Cybercriminalité : la gendarmerie française neutralise un réseau géant d'ordinateurs piratés

La gendarmerie française a neutralisé un "botnet" - réseau d'ordinateurs piratés - de plusieurs centaines de milliers de machines, après avoir reçu des informations de l'éditeur d'antivirus Avast. Le réseau d'ordinateurs était commandé par un serveur hébergé en Ile-de-France. Les cybergendarmes français ont réussi à duper les pirates, avant de désinfecter les machines, avec l'aide du FBI. Une première mondiale.
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Toutes les machines, localisées notamment en Amérique centrale et en Amérique du sud, avaient été infectées par le ver (code informatique malfaisant) Retadup, ce qui permettait aux pirates d'en prendre le contrôle à distance, à l'insu de leur propriétaire.

Alertés par Avast de l'existence de Retadup et de la présence du serveur de contrôle en France, la gendarmerie a d'abord réalisé au printemps 2019 une "copie discrète" du serveur en cause, chez son hébergeur en Ile-de-France, sans que les pirates ne s'en rendent compte.

L'analyse du serveur a montré l'existence d'une faille dans le logiciel utilisé par les pirates, selon le récit de la gendarmerie.

Cette première mondiale aboutit à désinfecter à l'heure actuelle 800 000 machines.

Déclaration de la gendarmerie française à l'Agence France Presse

Les cyber-limiers du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) de la gendarmerie ont ensuite pu utiliser cette faille pour désinfecter à distance tous les ordinateurs touchés, avec l'aide notamment du FBI, la police fédérale américaine.

Pour ce faire, ils ont en juillet substitué au serveur des pirates une machine qu'ils contrôlaient eux-même, et qui a pu envoyer les instructions nécessaires aux  machines touchées.  

"Cette première mondiale aboutit à désinfecter à l'heure actuelle 800 000 machines", selon la gendarmerie. "Les investigations se poursuivent pour identifier le groupe criminel à l'origine des faits", a-t-elle précisé.

Le réseau d'ordinateurs infectés permettait notamment aux pirates de génerer de la cryptomonnaie Monero.

Le ver Retadup "semble également être à l'origine depuis 2016 de nombreuses attaques et vols de données et blocage de systèmes", selon la même source. L'opération a été menée sous le contrôle de la section F1 du Parquet de Paris, spécialisée dans la cybercriminalité.