Ce sont trois égyptiens sur quatre qui vivent dans les campagnes avec 2$ par jour. Ruinés sous l‘ère Moubarak, ils espèrent beaucoup des Frères Musulmans qui ont promis de redonner aux paysans « pain et justice sociales ». Gamal, éleveur et producteur, s’insurge : « On veut qu’il mette fin au marché noir. Il y a trop d’intermédiaires dans la distribution qui s’en mettent plein les poches. Ma récolte est achetée à un prix dérisoire et revendue à prix d’or sur les étals du Caire. Pour les engrais, le prix d’usine est de 75 pounds le bidon et on l’achète 210 ! Les propriétaires fonciers fixent les prix qu’ils veulent et il n’y a aucune régulation. Le prix de la terre a été multiplié par 8 en quinze ans ! Les subventions agricoles ont été supprimées depuis 1987 ! On espère que Moursi va prendre des mesures ». Comme beaucoup d’autres agriculteurs, Gamal ne peut pas vivre de sa production. Il est ouvrier à mi-temps. Les Frères Musulmans, très bien implantés dans les campagnes en raison de leur aide sociale et solidaire vis-à-vis des plus démunis, ont un projet de réforme agricole qui devrait permettre aux paysans de retrouver des revenus décents.