Fil d'Ariane
Dès son attribution surprise le 2 décembre 2010 à Zurich, la Coupe du monde qatarie fait couler beaucoup d'encre.
Dans la foulée de l'annonce de la Fifa, qui a préféré le Qatar aux États-Unis au 4e tour de scrutin, Barack Obama, alors président américain, s'exclame: "C'est une mauvaise décision".
Le 3 décembre, le gouvernement allemand fait part de son étonnement: "On peut qualifier le choix que la Fifa a fait de partiellement surprenant", dit son porte-parole Steffen Seibert.
À l'inverse, le président brésilien Lula félicite la Fifa pour sa "sagesse".
À l'époque, un seul des huit stades prévus pour la Coupe du monde existe et la venue de plus d'un million de supporters incite à s'interroger sur la capacité d'accueil, notamment hôtelière, du petit émirat.
Le 8 janvier 2014, Jérôme Valcke, alors secrétaire général de la Fifa, déclare que la Coupe du monde ne se déroulera "pas en juin-juillet" mais "entre le 15 novembre et le 15 janvier au plus tard", dans un entretien diffusé par les radios France Info et France Inter.
C'est la confirmation d'une option déjà avancée par Sepp Blatter, alors président de la Fifa, face à "des problèmes liés à la chaleur". En plein été au Qatar, les températures peuvent grimper jusqu'à 50 degrés Celsius.
Le comité exécutif de la Fifa tranche le 25 septembre 2015 en faveur d'une compétition qui aura lieu du 21 novembre au 18 décembre 2022. Finalement, le match d'ouverture est avancé d'un jour, le 20 novembre, pour mettre au Qatar d'ouvrir le bal.
Pour la première fois, une Coupe du monde de football est organisée en fin d'année civile, interrompant les championnats de clubs européens, ce qui fait grincer des dents parmi ces derniers, employeurs des stars du ballon rond.
De nombreuses voix critiquent le petit émirat gazier au sujet des droits humains, à commencer par la Confédération syndicale internationale, auteur en 2014 d'un rapport sans concession sur le traitement des travailleurs migrants.
Le total de 6.500 morts avancé début 2021 par le journal britannique The Guardian est sujet à caution. Il correspond à l'ensemble des morts recensés dans la population venue d'Asie du Sud entre 2010 et 2020, toutes causes confondues.
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Officiellement, il y a eu trois décès dans les huit stades de la Coupe du monde. Un rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui a un bureau à Doha, a conclu que 50 travailleurs étaient morts dans des accidents du travail en 2020 et que 500 autres avaient été blessés gravement. L'OIT note cependant des lacunes dans le système d'enquête et de recensement des décès et indique que leur nombre pourrait être plus élevé.
Sous la pression d'ONG, de sponsors et de plusieurs fédérations qui demandent un fonds d'indemnisation, la Fifa a dit le 17 octobre "dialoguer" sur des "initiatives" en faveur des ouvriers des chantiers de la Coupe du monde.
L'accueil des membres de la communauté LGBT+ sera aussi scruté dans cet État musulman conservateur où la législation criminalise les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Les organisateurs promettent d'accueillir "tous" les visiteurs sans discrimination.
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