Face à la pandémie de coronavirus, le président français a annoncé la fermeture des écoles, crèches et universités à partir de lundi "jusqu'à nouvel ordre". En revanche le premier tour des élections municipales est maintenu ce dimanche 15 mars.
Il s'agit de "
la plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle". Ce jeudi, depuis l'Élysée s'est voulu solennel dans son allocution télévisée.
La priorité pour le président français c'est de "
protéger les plus vulnérables" et il demande donc aux personnes "
de plus de 70 ans" de rester à leur domicile.
Également les écoles, les crèches et les universités seront fermées à partir de ce lundi 16 mars dans toute la France et ce "
jusqu'à nouvel ordre" pour "
protéger" les enfants et "
réduire la propagation" du coronavirus.
Il appelle les Français à limiter "
au strict nécessaire" leurs déplacements. "
Un service de garde sera mis en place région par région" pour que les personnels "
indispensables à la gestion de la crise sanitaire" puissent "
faire garder leurs enfants et continuer d'aller au travail", a-t-il ajouté.
Toute la journée de jeudi, le chef de l'Élysée a préparé son allocution télévisée. Il a enchaîné les consultations avec les responsables de la lutte contre le virus, dont le ministre de la Santé, Olivier Véran, et le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon.
De son côté, le Premier ministre a reçu les responsables politiques ce jeudi matin. Edouard Philippe entouré de cinq ministres, dont ceux de la Santé et de l'Intérieur, s'est entretenu avec les présidents de partis et de groupes parlementaires.
Pas de report des municipales
Contrairement aux rumeurs qui ont circulé dans la journée, il n'y aura pas de report du premier tour des élections municipales ce dimanche 15 mars. Dans la journée les élus de tout bord s'étaient montrés hostiles à un tel report.
La candidate La France Insoumise (LFI) à la mairie de Paris Danielle Simonnet avait affirmé sur Twitter :
"Il serait inacceptable, incohérent que #Macron
reporte les municipales là où les écoles, les commerces, le métro sont toujours ouverts ! Pas de coup de force anticonstitutionnel !".
Même tonalité chez Les Républicains (LR) "
Si c'était le cas, c'est un coup d'Etat, c'est un coup de force institutionnel, c'est l'utilisation de la crise sanitaire pour éviter une débâcle électorale", avait affirmé à l'AFP le président du parti de droite, Christian Jacob, avant l'intervention du chef de l'Etat.
Des mesures économiques pour les entreprises
Dans son allocution en direct de l'Élysée, Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures pour venir en aide aux entreprses touchées par le ralentissement économique provoqué par la pandémie de Covid-19.
Ainsi des mesures "
exceptionnelles et massives" de chômage partiel vont être prises. Autre annonce de poids : le report des cotisations et des impôts dus en mars par les sociétés. Dans le même temps, le président français a demandé au gouvernement "
de préparer un plan de relance national et européen".
Appel à l'union face au virus
Pour Emmanuel Macron les fermetures de frontières devront être décidées "
à l'échelle européenne". L'Europe, dit-il, doit réagir "
fort et vite". Le chef de l'Élysée qui regrette la division dans la réponse face à la propagation de ce virus.
Une critique également à l'égard de Donald Trump qui a décidé, la veille, de
fermer les frontières américaines à tous les Européens. Il faut éviter le repli nationaliste, ce virus n'a pas de passeport.
Le président américain avait en effet parlé d'un virus "
étranger" dans son allocution depuis la Maison Blanche, prenant tout le monde de court. Pour autant, Emmanuel Macron indique qu'il va échanger avec Donald Trump.