Alors que les funérailles du général Soleimani étaient toujours en cours en Iran, Téhéran a riposté comme promis. Les Gardiens de la Révolution disent avoir frappé les bases d'Al-Assad et d'Erbil, qui abritent des forces américaines, dans la nuit de mardi à mercredi, faisant craindre une escalade du conflit américano-iranien. Le guide suprême Ali Khamenei évoque une "gifle à la face" des Américains.
Téhéran n'a pas tardé pour risposter comme promis. Alors que les funérailles nationales de trois jours du général Soleimani, tué vendredi par un drone américain, sont toujours en cours, l'Iran a mené des frappes dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 janvier contre des bases en Irak abritant des forces américaines.
Selon le Pentagone, une douzaine de missiles ont été lancés depuis l'Iran contre les bases d'Al-Assad et d'Erbil.
Le commandement militaire irakien, de son côté, a annoncé mercredi que 22 missiles se sont abattus sur deux bases sur son sol sans faire de
"victime parmi les forces irakiennes".
Le communiqué ne fait pas mention d'éventuelles victimes au sein des forces de la coalition.
A Londres, le chef de la diplomatie britannique, Jonathan Powell, condamne les attaques sur les bases de la coalition en Irak, et évoque des blessés.
Riposte irakienne à venir ?
En rétorsion à ce qu'il a dénoncé comme une violation de sa souveraineté, l'Irak a réclamé le départ des troupes étrangères de son sol, tandis que les tirs de roquettes contre diplomates et soldats américains en Irak se sont récemment multipliés.
Un chef du Hachd (une coalition de paramilitaires irakiens pro-Iran désormais intégrés aux forces de sécurité irakiennes, ndlr) menace Washington d'une
"riposte irakienne" aussi forte que
"la risposte iranienne". Le numéro deux du Hachd al-Chaab, Abou Mehdi al-Mouhandis, avait été tué aux côtés du général iranien Soleimani lors du raid américain de vendredi dernier.
Par ailleurs, Bagdad annonce que l'Iran l'avait informé d'une attaque imminente contre les Américains sur son sol
Réplique et explications iraniennes
L'Iran de son côté a pris la parole par la voix de son leader principal, Ali Khamenei, le guide suprême. Celui-ci est en train de délivrer un discours à la suite de ces attaques de missiles iraniens ciblant des bases abritant des forces américaines retransmis par PressTV, le premier réseau d'information international iranien, diffusant en anglais 24 heures sur 24.
Le Guide suprême y déclare que ces attaques
"ne sont qu'une gifle dans la figure" des Américains.
"Nous ne cherchons pas l'escalade ou la guerre", a pour sa part assuré Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie iranienne, expliquant que les représailles
"proportionnées" de la nuit étaient
"terminées".
Nouvelle phase ?
"L'évaluation des dégâts et des victimes est en cours. Jusqu'ici, tout va bien!", a indiqué de son côté dans un tweet le président américain Donald Trump, ajoutant qu'il ferait une déclaration mercredi.
Signe d'une escalade et de nouvelles violences sont toujours redoutées, l'agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) a interdit aux avions civils américains le survol de l'Irak, de l'Iran et du Golfe.
En attendant, sur le front des cours du pétrole, le prix du brut s'envolait de plus de 4,5% mercredi matin dans les échanges en Asie.