David Cameron menacé par l'affaire des écoutes téléphoniques

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David Cameron menacé par l'affaire des écoutes téléphoniques
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Après la démission du chef de Scotland Yard et de l’un de ses subordonnés, l’étau se resserre autour de David Cameron. Le Premier ministre britannique est critiqué pour avoir recruté en 2007 Andy Coulson, un ancien rédacteur en chef de News of the World (NotW), arrêté le 8 juillet. 
David Cameron menacé par l'affaire des écoutes téléphoniques
Une du Daily Telegraph du lundi 18 juillet 2011 (traduction : “Le chef de Scotland Yard se retire et tire sur Cameron“)
La démission de Paul Stephenson n’est pas passée inaperçue. L’ancien numéro un de la police britannique a quitté son poste avec fracas, dimanche. Accusé d’avoir employé comme consultant Neil Wallis, un ex-directeur adjoint de NotW, Stephenson a lancé une phrase assassine à l’intention de David Cameron : « Contrairement à M. Coulson, M. Wallis n’a pas démissionné de News of the World, et à ma connaissance, il n’a pas été mêlé de quelque façon que ce soit à l’enquête initiale sur les écoutes téléphoniques ». L’homme en question, Andy Coulson, est un ancien rédacteur en chef de NotW, embauché par David Cameron comme directeur de sa communication en mai 2007. Peu de temps auparavant, il avait démissionné de NotW suite à l'arrestation d'un journaliste et d'un détective, condamnés pour avoir piraté les messageries téléphoniques des membres de la famille royale. Pour enfoncer le clou, Stephenson a rappelé qu’au moment de l’embaucher, David Cameron avait dit qu’il s’agissait de donner à Coulson « une seconde chance ».  « Une seconde chance », c’est aujourd’hui ce que doit espérer pour lui-même le Premier ministre britannique, qu’une large partie de la presse britannique considère sur la sellette. Un éditorialiste du Daily Telegraph (centre droit) affirme qu' « il y a une chance, même infime, que la semaine prochaine David Cameron ne soit plus Premier ministre». Quant au Guardian (proche des travaillistes), il publie cette phrase : "Alors que le bilan augmente, sous la forme d'arrestations ou de démissions, [David Cameron] apparaît de plus en plus exposé".  D’après Jon Henley, journaliste au Guardian, il est prématuré de parler de démission à propos de Cameron : « Il n’y a pas de soupçon de corruption entre Cameron et News Corp (le groupe de Rupert Murdoch). Tout ce qu’on peut lui reprocher pour l’instant c’est une erreur de jugement sur l’embauche d’un seul homme (Andy Coulson) ».
18.07.2011
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Rappel de l'affaire par Marian Naguszemwski - JT TV5Monde
La révélation de la proximité de David Cameron avec des dirigeants de News International (la branche britannique de News Corp) est une autre épine dans le pied du Premier ministre. Il a rencontré des cadres du groupe à 26 reprises lors les 15 derniers mois. Parmi ces cadres figure Rebekah Brooks, ancienne directrice générale de News International, actuellement en liberté conditionnelle pour corruption de policiers et complicité dans le scandale des écoutes. Cependant, d’après Jon Henley, cet aspect de l’affaire n’est pas un danger pour Cameron : « Il n’est pas le premier dans ce cas. Ses prédécesseurs entretenaient aussi ce type de lien avec les dirigeants de News International. Ce qui choque profondément l’opinion publique c’est plutôt le comportement de la police et les révélations de corruption ». En déplacement officiel en Afrique du Sud, David Cameron a décidé d’écourter sa visite. Il devrait s’exprimer sur le sujet mercredi, le lendemain de l’audition de Rupert Murdoch, de son fils James et de Rebekah Brooks, par une commission parlementaire chargée de faire la lumière sur cette affaire.
18.07.2011
L'analyse de Jacques Cardoze, correspondant à Londres de France2/TV5MONDE
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