Coronavirus en France : des élections municipales sous protection sanitaire

Après la polémique qui avait entouré le maintien des élections municipales lors du premier tour, le 15 mars, les électeurs se rendent aux urnes pour un second tour des municipales, en France. Des mesures drastiques ont été prises pour éviter au maximum les contaminations, ce dimanche 28 juin.
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France municipales
Derniers réglages dans un bureau de vote parisien, deux jours avant le scrutin municipal du 28 juin. 
©AP Photo / Thibault Camus
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12 mars 2020, 20h : Emmanuel Macron, annonce que les écoles fermeront dès le 16 mars en raison de la progression du nouveau coronavirus, déjà responsable de milliers morts en Espagne et en Italie voisines.

Des écoles fermées pour limiter la propagation du Covid-19, le lundi, mais le premier tour des élections municipales maintenu la veille, annonce également le Président de la République française.

Une décision qui avait choqué une partie de la classe politique française et dissuadé certains électeurs d'aller voter.
 

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Il faut dire que seulement deux jours après les écoles, c'était toute la population française qui était confinée. Lundi 16 mars, face à l'inéxorable montée de la pandémie, le Président Macron se résout à reporter le second tour du scrutin, désormais impossible à organiser en temps de crise sanitaire.


Ce dimanche 28 juin, les électeurs des 4 855 communes, secteurs et arrondissements concernés par un second tour (sur les quelques 36 000 que compte le pays, les autres maires ayant été élus dès le 1er tour), se rendront donc aux urnes dans des conditions sanitaires renforcées, pour limiter les risques de contamination au Covid-19. Plusieurs règles du code électoral ont été adaptées pour ce scrutin.Moins de contacts

Deux panneaux électoraux par liste au lieu d'un devaient être installés devant les lieux de vote pour y apposer deux affiches : l'une pour permettre aux candidats de se faire connaître, l'autre destinée à exposer les programmes, à l'issue d'une campagne minimale, en raison de la situation sanitaire.

Les bulletins de vote qui avaient été imprimés pour le second tour, initialement prévu le 22 mars, restent valables le 28 juin, même s'ils portent la date du 22 mars. La carte d'électeur ne devra pas être obligatoirement tamponnée après signature de la liste d'émargement, afin de limiter les échanges.
 

Masques obligatoires

Chaque bureau de vote devra être équipé d'un point d'eau avec du savon ou du gel hydroalcoolique et toutes les personnes présentes devront porter un masque. Pour les électeurs, il s'agira soit d'un masque "grand public", soit d'un masque chirurgical. Il pourra leur être demandé de le retirer pour permettre de les identifier. 

Comme au premier tour, les bureaux de vote devront être aménagés pour assurer une distance d'au moins un mètre entre chaque personne. Le nombre d'électeurs pouvant accéder simultanément dans un même bureau sera limité et priorité donnée aux personnes vulnérables pour voter.

Un affichage rappelant l'obligation de port du masque et les mesures barrières devra être en place, à l'entrée de chaque bureau de vote.
 

Bureau vote affiche
L'affiche comportant les consignes de sécurité sanitaires à l'entrée d'un bureau de vote parisien. ©AP Photo / Thibault Camus

Protéger les scrutateurs

Les membres du bureau de vote (constitué d'un président et de deux assesseurs), les scrutateurs, les électeurs assistant au dépouillement et, le cas échéant, les candidats et leurs délégués, devront porter un masque "chirurgical". 

A l'issue du vote, il sera possible d'assister au dépouillement à condition, là encore, de porter un masque de protection et de respecter les gestes barrières, dans la limite des capacités d'accueil.

Pour éviter que des personnes vulnérables soient exposées s'il manque des assesseurs, ils seront pris parmi les électeurs présents selon l'ordre suivant : "le plus jeune, puis le deuxième électeur le plus jeune", et non le plus âgé puis le plus jeune, comme c'est habituellement le cas.
 

Davantage de procurations

Enfin, la principale innovation pour tenter de relancer la participation qui était de 44,6% au premier tour : tout électeur pourra être porteur de deux procurations, permettant de voter à la place d'une autre personne, au lieu d'une jusqu'à présent, au sein d'une même commune. Ceux qui ne peuvent pas se déplacer en raison de l'épidémie ont la possibilité de demander à leur commissariat ou leur gendarmerie que l'on vienne recueillir leur procuration à leur domicile.

Pour la première fois également, de telles demandes de procurations pouvaient être recueillies dans des "lieux accueillant du public" listés par les préfets, et non plus seulement dans les commissariats, gendarmeries et tribunaux judiciaires.

Pour limiter les risques de fraude, les personnes habilitées à les recueillir restent toutefois les mêmes (officiers de police, gendarmes...). Mais ni les maires ni les adjoints n'ont le droit de le faire, malgré leur qualité d'officier de police judiciaire.