La France est découpée en plusieurs zones d’état d’alerte, en fonction de la circulation du virus. Selon cette nouvelle définition du gouvernement, les départements classés en zone rouge le sont selon trois niveaux : la zone d'alerte, où
"le virus circule nettement", la zone d'alerte renforcée, où il
"circule très fortement", et la zone d'alerte maximale, où
"les conséquences sont déjà lourdes sur le système sanitaire".
Soixante-neuf départements sur 101 sont en zone d'alerte.
Trois critères ont été pris en compte : le taux d'incidence (nouveaux cas) de la maladie dans la population, celui chez les personnes âgées (population la plus vulnérable) et la proportion des malades du Covid-19 dans les services de réanimation.
69 départements sont concernés. Les rassemblements dans l’espace public seront interdits au-delà de 50 personnes à partir de ce lundi 28 septembre.
Zone alerte renforcée, comme à Paris
Sont concernées des grandes villes comme Lyon, Lille, Bordeaux, Nice, ainsi que Paris et la petite couronne.
La jauge des rassemblements est abaissée à 1.000 personnes (contre 5.000 auparavant), ce qui devrait concerner le tournoi de tennis de Roland Garros, qui débute dimanche 27 septembre.
Les grands événements déclarés comme des fêtes locales ou étudiantes sont interdits, tout comme les rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public.
Une fermeture partielle des bars est déclarée, néanmoins, l’heure de fermeture sera décidée par le préfet. Les salles de fête seront également fermées.
Les salles de sport vont de nouveau devoir fermer leurs portes dès lundi 28 septembre, une décision "incompréhensible" pour les patrons de ces clubs, sous le choc, qui alarment sur la survie du secteur.
Selon les autorités, contrairement aux salles de cinéma ou de théâtre, les salles de sport sont bel et bien problématiques, Olivier Véran évoquant des "espaces confinés où le port du masque est impossible (...) et qui sont des lieux hélas de contamination importants".
Jeudi 24 septembre, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la prochaine fermeture des piscines couvertes dans les zones d'alerte renforcée, lors de son passage sur France 2. Les piscines en extérieur, en revanche, pourront rester ouvertes.
Zone d’alerte maximale, comme à Marseille ou en Guadeloupe
Les villes d’Aix et Marseille, ainsi que le département de la Guadeloupe sont concernés.
Les bars et restaurants ferment complètement, ainsi que tous les établissements qui reçoivent du public, sauf les lieux culturels (théâtres, musées) ayant déjà un protocole sanitaire en place.
Réactions
Ces mesures, les plus spectaculaires depuis la fin du confinement le 11 mai, ont suscité un mécontentement général à Marseille, où élus et habitants les considèrent comme une
"punition".
Le président de la région PACA, Renaud Muselier, a dénoncé une décision
"prise de façon unilatérale", dans laquelle il voit un
"quasi-reconfinement".
La maire, Michèle Rubirola, a fait part de sa
"colère", écrivant sur Twitter à l'adresse de M. Véran:
"Information PAS concertation!".
La réaction de la maire de Paris est certes moins virulente, néanmoins Anne Hidalgo dit regretter le manque de concertation, notamment avec les professionnels visés :
Selon le dernier bilan, 13.072 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures. 783 malades du virus ont été nouvellement admis à l'hôpital entre mardi et mercredi, dont 130 en réanimation. 4.244 malades du Covid ont été hospitalisés sur les sept derniers jours, dont 675 en réanimation.
La principale crainte est que l'afflux massif de malades submerge les hôpitaux et les services de réanimation. Selon Olivier Véran, en Île-de-France,
"au rythme actuel (...), on peut s'attendre à ce que 40% des capacités régionales de réanimation soient utilisées pour des patients Covid au 10 octobre, 60% le 25 octobre et 85% aux alentours du 11 novembre".
"Il ne faut pas multiplier les dîners, éviter de sortir plusieurs fois par semaine avec des personnes différentes", a-t-il préconisé, en employant l'expression de
"bulle sociale".