Fil d'Ariane
France-Argentine ! Mbappé-Messi ! L'affiche finale de ce Mondial-2022 dimanche à Doha est pleine de promesses, avec les Bleus qui se sont qualifiés dans la douleur face au Maroc (2-0) mercredi au stade al-Bayt à al-Khor.
Sur les 64 matches de ce Mondial très controversé, ouvert sur fond de critiques occidentales sur le respect des droits humains dans le petit émirat gazier, il n'en reste donc que deux à jouer. Il y aura d'abord la petite finale le 16 novembre entre le Maroc et la Croatie, répétition de la rencontre de phase de groupes (0-0 le 23 novembre).
Mais le grand match, ce sera pour le 17 décembre avec le face-à-face entre deux équipes qui apparaissaient comme des favorites naturelles, et entre deux stars du jeu, coéquipiers au Paris SG.
D'un côté, Kylian Mbappé confirme son statut de phénomène, avec ses cinq buts dans le tournoi (neuf en tout avec les quatre inscrits en 2018). Il peut devenir le premier joueur double champion du monde avant ses 24 ans, depuis... le roi Pelé.
Les Bleus de Didier Deschamps, qui semblent touchés par un syndrome viral ayant mis plusieurs des leurs sur le flanc ces derniers jours, peuvent entrer un peu plus dans l'histoire: seules deux nations ont jusqu'à présent réussi à conserver leur couronne, le Brésil de Pelé (1958 et 1962) et l'Italie à l'époque fasciste (1934 et 1938), à une époque où seules seize équipes prenaient part au tournoi.
"L'envolée finale", voici la une de L'Équipe du jeudi 15 décembre 2022 > https://t.co/4ynSqCi0Ut pic.twitter.com/CAvMHasYBe
— L'ÉQUIPE (@lequipe) December 14, 2022
"L'envolée finale" titre le quotidien L'Equipe, illustré par la reprise acrobatique de Théo Hernandez sur l'ouverture du score, "Un vrai bonheur", exulte Les Dernières Nouvelles d'Alsace alors que Le Parisien insiste sur cette deuxième finale consécutive avec un "On y est encore !" et une photo d'Antoine Griezmann et de Kylian Mbappé enlacés après la rencontre.
"C'est incroyable de jouer deux finales de la Coupe du monde à la suite", s'est réjoui sur TF1 Hernandez. "Il y a eu un mélange de qualité, d'expérience, un état d'esprit de conquérant, même dans les périodes difficiles", s'est félicité le sélectionneur Didier Deschamps.
De l'autre, D'un côté, Lionel Messi, septuple Ballon d'Or, dont une grande partie de la planète rêve qu'il inscrive à son palmarès le plus beau des titres. L'Argentin tentera de mettre la dernière touche au chef d’œuvre qu'il est en train de réussir au Qatar pour offrir à l'Argentine sa troisième Coupe du monde et se faire une place de choix au panthéon du football.
Le débat est infini, mais en cas de sacre dimanche pour l'Albiceleste, il sera difficile d'argumenter que Messi n'est pas tout là-haut, accompagné des seuls Pelé et Diego Maradona. "On pourrait croire qu'on dit que Messi est le plus grand de l'histoire parce que nous sommes Argentins. Mais je crois qu'il n'y a aucun doute", a tranché le sélectionneur Lionel Scaloni mardi après le nouveau récital de son N.10.
Au-delà de son cinquième but du tournoi, le troisième sur penalty, Messi a étalé le même schéma que lors des matches précédents: la plupart du temps, il marche, il guide et il analyse; les quelques instants qui restent, il les utilise pour faire mal, très mal, comme l'a constaté le pauvre Josko Gvardiol, impérial depuis le début du tournoi et martyrisé par le génie sur le but du 3 à 0.
Selon le quotidien argentin Clarin, le numéro "magique" de Messi sur cette action est "la plus belle passe décisive de l'histoire de toutes les Coupes du monde", ce qu'on avait déjà pu penser de la précédente, offerte à Nahuel Molina face aux Pays-Bas en quart de finale.
Argentine-France, c'est aussi le souvenir de ce qui fut sans doute, avec Brésil-Belgique, le plus grand match du Mondial-2018, en huitième de finale, soldé par une victoire 4-3 des Bleus.