Coronavirus : quels sont les différents vaccins administrés dans le monde ?


L'année 2021 a marqué le lancement des campagnes de vaccination contre le Covid-19 à travers le monde. Toutefois, l'arrivée du variant Omicron, plus contagieux, en fin d'année a rebattu les cartes vis-à-vis de la vaccination. En effet, plusieurs études montrent que le taux d'anticorps chute face à Omicron. Une dose de rappel semble relancer l'immunité par anticorps.

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Vaccin Covid
Patients attendant d'être vaccinés contre le Covid-19 à Tel Aviv, Israël.
© AP / Oded Balilty
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Pfizer/BioNTech, Moderna, Spoutnik… Les vaccins contre le Covid-19 sont de plus en nombreux. Les plus récents ont été produits en 12 à 18 mois, ce qui est extrêmement rapide pour un vaccin. Coup de projecteur sur certains d’entre eux pour mieux connaître leurs caractéristiques et comprendre leur efficacité face au variant Omicron, considéré comme "préoccupant" par l'Organisation mondiale de la santé.

Consulter notre dossier complet >>> Vaccins contre le coronavirus : où en est la recherche sur le Covid-19

  • Johnson & Johnson : un rappel efficace à 85% contre les formes graves d’Omicron

 - [mise à jour du 01/01/2022] Une dose de rappel de Johnson & Johnson porte à 85% l'efficacité de ce vaccin pour prévenir les cas graves de Covid-19 face à Omicron, selon une étude menée en Afrique du Sud, où ce variant est ultra-dominant.

"L'efficacité du vaccin contre les hospitalisations augmente après l'injection de la dose de rappel", atteignant 85% un à deux mois suivant cette seconde injection, selon l'étude publiée jeudi 30 décembre 2021 sur le site de pré-publication de l'université américaine de Yale, medRxiv.

L'étude, qui n'a pas encore été examinée par des pairs, a été menée par le Conseil sud-africain de la recherche médicale (SAMRC) sur des personnels soignants du 15 novembre au 20 décembre 2021. 

Près d'un demi-million de soignants sud-africains avaient préalablement reçu une dose du vaccin de J&J dans le cadre d'essais cliniques, puis une partie d'entre eux a ensuite reçu une dose de rappel, entre six et neuf mois après la première injection. 

L'efficacité du rappel contre Omicron a été déterminée en comparant un groupe de 69.000 soignants ayant reçu ce rappel, avec des individus non vaccinés, et ce dans les neuf provinces du pays.

La protection conférée contre les hospitalisations a augmenté avec le temps, passant de 63% entre 0 et 13 jours après la piqûre de rappel, à 85% un à deux mois plus tard.

- Jusqu'à 400 millions de doses du vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson vont être livrées aux pays de l'Union africaine, a annoncé, lundi 29 mars 2021, le géant pharmaceutique américain.

L’Afrique du Sud, elle, a déjà autorisé le vaccin américain le 17 février 2021 et a commencé sa campagne de vaccination (précédemment reportée) dans la foulée. Le même jour, le président Cyril Ramaphosa recevait une dose du vaccin américain à l'hôpital Khayelitsha, dans la ville du Cap. Au total, neuf millions de doses ont été commandées par le pays africain, gravement touché par le virus.

Lire aussi : Afrique du Sud: début des vaccinations, premier au monde à utiliser les vaccins de Johnson&Johnson

En France, la Haute autorité de santé (HAS) a autorisé le 12 mars 2021 le vaccin contre le Covid-19 de Johnson & Johnson, au lendemain du feu vert européen, en recommandant de l'utiliser "de manière préférentielle" dans les zones où l'épidémie est "particulièrement active".

Il a donc été aussi accepté par l'Agence Européenne du Médicament et il est rentré dans le cercle restreint des vaccins administrés sur le continent parmi lesquels se trouvent déjà les trois laboratoires Pfizer, Moderna et AstraZeneca. Conçu par Janssen-Cilag International N.V, une filiale européenne du groupe américain basée en Belgique, le vaccin à vecteur viral présente comme principal atout son administration en une seule dose (contrairement aux autres vaccins qui nécessitent deux doses).Toutefois, son efficacité est établie à 66% en général, contre 85% face aux formes graves, selon ses concepteurs. Sa protection face au variant dit sud-africain serait aussi remise en question, ce qui représente un désavantage certain à l’heure où de nombreux variants du virus émergent progressivement sur la planète. Sa conservation ne requiert pas des températures très basses (seulement entre 2°c et 8°c).

Avant même que l'évaluation continue par l'EMA depuis le 1er décembre n'ait abouti, la Commission européenne avait déjà commandé 200 millions de doses, avec une option pour 200 millions de plus. Cent millions de doses devaient être livrées d'ici juin si le vaccin est autorisé.

  • Pfizer/BioNTech : perte en efficacité sur le long terme contre Omicron

- [mise à jour du 01/01/2022] Selon une étude de UK Health Security Agency (UKHSA) l'agence de sécurité sanitaire britannique, après une troisième dose de Pfizer, le niveau de protection atteint 70% mais chute à 45% dix semaines plus tard.

Johnson & Johnson a communiqué sur les résultats d'une autre étude, portant sur quelques dizaines de personnes d'abord vaccinées avec Pfizer, afin de comparer sur elles l'effet d'un rappel de Johnson & Johnson par rapport à une troisième dose de Pfizer.

Deux semaines après la troisième piqûre, le rappel de Pfizer produisait davantage d'anticorps neutralisants contre Omicron que celui de Johnson & Johnson. Mais quatre semaines plus tard, les anticorps du rappel de Pfizer diminuaient pour n'être plus multipliés que par 17, tandis que ceux de J&J avaient continué à augmenter, jusqu'à être multipliés par 41. 

- [mise à jour du 04/01/2022] Pour autant, le vaccin de Pfizer BioNTech reste privilégié par de nombreux pays. La plupart des pays européens l'utilisent pour réaliser les injections de rappel, alors que le vaccin Moderna est souvent boudé en raison des risques qu'il présente chez les personnes de moins de 30 ans. Le 4 janvier, les États-Unis ont annoncé que les 12-15 ans pourraient bénéficier d'un rappel de vaccin avec Pfizer BioNTech. Au même moment, Israël donne son feu vert pour permettre aux ressortissants de plus de 60 ans et au personnel médical de bénéficier d'une quatrième dose de vaccin contre le Covid-19, avec le vaccin de Pfizer. 

- Issu d’une collaboration entre le laboratoire américain Pfizer et l’allemand BioNTech, le vaccin « BNT162 b2 » est créé le 18 novembre 2020. Il a fallu seulement 10 mois aux laboratoires pour le fabriquer, un temps record. Contrairement aux vaccins classiques, le vaccin de Pfizer/BioNTech fonctionne à "ARN messager", un procédé jusqu’alors jamais utilisé dans l’histoire des vaccins commercialisés, mais dont l’avantage premier est d’être facilement reproductible. Au lieu d’injecter une partie du virus (procédé classique du vaccin), on va injecter un fragment ARN messager (matériel génétique du virus) qui va reproduire les protéines virales, appelées « spikes » (se trouvant à la surface du virus et lui donnant une forme de couronne), une fois dans l’organisme. Ainsi, une fois introduit, le corps se défendra en produisant des anticorps qui répondront à cette nouvelle présence de protéines virales. S’ils se retrouvent en contact une nouvelle fois avec ces protéines, les anticorps sauront se défendre seuls.

D’après une étude effectuée sur 43 448 personnes, dont les résultats ont été publiés par le laboratoire lui-même et la FDA aux États-Unis (Food and Drug Administration, l'agence américaine des denrées alimentaires et des médicaments) le 10 décembre 2020, le vaccin Pfizer/BioNTech serait efficace à plus de 95% après l’administration des deux doses. Une efficacité qui permettrait de « prévenir les formes symptomatiques légères à modérées de Covid-19 chez les personnes n’ayant jamais été infectées par SARS-CoV-2 ». Cependant, selon le site du Vidal - site de référence des produits de santé en France -, « les résultats présentés ne peuvent pas confirmer l’efficacité de ce vaccin contre les formes graves de Covid-19, ni contre les formes asymptomatiques, ni chez les personnes de plus de 75 ans ».

La conservation de ce vaccin est par ailleurs très contraignante car il doit être maintenu dans un lieu où la température avoisine les -70°c à -80°c. Les 27 pays de l’Union européenne ont été autorisés par l’Agence Européenne des Médicaments (EMA) à l’utiliser. La Commission européenne a d'ailleurs annoncé, vendredi 8 janvier 2020, avoir commandé 300 millions de doses supplémentaires du vaccin portant à 600 millions ses commandes auprès du groupe pharmaceutique américain et à son partenaire allemand. Le 31 décembre, l'OMS avait aussi accordé au vaccin Pfizer/BioNTech sa première homologation d'urgence, facilitant ainsi la voie aux pays qui souhaitent l'utiliser rapidement. 

Lire aussi : Coronavirus : l'OMS donne sa première homologation d'urgence au vaccin Pfizer-BioNTech
  • Moderna : contre Omicron, interrogation sur l'efficacité d'une dose de rappel

- [mise à jour du 01/01/2022] L'entreprise américaine de biotechnologie Moderna s'est montrée rassurante lundi 20 décembre 2021 sur le niveau de protection conféré par une dose de rappel de son vaccin contre le variant Omicron, après l'annonce de résultats en laboratoire qualifiés d'"encourageants".

"Nous allons pouvoir nous reposer sur ce vaccin pour affronter la poussée de cas liés à Omicron à moyen terme", a déclaré lors d'une conférence téléphonique Stephen Hoge, le président de Moderna.

Les essais ont toutefois montré qu'après les deux premières doses seules, les niveaux d'anticorps contre Omicron étaient "substantiellement plus bas" que contre la souche initiale du virus, a-t-il averti sans donner plus de détails.

L'étude de UK Health Security Agency (UKHSA) semble aller dans ce sens : 10 à 14 semaines après la deuxième dose, le vaccin semble efficace à hauteur d'environ 35% seulement. L'agence de santé britannique n'a pas suffisamment de données pour estimer l'efficacité d'une 3e dose de Moderna après un schéma vaccinal complet de Moderna. 

Cependant, avec deux doses de Pfizer et un rappel de Moderna, l'efficacité contre les formes symptomatiques du variant Omicron serait de 70-75% pendant 9 semaines avant de diminuer.

- Créé par une entreprise de biotechnologie américaine Moderna Therapeutics, dirigée par un Français et spécialisée dans les traitements à base d’ARN, le vaccin Moderna est très similaire au vaccin Pfizer/BioNTech. Il fonctionne aussi à ARN messager et a récemment démontré une efficacité frôlant les 95%. Jusqu’ici, les effets indésirables - les mêmes que le Pfizer/BioNtech - sont la fatigue, les maux de tête, les douleurs musculaires, pouvant durer deux à trois jours.

L’avantage que possède le vaccin Moderna sur celui de Pfizer/BioNTech repose sur une conservation moins contraignante : à moins 20 degrés plutôt que moins 80 degrés, une température que l’on peut retrouver dans un simple congélateur. Il peut aussi se conserver au réfrigérateur pendant un mois. L’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (la Food and Drug Administration) a autorisé le vaccin aux Etats-Unis le 18 décembre 2020. Il fait partie avec le Pfizer/BioNTech des vaccins les plus administrés dans le pays. La vice-présidente élue Kamala Harris l’a même reçu devant les caméras américaines le 29 décembre tandis que Joe Biden avait reçu le Pfizer/BioNTech. 

Le 10 janvier 2021, Bruxelles a annoncé à son tour l’autorisation de mise sur le marché du vaccin américain Moderna, associée à une commande de plus de 160 millions de doses : « Nous avons désormais sécurisé l’achat de suffisamment de doses [avec le vaccin Pzifer/BioNTech] pour vacciner 380 millions d’Européens, soit 80 % de la population européenne. », s’est réjouie Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission.

Lire aussi : États-Unis : un comité d'experts recommande l'autorisation du vaccin de Moderna
 
  • AstraZeneca : le plus vendu dans le monde

- [mise à jour du 01/01/2022] Le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca a affirmé jeudi 23 décembre 2021 qu'une troisième dose de son vaccin contre le Covid-19 augmente "significativement" le niveau d'anticorps contre Omicron, alors que ce variant du coronavirus déferle sur l'Europe et les États-Unis.

"Les niveaux d'anticorps neutralisant Omicron après une troisième dose de Vaxzevria", son vaccin anti-Covid, "étaient globalement similaires aux niveaux atteints après deux doses contre le variant Delta", détaille le géant anglo-suédois dans un communiqué.

"Les niveaux observés après une troisième dose étaient plus élevés que les anticorps trouvés chez des individus qui avaient été auparavant infectés et se sont remis naturellement" des autres variants du Covid-19, précise AstraZeneca.

"C'est très encourageant de voir que les vaccins actuels ont un potentiel de protection contre Omicron après une troisième dose de rappel" a commenté John Bell, l'un des chercheurs de l'université d'Oxford ayant mené l'étude.

Et selon l'Agence de sécurité sanitaire britannique, après deux doses d'AstraZeneca, un rappel de Moderna ou Pfizer permet une efficacité contre les formes graves à environ 60% après 2 à 4 semaines et respectivement, après 10 semaines, seulement 35% pour Pfizer et 45% pour Moderna.

- [mise à jour du 27/03/2021] L'Agence du médicament (ANSM) a confirmé vendredi 26 mars 2021 l'existence d'un risque "rare" de thrombose atypique associé au vaccin AstraZeneca, après la survenue de nouveaux cas en France, dont deux décès, tout en soulignant que la balance bénéfice/risque restait "favorable".

Le laboratoire suédo-britannique a aussi révisé son taux de protection. Le vaccin contre le Covid-19 d'AstraZeneca est efficace à 76% contre les cas symptomatiques, a annoncé jeudi 25 mars le laboratoire, après une mise à jour de ses données issues d'un essai clinique aux Etats-Unis, au Pérou, et au Chili. Les résultats de "l'analyse primaire des essais de phase III (du vaccin) aux Etats-Unis ont confirmé que (son) efficacité était cohérente" avec les données annoncées lundi, a affirmé AstraZeneca dans un communiqué.

Le laboratoire a également annoncé que l'efficacité de son vaccin était de 100% pour prévenir les cas graves de Covid-19, un chiffre similaire à celui annoncé précédemment.

Le 18 mars, l'Agence européenne des médicaments (EMA) juge le vaccin AstraZeneca contre le coronavirus "sûr et efficace" et n'est pas lié à un risque plus élevé de caillots sanguins. Ces résultats d'une première enquête  du régulateur européen était très attendu. L'Italie a immédiatement annoncé la reprise de son programme de vaccination avec AstraZeneca dès le lendemain, tout comme la France. 

Les injections du vaccin d’AstraZeneca contre le Covid-19 ont été suspendues par le Danemark, l'Islande et la Norvège et dans quelques autres pays. 

L'Agence nationale danoise de la Santé, la première à annoncer cette décision, a invoqué la prudence face à des "cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées", même si "à l'heure actuelle, on ne peut pas conclure à l'existence d'un lien entre le vaccin et les caillots sanguins".

Les autorités sanitaires norvégiennes et islandaises ont également invoqué le principe de "précaution". Le laboratoire anglo-suédois et le gouvernement britannique ont réagi pour défendre un vaccin "sûr" et "efficace".

Le 29 janvier 2021, l'Agence européenne des médicaments avait approuvé l'utilisation dans l'Union européenne du vaccin AstraZeneca/Oxford contre le Covid-19, à partir de 18 ans, affirmant que le vaccin était également adapté aux personnes âgées.

Malgré cela, l'autorité vaccinale allemande a réitéré sa recommandation de ne pas autoriser le vaccin AstraZeneca pour les personnes âgées de 65 ans et plus, prenant le contre-pied du régulateur européen. "Le vaccin n'est recommandé à l'heure actuelle au vu des données disponibles que pour les personnes âgées de 18 à 64 ans", a souligné cette autorité dans un avis rendu public. Il est probable que le ministère allemand de la Santé suivra cette recommandation dans sa décision d'autorisation en Allemagne, qui doit intervenir prochainement.

Par ailleurs, le laboratoire britannique est l’objet de nombreuses critiques de la part des dirigeants de l’Union européenne en raison de retards de livraisons. Bruxelles, qui a précommandé jusqu'à 400 millions de doses, a jugé les explications du laboratoire "insatisfaisantes" et a demandé une inspection d'une de ses usines basée en Belgique, où "certains documents et données" auraient été saisis. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a aussi accentué la pression en disant vouloir publier le contrat signé avec AstraZeneca.

- Ce vaccin, élaboré par le groupe AstraZeneca avec l'université d’Oxford, est à vecteur viral. Il ne se traduit non pas par une injection d’ARN messager mais par un tierce virus, modifié pour transporter une séquence d’ARNm qui code les fameuses protéines virales « spikes » et contre lesquelles des anticorps seront rapidement fabriqués par l’organisme. Le procédé à vecteur viral a déjà été utilisé pour le vaccin contre Ebola. Les résultats des essais cliniques du vaccin AstraZeneca, publiés le 8 décembre 2020 dans la revue scientifique The Lancet, ont confirmé une efficacité du vaccin à 70% en moyenne. Cependant celui-ci peut être conservé entre 2 et 8 degrés et peut être administré en une unique dose.

Le premier pays a l’avoir approuvé a été le Royaume-Uni qui en a commandé 100 millions de doses. Selon le directeur général du laboratoire suédo-britannique, le vaccin serait capable de combattre le nouveau variant du coronavirus, responsable d'une montée des cas au Royaume-Uni. Contre cette mutation, "nous pensons pour l'instant que le vaccin devrait rester efficace", a indiqué Pascal Soriot au Sunday Times. "Mais on ne peut pas en être sûr donc nous allons faire des essais ».

Avec plus de 2,5 milliards de doses commandées, le vaccin AstraZeneca est jusqu'alors le vaccin le plus vendu dans le monde (en Amérique du Nord et latine, en Europe de l'Ouest, en Afrique du Nord, en Asie du Sud-Est et en Océanie)

Voir aussi : Coronavirus au Royaume-Uni : feu vert au vaccin britannique Oxford-AstraZeneca
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  • ​Spoutnik V : le plus efficace contre le variant Omicron selon le Centre russe Gamaleïa

- [mise à jour du 01/01/2022] Selon une étude en laboratoire menée par le Centre Gamaleïa, le vaccin Spoutnik V et le rappel unique Spoutnik Light sont efficaces contre le variant Omicron et offrent une meilleure protection par rapport aux autres vaccins.

Selon le laboratoire russe, l’activité neutralisante du Spoutnik V baisse moins que celle des autres vaccins. La diminution est de trois à sept fois moindre que celle des vaccins à ARN messager.

Le vaccin russe est toujours en attente d'homologation par l'OMS afin de faciliter la reconnaissance internationale. Le 14 décembre dernier, la Russie a admis avoir mal compris les demandes de l'OMS et a eu des difficultés à fournir la documentation pour faire certifier le vaccin.

- [mise à jour du 06/05/2021] La Russie a annoncé l'homologation d'une version "light" ("légère") de son vaccin phare contre le Covid-19, le Spoutnik V, qui s'administre en une seule dose contre deux pour sa version de base. Selon le Fonds russe des investissements directs (RDIF), qui finance le développement du vaccin, le Spoutnik Light affiche une efficacité de 79,4%, contre 91,6% pour sa version en deux doses.

D’après un article du 2 février 2021 de la revue scientifique The Lancet, les données d'essais cliniques de phase 3 du vaccin russe Spoutnik V seraient « meilleures que celles obtenues avec les autres vaccins à adénovirus recombinants (AstraZeneca et Janssen/Johnson & Johnson) ». Un constat qui pourrait dégonfler l’affaire autour du manque de transparence reproché au laboratoire Gamaleïa.

D’après le site de référence en pharmacologie Vidal, le vaccin présenterait « un taux de protection global de 91,6 %, conservé dans toutes les classes d’âge jusqu’à 70 ans, et une efficacité très probable en termes de protection contre les formes graves. ». La stabilité d’un taux de protection élevé, deux semaines après la première injection (73,1%), pousserait même le laboratoire à débuter prochainement « un essai de phase 3 pour évaluer le taux de protection d’une injection unique de ce vaccin », toujours selon le site du Vidal.

Concernant sa mise sur le marché européen, jugée ralentie par Moscou, le régulateur de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a confirmé le 20 février que les experts de l'EMA devaient eux-mêmes "d'abord donner leur accord avant que les développeurs ne puissent soumettre leur demande d'accès au processus d'examen continu ». L’agence a cependant déclaré par la suite qu'une demande "d'avis scientifique" avait été déposée pour le vaccin russe, afin de préparer une éventuelle demande d'autorisation de mise sur le marché.

- Développé par le Centre national de recherches en épidémiologie et microbiologie du ministère de la Santé russe (Centre Gamaleïa) et financé par le Fonds d’investissement direct russe (RDIF), le vaccin Spoutnik V a été largement controversé. Pour pouvoir être mis en circuit, chaque vaccin doit normalement passer au préalable trois étapes, la troisième consistant en la mise en place d’essais cliniques et la publication des résultats. Une étape que les autorités russes n’ont apparemment pas jugé nécessaire pour pouvoir l’administrer à sa population. Depuis septembre, plus de 100 000 personnes ont déjà été vaccinées dans le cadre d’une campagne de masse en Russie.

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Cet aspect n'a pas non plus gêné plusieurs pays comme l’Argentine qui en a commandé plusieurs milliers de doses pour sa population. «L'homologation du vaccin Spoutnik V en Argentine sans essais cliniques supplémentaires dans le pays constitue une reconnaissance importante des normes et de la réglementation russes et de la qualité de ses essais cliniques», s'est félicité Kirill Dmitriev, le directeur du RDIF. «Nous sommes prêts à travailler avec d'autres pays d'Amérique latine», a-t-il ajouté. Selon le Fonds d’investissement direct russe, le vaccin Spoutnik V, qui marche par vecteur viral comme l’AstraZeneca, serait efficace à 92 %. Récemment, l’Algérie, alliée historique de la Russie, a annoncé en acquérir 500 000 doses, notamment car le vaccin russe présenterait peu de contraintes logistiques et un prix avantageux selon les médias algériens. La Guinée, le Bélarus, la Serbie, la Hongrie, l’Inde et le Kazakhstan ainsi qu’une vingtaine de pays d’Amérique latine font aussi partie des prochains clients de la Russie.

  • Vaccins chinois : Sinovac doit faire ses preuves face à Omicron

- [mise à jour du 01/01/2022] Une étude de chercheurs de Hong Kong publiée jeudi 30 décembre 2021 montrent que même avec un rappel (donc trois doses), Sinovac n'entraîne pas une production suffisante d'anticorps. Cependant, avec une dose de Pfizer en guise de rappel, la quantité d'anticorps remontent à un niveau jugé suffisant.
 

- Sinovac, Sinopharm et CanSino, les vaccins chinois, en plus d’avoir été les premiers développés, sont les plus nombreux. La Chine, où le coronavirus est apparu fin 2019, compte une quinzaine de vaccins qui ont entamé les tests sur l'homme, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant les informations concernant la phase 3 liée aux essais cliniques de ces différents vaccins ont mis presque six mois mois à paraître, laissant planer un doute quant à leur fiabilité. La Chine a annoncé seulement fin décembre avoir approuvé «sous conditions» la mise sur le marché du vaccin Sinopharm contre le nouveau coronavirus alors que près de cinq millions de Chinois ont été vaccinés à ce jour. Selon le laboratoire, l’efficacité du vaccin serait de 79%.

Voir aussi : Chine : un vaccin contre le coronavirus bientôt commercialisé
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Par ailleurs, son procédé relève des vaccins classiques : le virus est inactivé au moyen d’un traitement chimique et injecté dans l’organisme pour faire réagir l'organisme et produire des anticorps capables de reconnaître le coronavirus. Cependant, afin de mener leurs essais cliniques de phase 3, les laboratoires chinois ont dû s’exporter à l’étranger, faute de malades du Covid-19 en Chine... Les essais des deux vaccins du laboratoire Sinopharm se déroulent ainsi dans une dizaine de pays comme les Emirats arabes unis, l'Argentine, le Pérou, l'Egypte ou encore la Jordanie. Aucune exportation de vaccins chinois n'est pour l'instant prévue sur les marchés occidentaux, mais la Chine s'est engagée à faire de ses vaccins des «biens publics mondiaux» qui seront proposés «à prix raisonnable» voire «offerts» aux pays en développement. Sur son territoire, le gouvernement chinois a prévu de vacciner 50 millions de personnes d’ici au Nouvel An lunaire, le 12 février 2021. 
 

  • Novovax, produit sous licence américaine en Inde, dernier vaccin homologué par l'OMS

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a homologué le 11 janvier 2022 en urgence le vaccin de la firme américaine Novavax contre le coronavirus, à la technologie plus classique et différente des vaccins déjà largement utilisés dans l'Union européenne qui sont à ARN Messager.

Il rejoint les vaccins anti-Covid Covaxin de l'indien Bharat Biontech, Covovax produit par le Serum Institute of India sous licence de l'américain Novovax, de Pfizer-Biontech, Moderna, AstraZeneca (l'OMS compte deux vaccins AZ dont l'un fabriqué en Inde), Johnson&Johnson, Sinopharm et Sinovac sur la liste des homologations d'urgence.

L'OMS précise que le Covovax, qu'elle a homologué en urgence le 17 décembre 2021, est dérivé du Nuvaxovid. Les deux vaccins "sont fabriqués à l'aide des mêmes technologies".  Le Nuvaxovid est un vaccin dit "sous-unitaire", à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. C'est une technologie, plus classique que celle des vaccins précédemment autorisés, similaire à celle utilisée dans les vaccins contre l'hépatite B et la coqueluche, vieux de plusieurs décennies et largement utilisés dans le monde.

Ces vaccins  nécessitent deux doses et sont stables à des températures réfrigérées d'entre 2 et 8°C.

Dans un document séparé, le comité d'experts de la vaccination de l'OMS recommande l'utilisation du Nuvaxovid dès 18 ans et indique que les doses doivent être administrées "à un intervalle d'entre 3 à 4 semaines""Le vaccin ne doit pas être administré à un intervalle de moins de 3 semaines", insistent-ils.

Les essais cliniques principaux – l'un en Grande-Bretagne et l'autre aux États-Unis et au Mexique – impliquant plus de 45.000 personnes ont montré "environ 90%" d'efficacité pour réduire le nombre de cas symptomatiques de Covid.

 

Vaccins : un loupé européen et des questions en suspens 

Les grands absents de cette course aux vaccins restent les laboratoires Sanofi (français) et GSK (britannique). Les résultats préliminaires des premiers essais ont été en dessous des valeurs espérées, dévoilant un taux d'efficacité à seulement 62,5 % chez les plus de 60 ans. Les deux laboratoires ont donc lancé une nouvelle phase d'essai avec une nouvelle formulation, qui ne pourra voir le jour que fin 2021.

Par ailleurs, plusieurs questionnements persistent au sein de la communauté scientifique et médicale autour des vaccins mis en circuit : « Aujourd’hui, les deux grands sujets d’incertitude à propos des vaccins contre la Covid-19 sont la durée de protection délivrée par le vaccin ainsi que sa capacité à nous prémunir du virus mais aussi à empêcher de le transmettre aux autres, ce qui est moins sûr. » explique Antoine Flahault, Directeur de l'Institut de Santé Globale à Genève. « Il faudra du temps pour répondre à ces questions. On sait depuis quelques années seulement la durée de protection (à vie) du vaccin contre la fièvre jaune par exemple. Or ce vaccin a été découvert il y a plus de 60 ans. Quant à sa capacité à bloquer la transmission, il faudra des études spécifiques à ce sujet » renchérit le chercheur.

Pour Marc Gastellu-Etchegorry, épidémiologiste et directeur-adjoint de Épicentre (Centre d’épidémiologie de MSF), la très récente production des différents vaccins ne permet pas, en effet, d’avoir toutes les informations à disposition : « On ne peut pas à l'heure actuelle répondre à beaucoup de questions car nous manquons de recul. Comment savoir si le vaccin sera encore efficace dans deux ou trois ans alors qu'on vient de les mettre en circuit? ».

Lire aussi : Covid-19 : l'OMS prévient que l'épidémie pourrait ne pas s'arrêter malgré les vaccinations

Aussi, le choix des gouvernements de faire appel à un certain vaccin reposerait sur plusieurs variables qui seraient autres que scientifiques : « Il y a un enjeu commercial, mais aussi politique. Certains ont plutôt recours à leurs amis et leurs alliés, souligne Marc Gastellu-Etchegorry, mais la compétition a ses vertus car elle accélère le processus de vaccination et on ne peut que s'en réjouir. […] Tout retard entraîne des morts supplémentaires ». Pour Antoine Flahault, la forte production est aussi bon signe : « Nous en aurons besoin d’autres pour couvrir la demande mondiale très forte. C’est donc une très grande chance que nous ayons déjà plusieurs vaccins de disponibles et espérons bientôt que d’autres arriveront sur le marché ».