Évidemment, les deux parties se rejettent mutuellement la responsabilité de cet échec. Le gouvernement accuse les étudiants d’intransigeance, les étudiants, eux, parlent de mauvaise volonté de la part du gouvernement et de se faire du capital politique sur leur dos. Ce qui est évident, c’est qu’effectivement, il y a impasse et qu’un fossé les sépare, un fossé tel qu’on se demande s’il sera un jour possible de les rapprocher. Beaucoup d’ailleurs, dont l’une des associations étudiantes, jugent que l’intervention d’un médiateur est la seule option possible.
Les deux parties se sont livrés une guerre de chiffre durant ces 4 jours de négociations. Le gouvernement aurait d’abord accepté de réduire de 35$ par an les 254$ d’augmentations des frais de scolarité prévues pour les 7 prochaines années. Une offre jugée insuffisante par les étudiants. Puis le gouvernement est revenu avec une deuxième offre, celle de limiter à 100$ cette hausse pour la première année, puis 254$ pour les années suivantes. Les étudiants, eux, proposaient un gel des frais de scolarité pour les 2 prochaines années, suivi de cinq années d’augmentation de 254$.
Bref, comme on peut le voir, les différences en termes de chiffres ne sont pas si majeures. Le fossé, il est bien plus au niveau idéologique. D’un côté, un gouvernement qui refuse de céder, de plier et de « perdre la face » comme on dit, de l’autre, des étudiants qui campent sur leur position de gel des frais de scolarité et de moratoire. Les leaders étudiants se voyaient probablement mal arriver devant leur base avec une entente présentant peu de gains et se faire dire par les membres de leurs associations « ben voyons donc, tout ça pour ça ? »