Coronavirus : l'épidémie se propage dans les prisons chinoises
La Chine a fait état de quelque 500 cas de contamination au coronavirus survenus dans ses prisons, dont au moins 200 dans le même établissement pénitentiaire, alimentant les craintes sur de nouveaux foyers de propagation.
Un bus de la prison à Ramanjit Singh, quitte un tribunal à Hong Kong le vendredi 9 mars 2018.
(Photo AP / Kin Cheung)
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Au moins 200 détenus et sept gardiens de la prison de Rencheng, à Jining dans la province du Shandong (est) ont été contaminés par le nouveau coronavirus, ont indiqué les autorités sanitaires provinciales lors d'une conférence de presse. "La mise en oeuvre des mesures de prévention et de contrôle n'a pas été efficace", a reconnu vendredi Wu Lei, chef de l'administration pénitentiaire au Shandong.
Accusés de négligence, Xie Weijun, responsable de la justice au Shandong, ainsi que deux autres cadres de l'administration pénitentiaire et cinq responsables de la prison ont été limogés, a annoncé le gouvernement provincial. Dans le même temps, au moins 34 cas de contamination ont été identifiés dans la prison de Shilifeng, dans la province du Zhejiang (est).
Le Hubei, province du centre de la Chine à l'épicentre de l'épidémie, a par ailleurs fait état vendredi de 271 cas de contamination dans ses prisons, dont 220 cas qui n'avaient pas été jusqu'ici recensés par les autorités provinciales.
Selon un journal officiel local, le Quotidien du Hubei, 230 cas ont été enregistrés dans la prison pour femmes de Wuhan, dont des gardiens ont été limogés pour ne pas avoir endigué la contagion, tandis que les 41 autres cas sont survenus dans un même établissement du canton de Shayang.
Les autorités sanitaires du Hubei, qui avaient initialement annoncé vendredi 411 nouveaux cas de contamination confirmés sur les 24 dernières heures, ont ensuite relevé ce chiffre à 631 pour inclure ces infections en milieu carcéral.
En dépit des mesures drastiques de confinement et des restrictions de circulation prises par les autorités, ce bond des contaminations dans les prisons laisse redouter l'apparition de nouveaux foyers de contagion dans les lieux où sont confinées des populations nombreuses.
De même, la diaspora ouïghoure alerte sur les risques d'une "contagion massive" par le virus dans les centres d'internement du Xinjiang (nord-ouest de la Chine). Des ONG et des experts affirment que des centaines de milliers de membres de cette ethnie musulmane sont détenus dans cette région, frappée pendant longtemps par de nombreux attentats sanglants.