Fil d'Ariane
"La consigne est simple : restez chez vous" a affirmé, avec gravité, Emmanuel Macron. La France a décidé d'imiter ses pays voisins, l'Italie et l'Espagne, qui ont tous deux mis en place des mesures strictes de confinement, face à l'accroissement des cas testés positifs au coronavirus et à la situation dans les hôpitaux, déjà surchargés dans certaines régions de France (notamment dans le Grand Est ou encore en Île-de-France).
Le chef de l'État a décidé de restreindre "au strict nécessaire" les déplacements et les contacts des Français. Ceci pour une durée d'au moins quinze jours, dès ce mardi 17 mars, à midi. "Seuls doivent demeurer les trajets nécessaires."
Quelques minutes après l'allocution d'Emmanuel Macron, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a précisé les modalités de ces nouvelles mesures.
Qu'est-il possible, ou non, de faire, pendant cette période de confinement ?
-D'aller faire ses courses ou se soigner
L'achat de nourriture et/ou autres biens nécessaires fait partie des déplacements autorisés, à condition d'être justifiés par une attestation. Il faudra néanmoins respecter la distance minimum d'un mètre pour ne pas risquer de contaminer d'autres personnes ou de contracter le virus.
Aller se soigner fait évidemment partie de la même catégorie des choses nécessaires à pouvoir faire. Attention toutefois : si vous ne présentez pas de symptômes dits "graves", contactez votre médecin traitant. Il ne faut appeler le Samu ou aller à l'hôpital qu'en cas de forte fièvre ou de difficulté à respirer. Il s'agit de ne pas surcharger les hôpitaux et les services concernés.
-De pouvoir faire de l'exercice physique
Envie de faire un petit footing pour se changer les idées (oui, rester en confinement plusieurs jours peut s'avérer épuisant sur le plan mental) ? Ce sera possible, mais il faudra aller courir seul(e). Attention, les rassemblements sportifs à plusieurs ne sont pas tolérés. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement a annoncé l'interdiction de tout déplacement et rassemblement sur les voies sur berges, les pelouses de l'Esplanade des Invalides et du Champ-de-Mars, à partir du vendredi 20 mars 2020 et pour le week-end.
-De se rendre sur son lieu de travail, si le télétravail n'est pas possible
C'est l'un des termes les plus utilisés lorsqu'il s'agit d'évoquer les mutations des corps de métiers qui composent notre société : le télétravail. Ce dernier doit devenir LA règle en cette période de confinement. Cependant, des exceptions "pourront être tolérées pour les déplacements entre le domicile et le travail, lorsque ces déplacements sont indispensables pour des activités ne pouvant être interrompues, ni organisées sous forme de télétravail", a précisé Christophe Castaner.
Dans ce cas, les employeurs pourront remplir une fiche, disponible sur le site du gouvernement.
-De rendre visite à un proche pour l'aider
Les visites, ou repas en famille ou entre amis, sont des notions qu'il faut oublier, du moins temporairement et ce, peu importe le nombre.
Certaines exceptions néanmoins : les déplacements aux "motifs familiaux impérieux" ou justifiés par l'"assistance à personne vulnérable" sont autorisés.
Les parents séparés, pourront, eux, aller chercher ou déposer leur(s) enfant(s). Dans la mesure du possible, les déplacements doivent être "brefs" et "à proximité du domicile", a précisé Christophe Castaner. Il faudra, là aussi, respecter les "mesures barrières".
-De sortir avec ses enfants
Le ministère de l'Intérieur explique sur son site que "les sorties indispensables à l’équilibre des enfants" sont tolérées. Mais, comme toujours, elles ne doivent pas donner lieu à un rassemblement et doivent se faire dans le respect des "gestes barrières" et se dérouler "à proximité du domicile".
-De sortir son chien
Pour assurer le bon respect de ces règles, des points de contrôle "fixes comme mobiles, à la fois sur les axes principaux et secondaires", seront mis en place "partout sur le territoire national" dès ce mardi 17 mars. Près de 100 000 policiers et gendarmes seront déployés à travers l'hexagone afin de veiller au bon respect des règles.
-Cependant, pas de visites en prison
La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a indiqué, ce mardi 17 mars, que les parloirs en prison étaient suspendus "pendant au moins 15 jours", en raison de l'épidémie.
La question que l'on peut se poser reste néanmoins : comment justifier vos déplacements ?
Par le biais d'une attestation sur l'honneur, téléchargeable dès maintenant sur le site du gouvernement. Elle pourra également être écrite à la main sur une feuille.
Ceux "qui disposent de cartes professionnelles – comme la carte de presse - ou de certificats de leur employeur", pourront être amenés à les présenter lors des contrôles.
L'amende pour la "violation de ces règles" est actuellement de 38 euros. Elle sera portée "très rapidement à un niveau supérieur" de 135 euros.