Fil d'Ariane
Départ de l'étranger, record de cols, contre-la-montre, nouveautés, dotation : ce qu'il faut savoir sur le Tour de France 2023 dont le parcours a été présenté jeudi 27 octobre, à Paris.
Départ de l'étranger
Pour la 25e fois, le Tour de France partira donc de l'étranger, plus particulièrement de Bilbao, au Pays-basque espagnol, le 1er juillet 2023. Ce sera la deuxième fois que le Tour part de l'Espagne. Cette 110e édition connaitra d’ailleurs deux autres étapes espagnoles.
Depuis le premier coup d'envoi donné de l'étranger, à Amsterdam, aux Pays-Bas en 1954, dix pays ont accueilli le Grand Départ du Tour. En 2024, ça pourrait être le tour de l'Italie.
Après trois étapes en Espagne en 2023, la troisième arrivant à Bayonne, le Tour se poursuivra ensuite en intégralité dans l'Hexagone où il visitera six régions et 23 départements.
30 cols, et cinq massifs montagneux, un record
Le Tour de France 2023 traversera les cinq massifs montagneux de l'Hexagone, avec un total de 30 cols ou côtes ou arrivées en altitude classés en deuxième, première ou hors catégorie.
Un record pour cette 110e édition, qui en propose sept de plus qu'en 2022. L'édition 2019 aurait déjà dû proposer 30 cols mais un violent orage dans les Alpes a forcé les organisateurs à amputer l'étape de Tignes et à modifier le parcours de l'étape du lendemain.
Le toit du Tour en 2023 sera le col de la Loze (2.304 m) où sera décerné le Souvenir Henri-Desgrange, prix rendant hommage au fondateur du Tour. Comme en 2020, les cinq massifs de montagne de l'Hexagone seront au programme. Dans l'ordre: les Pyrénées, le Massif central, le Jura, les Alpes et les Vosges. Il y aura notamment 13 cols dans les Alpes et 6 dans les Pyrénées. Il y aura quatre arrivées au sommet, une de moins que cette année mais une de plus qu'en 2021.
Comme toujours l’arrivée traditionnelle sur les Champs-Elysées aura bien lieu, et ce sera le 23 juillet.
La veille de l’arrivée, l’avant-dernière étape sera particulièrement éprouvante au départ de Belfort, avec un parcours montagneux et pas moins de six cols à traverser : le Ballon d'Alsace, la Croix des Moinats, Grosse Pierre, la Schlucht, le Petit Ballon et le Platzerwasel, pour finir au Markstein.
22km seulement de contre-la-montre
Avec un seul contre-la-montre de 22 km au programme, l'édition 2023 affiche le deuxième total le plus faible en kilomètres parcourus dans cet exercice en solitaire après les 13,8 km de 2015.
Il s'agira d'un chrono en altitude, sur un terrain escarpé, dans les Alpes, à l'occasion de la 16e étape entre Passy et Combloux.
Les coureurs devront notamment escalader la célèbre côte de Domancy, où Bernard Hinault a forgé son titre de champion du monde en 1980, et qui grimpe sec (2,5 km à 9,4%). En termes de distance, on est très loin des plafonds de 2012 (96 km), l'édition jugée généralement la plus soporifique de l'époque récente, et évidemment des années sombres de la décennie précédente (117 km en 2007).
Douze nouvelles villes-étapes
Douze nouveaux sites ou villes-étapes accueilleront le Tour pour la première fois : outre les deux espagnoles (Bilbao et Amorebieta-Etxano), Nogaro, Vulcania, Moulins, Belleville-en-Beaujolais, Châtillon-sur-Chalaronne, Les Gets Les Portes du Soleil, Passy, Combloux, Poligny et Le Markstein Fellering découvriront la course.
Sur les 21 étapes, on compte 8 étapes de plaine, 4 étapes accidentées, 8 étapes de montagne avec 4 arrivées en altitude (Cauterets-Cambasque, Puy de Dôme, Grand Colombier et Saint-Gervais Mont-Blanc) et 1 étape contre-la-montre en individuel. Il y aura deux journées de repos, les lundi 10 et 17 juillet.
Des dotations stables
La dotation du Tour de France 2023 ne bouge pas : elle s'élèvera à 2,3 millions d'euros pour les équipes et les coureurs, dont 500.000 euros pour le lauréat. C'est dix fois plus que pour le Tour de France féminin - 250.000 euros de dotation globale, 50.000 pour la lauréate - sur une course de huit étapes. Mais cette enveloppe est supérieure à celle des plus importantes courses d'une semaine du calendrier masculin, pour une durée comparable. A titre de référence, le montant total des prix de Paris-Nice en 2022 a atteint 144.300 euros (16.000 au vainqueur).
Les étapes
1er juillet : Bilbao-Bilbao, 182km
02 juillet : Vitoria-Gasteiz - San Sebastian, 209 km
03 juillet : Amorebieta-Etxano - Bayonne, 185 km
04 juillet : Dax-Nogaro, 182 km
05 juillet : Pau-Laruns, 165 km
06 juillet : Tarbes-Cauterets, 145 km
07 juillet : Mont-de-Marsan - Bordeaux, 170 km
08 juillet : Libourne-Limoges, 201 km
09 juillet : Saint-Léonard-de-Noblat - Puy de Dôme, 184 km
10 juillet : Repos
11 juillet : Vulcania-Issoire, 167 km
12 juillet : Clermont-Ferrand - Moulins, 180 km
13 juillet : Roanne - Belleville-en-Beaujolais, 169 km
14 juillet : Châtillon-sur-Chalaronne - Grand Colombier, 138 km
15 juillet : Annemasse-Morzine, 152 km16 juillet : Les Gets - Saint-Gervais-Mont-Blanc, 180 km
17 juillet : Repos
18 juil : Passy-Combloux (clm), 22 km
19 juillet : Saint-Gervais-Mont-Blanc - Courchevel, 166 km
20 juillet : Moûtiers - Bourg-en-Bresse, 186 km
21 juillet : Moirans-en-Montagne - Poligny, 173 km
22 juillet : Belfort - Le Markstein, 133 km
23 juil : Saint-Quentin-en-Yvelines - Paris, 115 km
Pour sa deuxième édition, le Tour de France femmes doit confirmer le succès remporté en 2021, afin de devenir aussi incontournable que son pendant masculin. Le Tour 2022 débutera le 23 juillet. C’est la directrice de l’épreuve, Marion Rousse qui a dévoilé le parcours de cette année. Le Tour visitera trois régions de France : l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie.
Il sera long de 956 km et partira le 23 juillet de Clermont-Ferrand pour finir le 30 au Tourmalet, sur un contre-la-montre de 22 km au départ de Pau.
La Grande Boucle féminine comportera huit étapes. L'édition 2022 a marqué la renaissance du Tour de France femmes qui avait existé sous différentes formes avant de disparaître à la fin de la décennie 2000, faute de financement.
Après une traversée du Massif central et un passage à proximité de la grotte de Lascaux, l'étape-reine aura lieu dans les Pyrénées avec l'enchaînement des cols de l'Aspin et du Tourmalet. L'arrivée sera jugée en haut de ce sommet mythique, à 2110 mètres d'altitude, comme en 1994, en 1996 et 2000 lors des précédentes versions.
Après le pari réussi de la renaissance, marquée par des audiences phénoménales et du monde partout sur le bord des routes, l'édition 2023 vient forcément avec son lot d'interrogations pour savoir si l'épreuve peut s'inscrire dans la durée, passé l'effet de curiosité.
23 juillet : Clermont-Ferrand - Clermont-Ferrand, 124 km
24 juillet : Clermont-Ferrand - Mauriac, 148 km
25 juillet : Collonges-la-Rouge - Montignac-Lascaux, 147 km
26 juillet : Cahors - Rodez, 177 km
27 juillet : Onet-le-Château - Albi, 126 km
28 juillet : Albi - Blagnac, 122 km
29 juillet : Lannemezan - Tourmalet Bagnères-de-Bigorre, 90 km
30 juillet : Pau - Pau (contre-la-montre individuel), 22 km
"Cette année, les gens se sont vraiment pris au jeu, ils se sont attachés aux coureuses et ils ont regardé le Tour pour les mêmes raisons que pour le cyclisme masculin. C'est quand même un objet fragile qu'on a besoin d'ancrer. Le but est d'avoir un Tour de France solide et de ne pas aller plus vite que le développement du cyclisme féminin", a déclaré la présidente du Tour, Marion Rousse.
Même si de nombreuses équipes féminines sont désormais adossées aux formations de l'élite du peloton masculin, l'écart avec les hommes reste important, notamment en termes de densité.
"C'est pour ça aussi qu'on n'a pas envie de se lancer tout de suite dans un Tour de France de 10 jours, même si on veut grandir à terme. Le Tour amène des sponsors, la lumière, de l'argent. Mais il reste encore beaucoup de choses à faire", a ajouté l'ancienne coureuse.
Cela vaut aussi pour les salaires, même si l'Union cycliste internationale (UCI) a instauré un salaire minimum pour les équipes du World Tour (première division) qui doit atteindre 32.100 euros par an en 2023.
Dotations et équipes
Pour le Tour de France, la dotation n'a pas changé: 250.000 euros de prix, dont 50.000 pour la lauréate. C'est dix fois moins que pour le vainqueur du Tour de France masculin.
"Comme le nombre de jours de course, on espère évoluer aussi là-dessus. Mais il s'agit là-aussi de ne pas se brûler les ailes et devoir revenir en arrière dans un an ou deux", estime Marion Rousse.
En attendant, le Tour de France femmes continue de grandir avec l'élargissement de six à sept coureuses par équipe.