Couvre-feu, tests antigéniques, aides financières... les principales mesures annoncées par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a annoncé, ce mercredi 14 octobre, que des couvre-feux seraient imposés dès ce samedi 17 octobre pour quatre semaines, voire jusqu'au 1er décembre, en Ile-de-France et dans huit métropoles, de 21H00 à 06H00 afin d'endiguer l'épidémie de coronavirus. Les derniers chiffres montrent encore une aggravation de la situation avec plus de 100 morts et 193 personnes admises en réanimation en 24 heures en France. L'épidémie a déjà fait plus de 32 000 morts dans le pays.
Couvre-feu, chômage partiel, déplacements... Emmanuel Macron a fait de grandes annonces ce mercredi 14 octobre, afin de freiner la "deuxième vague" de Covid-19 qui se présente, en France.
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"Nous sommes dans une situation qui est préoccupante et qui justifie que nous ne soyons ni inactifs, ni dans la panique", a déclaré le chef de l'Etat au cours de son entretien. Afin de réussir à baisser le nombre de contaminations "par jour de 20 000 à 3000 ou 5000", "nous devons prendre des mesures plus strictes" que celles prises ces derniers mois, a-t-il ajouté.
Retrouvez l'entretien en intégralité ci-dessous
Le couvre-feu, une mesure attendue
La mesure la plus importante est l’imposition d’un couvre-feu nocturne à partir de ce samedi 17 octobre, à 00h00. Attendue depuis plusieurs jours, il restait à en définir les modalités et surtout, les horaires. Le gouvernement a pris la décision que ce couvre-feu s’opérerait à 21h à 6h. Le but : "freiner la diffusion du virus", et ainsi "reprendre le contrôle", selon le président de la République. Sont concernées l’Île-de-France et huit métropoles : Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Etienne. Ces villes sont les plus touchées par la reprise de l'épidémie depuis la rentrée.
Au printemps, plusieurs communes, dont la plus importante était Nice, ainsi que la Guyane avaient instauré des couvre-feux temporaires. Cette mesure, qui va concerner près de 20 millions de personnes, est prévue pour durer jusqu’au 1er décembre, soit six semaines, si le Parlement la validait. En cas de non-respect du couvre-feu, des amendes de 135 euros seront délivrées ; elles pourront s’élever à 1 500 euros en cas de récidive.
"L'objectif c'est de pouvoir continuer à avoir une vie économique, que les écoles, les lycées et les universités soient ouvertes, que nos concitoyens puissent travailler tout à fait normalement et qu'il puisse y avoir une vie sociale" même restreinte, a expliqué Emmanuel Macron.
Des mesures additionnelles et une "nouvelle stratégie"
Il n'y aura ni restrictions de transport lors du couvre-feu, ni de limites de déplacements entre les régions, a-t-il précisé, en ajoutant que ces mesures n'empêcheront pas les gens de partir en vacances de la Toussaint qui débutent vendredi soir.
Le Premier ministre Jean Castex a précisé lors d'un point presse le 15 octobre qu'un billet de train ou d'avion après 21h00 vaudra dérogation : "Si vous avez votre train-couchette, par exemple, ou un avion après 21H00, si vous êtes muni de votre billet, de votre justificatif de transport, vous pourrez aller le prendre et ça vaudra dérogation."
C'est surtout dans la sphère privée, principal foyer de contamination, qu'Emmanuel Macron espère voir les mentalités changer, en demandant aux Français de "ne pas être plus de six à table" dans les réunions privées. Il faut "mettre au maximum le masque, y compris en famille ou entre amis".
Jean Castex a rajouté que les fêtes privées seront interdites dans les salles polyvalentes. "Toutes les fêtes privées, comme les mariages ou les soirées étudiantes, qui se tiennent dans des salles des fêtes, dans des salles polyvalentes ou tout autre établissement recevant du public seront interdites" sur l'ensemble du territoire.
Emmanuel Macron a par ailleurs préconisé "deux à trois jours de télé-travail par semaine" dans les entreprises où cela est possible, pour "réduire un peu la pression collective". La ministre du Travail Elisabeth Borne a précisé ce 15 octobre que le protocole sanitaire demandera aux entreprises, "tout particulièrement à celles qui sont dans les zones où s'appliquent le couvre-feu, de définir un nombre de jours minimal de télétravail par semaine pour les postes qui le permettent".
Il leur sera également demandé "dès la semaine prochaine" d'étaler "les horaires d'arrivée et de départ au travail". Le Premier ministre a annoncé que dans la fonction publique les administrations devront mettre en place une organisation permettant deux à trois jours de télétravail par semaine "chaque fois que cela pourra être concilié avec les nécessités du service."
Face à des test qui prennent beaucoup de temps, M. Macron a reconnu "de vraies difficultés sur le sujet". Il a promis une nouvelle "stratégie" pour en "réduire drastiquement les délais" et souligné que cela passerait par de nouvelles techniques, comme les tests antigéniques, qui ont été autorisés, et la possibilité de s'auto-tester, et annoncé que l'application de traçage StopCovid serait relancée le 22 octobre sous le nom "tous anti-Covid".
Emmanuel Macron a également promis des aides supplémentaires aux secteurs économiques qui seront affectés par le couvre-feu, comme la restauration, les théâtres, les cinémas et l'événementiel."Nous aurons des dispositifs de soutien supplémentaires", a déclaré le président de la République, mentionnant le chômage partiel et le fonds de solidarité, récemment élargi. Une nouvelle liste de métiers représentant 75 000 entreprises supplémentaires va bénéficier de ce fonds pouvant aller jusqu'à 10 000 euros par mois, au-delà des 150.000 entreprises qui y étaient déjà éligibles, avait annoncé la semaine dernière le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.
Alors que la crise fait basculer dans la pauvreté des centaines de milliers de personnes supplémentaires, Emmanuel Macron a enfin annoncé une aide exceptionnelle de 150 euros, augmentée de 100 euros par enfant, pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et de l'aide personnalisée au logement (APL).