La deuxième boîte noire retrouvée le 2 avril confirme l'action volontaire du copilote Andreas Lubitz. Le Parquet allemand avait révélé la semaine dernière les antécédents psychiatriques du jeune homme qui a entraîné 149 personnes dans la mort. Il était en arrêt maladie le jour de l'accident. C'est tout le suivi psychiatrique des pilotes de ligne qui est en cause.
La deuxième boîte noire retrouvée le 2 avril confirme l'action volontaire du copilote. Ce dernier a provoqué la chute de l'avion de la compagnie à bas prix Germanwings entraînant 149 personnes dans un crash.
Andreas Lubitz a souffert d'une grave dépression il y a six ans, alors qu'il effectuait sa formation de pilote, a révélé vendredi 27 avril le quotidien allemand Bild Zeitung.
Une information confirmée par le Parquet de Düsseldorf, qui annonce que les enquêteurs ont retrouvé des attestations d'arrêt maladie déchirées chez Andreas Lubitz. Mais pour l'heure, aucune lettre d'adieux annonçant un acte prémédité à l'origine de la catastrophe qui a fait 150 morts... Les attestations saisies viennent "appuyer la thèse" selon laquelle le jeune homme "a caché sa maladie à son employeur et à son environnement professionnel", selon le Parquet. Les documents retrouvés attestent d'une "maladie existante et de traitements médicaux correspondants", sans révéler la nature de cette maladie.
Le récit des dernières minutes du vol 9525 selon la boîte noire de l'Airbus : lire notre article.
Dépression et crises d'angoisse
Présenté par ses proches comme sportif et "très compétent", Andreas Lubitz, a souffert "de dépression et de crises d'angoisse" au moment de sa formation, selon le Bild. Il avait d'ailleurs interrompu son apprentissage "pendant un certain temps" avant de l'achever normalement et d'entamer sa carrière de copilote en 2013, selon des indications fournies jeudi par le patron de la Lufthansa, Carsten Spohr. Le dirigeant invoque le secret médical pour ne pas en dire plus sur le motif de l'interruption de sa formation, mais il insiste sur le fait que Andreas Lubitz a passé avec succès tous les tests, y compris psychologiques au moment du recrutement.
Une enquête mondiale
Dirigée par les autorités françaises, l'enquête s'est étendue jeudi à l'Allemagne après les révélations sur un acte volontaire présumé à l'origine de la catastrophe, qui a notamment tué 75 Allemands, dont 16 lycéens de retour d'un échange scolaire, et 51 Espagnols. Le FBI est également sollicité, puisque Andreas Lubitz avait effectué une partie de ses études à Phoenix, en Arizona.
A Düsseldorf (ouest), où le copilote disposait d'un appartement, la police "a saisi des preuves", notamment "des papiers" qui pourraient peut-être permettre d'en savoir plus sur ses motivations, même si aucun "indice clé" n'a, pour l'instant, été identifié.
Ce vendredi matin, à Montabaur, dans l'Etat de Rhénanie-Palatinat frontalier de la France, le domicile des parents du copilote, qui y résidait lui-même une partie du temps, était sous protection policière : un camion de police était stationné devant la maison aux volets baissés. De nombreux journalistes étaient présents, mais les rues alentour étaient quasiment désertes.
L'Allemagne sous le choc
L'Allemagne s'est réveillée sous le choc de cette tragédie d'une "dimension totalement inconcevable", selon les mots de la chancelière Angela Merkel. Une photo d'Andreas Lubitz, le visage marqué par l'effort et courant le semi-marathon de Francfort en 2013, occupait toute la Une de Bild avec ce titre : "Le pilote fou".
Toute la presse s'interrogeait sur les motivations du jeune homme, qui avait en fait 27 ans, selon les autorités locales de Düsseldorf, et non 28 ans comme l'avait d'abord indiqué le procureur de Marseille, Brice Robin. C'est ce magistrat qui avait annoncé jeudi que le crash de l'avion, qui devait relier Barcelone à Düsseldorf mardi, avait sans doute été provoqué intentionnellement par le copilote de l'appareil, tandis que le commandant de bord avait été empêché de regagner le cockpit après s'être absenté quelques minutes.
Selon Bild, le pilote a tenté de forcer la porte blindée du poste de pilotage avec une hache. Mais sans succès. A 10H53 locales mardi, l'Airbus A320 s'est écrasé contre la montagne. L'appareil a été pulvérisé, ce qui complique la collecte des débris et des restent humains.
"On collecte les éléments biologiques avant les débris"
Porte-parole de la gendarmerie
Sur le site du crash, les recherches continuent
Les recherches ont repris en début de matinée à Seyne-les-Alpes, à une dizaine de kilomètres de la zone du crash de l'A320. Pour les enquêteurs, il s'agit avant tout de retrouver la deuxième boîte noire et d'identifier au plus vite les corps évacués de la montagne, notamment grâce aux prélèvements effectués sur les familles jeudi après-midi.
L'identification des corps : une épreuve pour les famille. Lire notre article.