Suite au référendum voté par les Criméens ce dimanche 16 mars et à la signature du traité sur le rattachement de la Crimée à la Russie par Poutine ce mardi 18 mars, quelles sont les prochaines étapes pour que la Crimée devienne effectivement russe ? Après la signature par Poutine du décret acceptant la demande de rattachement de la Crimée à la Russie, le texte part à la Cour constitutionnelle et doit ensuite être ratifié par les deux chambres. Comme de toute évidence, Poutine veut aller vite, tout pourrait être terminée ce vendredi 21 mars. Une question n’a pas encore trouvé de réponse claire dans le discours de Vladimir Poutine : le statut exact de la Crimée. Il a laissé plané un certain doute sur son statut à l’intérieur de la Fédération de Russie où des régions, provinces ont des statuts différents. Ce n’est pas encore clair si ce sera une république autonome, une région, un territoire, … Et à chaque fois, le président russe a séparé dans son discours la Crimée de la ville de Sébastopol qui a toujours eu un statut particulier étant donné son importance stratégique. C’est là que se trouve le siège de la flotte russe en mer noire. Sébastopol a toujours eu un statut particulier –même depuis qu’elle dépend de l’Ukraine- à l’image d’une ville-région comme Moscou et Saint-Pétersbourg. Dans son discours, Poutine a insisté à nouveau sur les liens qui unissent la Crimée à la Russie comme une justification de cette annexion… Il a en effet rappelé à plusieurs reprises les liens historiques qui existent avec Catherine II, la donation de
Khrouchtchev (en 1954, ndlr) Les pays actuels issus de l’Union soviétique sont en fait tous des anciennes divisions de l’Union soviétique, des républiques fédératives. Ce qui signifie qu’à l’époque appartenir à l’administration de l’Ukraine, de la Russie ou de l’Arménie, cela n’avait aucun sens puisque tout était soviétique et dirigé depuis Moscou. On ne sait pas très bien ce qui a pris à Khrouchtchev car il a fait beaucoup de choses irrationnelles. Certains disent, et c’était aussi présent dans le discours de Poutine, que c’était une façon de se faire pardonner sa propre participation à la collectivisation des terres, la répression russe que connut l’Ukraine, et la grande
famine qui suivit. A cette époque, ils étaient tous citoyens soviétiques en Crimée ou dans le reste du pays. Quand l’Ukraine est devenue indépendante, elle a pris la Crimée avec parce qu’elle faisait partie de la République fédérative d’Ukraine. C’était une transcription en territoire national de ce qui était auparavant une délimitation administrative. Mais je crois que la partie la plus intéressante du discours de Poutine, c’est la question de l’OTAN. A partir du moment où il y avait un nouveau gouvernement à Kiev, favorable à un élargissement de l’Union européenne et éventuellement à un élargissement de l’OTAN. Il était inacceptable pour Poutine que des bateaux de l’OTAN remplacent des bateaux russes à Sébastopol.