribution les détenus du pays. Ces derniers auraient jusqu’à présent fabriqué 32 500 masques buccaux, selon l’agence Belga.
Comme de nombreux autres Etats et en vue d’un déconfinement futur, les autorités belges affirment travailler sur un système de traçage des individus via une application sur smartphone. Si ces derniers sont entrés en contact avec un malade du Covid-19, ils seront prévenus et pourront en avertir leur entourage.
Le porte-parole du centre interfédéral sur le Covid-19, Emmanuel André, expliquait à la RTBF que « le principe de tracer, de contacter les personnes qui ont été en contact avec une personne positive est l’un des éléments nécessaires dans le cadre de ce déconfinement. Depuis de nombreuses semaines nous instiguons de nombreuses pistes ».
Un outil qui, s’il est effectivement mis en place, serait encadré et utilisé dans le cadre précis de la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Jeudi 9 avril, le nouveau président du conseil de surveillance du laboratoire allemand CureVac, Jean Stéphenne, annonçait dans les colonnes de La Libre et de L’Echo le lancement d’essais d’un vaccin en juin en Belgique.
Selon les informations de nos confrères de la RTBF, les essais se feront sur des adultes en bonne santé, avant de concerner les individus plus à risque, comme les personnes âgées ou les personnes exposées au virus. Pour Jean Stéphenne, l’objectif est "d'examiner les types d'anticorps qui vont être induits par le vaccin, mais aussi de comprendre, pour les personnes infectées naturellement, quelle est la réponse immunitaire qui a été induite". Les études se feront sur "2.000 à 3.000 personnes », en Allemagne et en Belgique.