Une web tv pour débattre… le concept a été pensé et lancé par le journaliste ivoirien Ange Hermann Gnanih. Il a investi ses fonds personnels pour acheter un peu de matériel de production : 4 caméras, écrans témoins, lumières, régie. Active depuis le 1er décembre dernier, cette télévision en ligne possède « une particularité : elle ne propose que des débats et des interviews car nous n’avons pas les moyens de courir après toute l’actualité », explique Ange Hermann Gnanih.
Quatre personnes animent la web tv : un réalisateur/cadreur, un chargé de production, un développeur web et un présentateur/reporter. « C’est la première fois que je suis présentateur, confie Ange Hermann Gnanih. La collaboration avec TV5MONDE et le fait de faire beaucoup de plateaux de situation m’ont forgé ». S’il a choisi le format web, c’est pour une question financière mais pas seulement. Le journaliste insiste sur le fait que grâce à ce support, les programmes sont « libres et indépendants ». « Nous n’avons de compte à rendre à personne, nous ne faisons rien en fonction du pouvoir », assure-t-il.
« Manque de débats en Afrique »
Pourquoi cette télévision ? Ange Hermann Gnanih souhaite apporter sa contribution dans le développement des émissions de débat sur le continent africain. Car selon lui, cette offre est encore trop rare. « Nous n’avons pas la prétention de combler un manque mais déjà d’apporter un début de solution, à notre niveau, à ce manque de débats qui existe dans les médias en Afrique », souligne le journaliste. Il ajoute : « La confrontation des idées, ce n’est pas comme en Europe où les langues se délient et où l’on parle franchement des problèmes ». C’est ce manque de communication qui expliquerait, selon lui, la plupart des conflits africains. « Les gens ne parlent pas et pour exprimer leur colère, ils vont prendre les armes », constate-t-il.
Face à la situation, rien de tel, donc, qu’un débat réunissant acteurs politiques et personnes de la société civile, avec un temps de parole conséquent et rarement interrompu. « A l’avenir, je veux encore plus m’appuyer sur des personnes de la société civile que sur les politiques car ils pratiquent moins la langue de bois », avoue le journaliste.
Ange Hermann Gnanih, assure que dans son propre pays, il n’existe pas déjà de pareil programme. « Nous sommes les tout premiers à faire ce genre de choses en Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs pour cela que la dénomination du site est simple».