Ces 13 et 14 décembre le suspense prendra fin : on saura quelles seront les deux finalistes de cette coupe du monde qui n'a pas été avare en surprises. L'Argentine, qui a joué 18 finales et en a remporté deux en 1978 et 1986, vient de remporter sa demi-finale 3 à 0 contre la Croatie ce 13 décembre. Le Maroc vainqueur de l'Espagne et du Portugal, éliminera-t-il l'équipe de France ?
► Argentine - Croatie
Ce 13 décembre se joue à 19 heures TU au stade de Lusail une demi-finale de légende.
Une demi-finale remportée haut la main par l'Argentine 3 à zéro. Ouveture du score de Lionel Messi dans la première mi-temps et les deux autres points marqué par Julian Alvarez.
Tel un conte des Mille et une nuits, Argentine-Croatie oppose deux génies du football, Lionel Messi et Luka Modric, désireux d'aller au bout de leur histoire inachevée avec le Mondial lors d'une première demi-finale qui a tout pour devenir légendaire.
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Ce ne sera pas la mille et unième nuit de Messi, mais bien le mille et deuxième match de son immense carrière (790 buts), couronnée de tous les trophées possibles... sauf la Coupe du monde.
Modric-Messi
Le septuple Ballon d'Or, finaliste en 2014, va trouver sur sa route au Qatar une autre légende de ce jeu, lui-même Ballon d'Or (en 2018) et lui-même finaliste, il y a quatre ans: Modric.
"La sélection et Messi devant la marche décisive", titre en première page le 13 décembre le quotidien argentin Clarin.
Et la planète entière se passionne pour ce duel entre les deux nations et leurs deux N.10:
"Viens voir les magiciens", invite le quotidien sportif français L'Équipe, alors que son homologue espagnol Marca pronostique
"une demi-finale notée 10/10" avec
"deux cracks en quête de leur deuxième finale mondiale".
Pour que le sésame de la finale de dimanche s'ouvre devant l'un, il faudra forcément que l'autre passe à la trappe. Lequel sortira de la lampe? Lequel obtiendra d'affronter soit la France, soit le Maroc, opposées le 14 (19h00 TU) dans l'autre demi-finale?
"Ça va être un match très dur", a estimé Messi.
"La Croatie a prouvé qu'elle était très bonne (...) et on a vu que, si on les laisse jouer, ils ont de très bons joueurs qui savent prendre le ballon, surtout au milieu de terrain".
L'Argentine évolue comme à la maison sous les dorures du stade de Lusail où elle dispute son quatrième match, portée par ses milliers de supporters, et où elle espère revenir dimanche pour la finale (16h00). Mais pour y parvenir, il faut que Messi, N.10 de l'Albiceleste, domine Modric, N.10 des Vatreni.
L'histoire sera belle
À 35 et 37 ans, respectivement, le vibrionnant gaucher argentin et le Croate au pied droit de velours savent que c'est probablement leur dernière chance de consécration planétaire, et qu'une défaite solderait leur carrière en Coupe du monde... voire en sélection.
Mais quel que soit le vainqueur, l'histoire sera belle : soit Messi s'offrira une chance d'égaler l'icône Diego Maradona, sacrée en 1986, et d'offrir une troisième étoile à l'Argentine; soit Modric aura une deuxième opportunité de porter sur le toit du monde un petit pays de moins de 4 millions d'habitants.
L'Argentine de Messi a pour elle son maître à jouer (4 buts, 2 passes décisives), son jeu intense et ses nombreux talents, d'Angel Di Maria, rétabli, à Lautaro Martinez, pas très en verve.
La Croatie de Modric, parfaitement épaulé dans l'entrejeu par Marcelo Brozovic et Mateo Kovacic, s'avance avec
"le meilleur milieu du monde", dixit son sélectionneur Zlatko Dalic, et une défense de fer incarnée par l'expérimenté Dejan Lovren, la révélation Josko Gvardiol et l'épatant gardien Dominik Livakovic.
Dans un tournoi ouvert aux surprises, bien malin qui pourrait désigner un favori... et prédire quelle sera la morale de l'histoire.
► Maroc - France
Le 14 décembre à 19 heures TU l'autre demi-finale à frissons se jouera au stade al-Bayt, acquis aux Lions de l'Atlas, héros du monde arabe. Se hisser dans le dernier carré, l'objectif minimal fixé aux Français, apparaît comme une première victoire face aux vents contraires. Mais leur sélectionneur Didier Deschamps compte bien embarquer son équipage jusqu'au bout du voyage, dimanche en finale à Lusail.
(RE)lire : Coupe du monde 2022 : la France entre dans le tournoi sans certitudeAvec leur mélange de cadres expérimentés et de jeunes loups, les Bleus de 2022 veulent s'inviter dans le grand livre d'or aux côtés des Vava, Garrincha, Zagallo et Pelé, les derniers à avoir réussi un doublé dans la compétition reine, en 1958 et 1962.
Attention cependant au Maroc, adversaire inédit pour la France en compétition officielle, galvanisé par ses exploits contre les cadors belges, espagnols et portugais, tous sortis groggy de leurs duels face à une défense de fer et une attaque rapide, technique et déroutante.
"Il faut attaquer fort et essayer de percer ce mur marocain le plus vite possible", anticipe Lloris. Face à cet
"adversaire redoutable", l'objectif sera de
"se faire plaisir ensemble dans l'effort, dans la difficulté, et se surpasser en équipe".
L'empreinte de l'histoire
Au-delà de l'enjeu sportif, France-Maroc constitue un fragment d'histoire entre deux pays à l'union contrariée : l'emprise de la France au Maghreb, avant l'indépendance en 1956, a dessiné des liens de domination et d'amitié mêlés qui rendent ce match si symbolique pour les centaines de milliers de binationaux vivant dans l'Hexagone.
"Cela doit rester un match de foot, même s'il y a un historique, même s'il y a énormément de passion", tempère Deschamps.
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Le choc à al-Khor, en présence du président Emmanuel Macron,
"a une saveur particulière parce qu'il y a aussi énormément de Marocains en France, donc ça représente une belle fête", positive Jules Koundé.
Ses anciens partenaires à Séville, le gardien Yassine Bounou et l'attaquant Youssef En-Nesyri, sont devenus les héros de tout un continent en plaçant l'Afrique pour la première fois dans le dernier carré d'un Mondial, de surcroît lors de la première édition organisée dans le monde arabe.
Le Maroc veut continuer de gagner
"pour l'Europe, pour l'Afrique, pour le Maghreb, pour nos frères d'Afrique subsaharienne", affirme le sélectionneur Walid Regragui, né à Corbeil-Essonnes, une ville populaire située au sud-est de Paris.
(Re)lire : Coupe du monde 2022 : le Maroc joue, le Maghreb et le reste de l'Afrique derrière luiPreuve de l'énorme engouement suscité, la compagnie nationale RAM a programmé trente vols spéciaux entre Casablanca et Doha pour acheminer les supporters, parmi les plus nombreux et les plus bruyants du tournoi.
Al-Hilm (rêve) ou cauchemar ?
Lloris se méfie de ce
"climat hostile",
"il faudra être prêts, ça va faire du bruit, on ne pourra pas s'entendre".
Les Marocains s'avancent vers ce duel historique avec une fatigue accrue par une rotation limitée et une prolongation contre l'Espagne en huitième. Un voile d'incertitude entoure également plusieurs cadres, blessés, et en premier lieu la charnière centrale Nayef Aguerd-Romain Saïss.
L'arrière droit
Achraf Hakimi joue également diminué depuis le début du tournoi. Il est cependant espéré pour un face-à-face très attendu avec son ami au PSG Kylian Mbappé, meilleur buteur du tournoi avec cinq unités, une de plus qu'Olivier Giroud.
En cas de qualification, l'équipe de France retrouvera en finale l'Argentine de Lionel Messi, qu'elle a battue en huitième de finale de la dernière édition (4-3), ou la Croatie de Luka Modric, déjà son adversaire il y a quatre ans et demi sur la plus haute marche de la Coupe du monde (4-2).
Les Bleus n'y sont pas encore. Il faudra d'abord pousser le nouveau ballon du Mondial, baptisé Al Hilm (
"Le rêve", en arabe), au fond des filets marocains. Ces derniers n'ont tremblé qu'une fois au Qatar et il s'agissait d'un but contre leur camp.