De la Grenade à Tripoli, 30 ans d'interventionnisme militaire

Depuis la Grenade en 1983, à la Libye en 2011, en passant par l'ex Yougoslavie, l'Irak, le Rwanda, la Côte d'Ivoire etc, sous l'égide des Nations unies, de l'Otan, de coalitions plus régionales ou ad hoc, la Communauté internationale intervient de plus en plus souvent dans des conflits locaux, selon des critères pas toujours très clairs et avec des succès aléatoires. Rappel.
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De la Grenade à Tripoli, 30 ans d'interventionnisme militaire
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30 ans d'actions plus ou moins hasardeuses

1983 : Invasion de l'île de la Grenade

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Le 25 octobre 1983, Ronald Reagan, épaulé par l’OECO, l’Organisation des États de la Caraïbe orientale, ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis font croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat. L’opération Urgent Fury sera le nom de code de l'opération militaire qui verra l'invasion de l'île de la Grenade. Les forces américaines débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La raison avancée pour légitimer l’invasion « protéger les citoyens américains » s’est révélée être fausse.

1990 - 1991 : Tempête du désert

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La guerre du Golfe de 1990-1991 dite aussi deuxième guerre du Golfe ou l'opération tempête du désert, est un conflit qui opposa l'Irak de Saddam Hussein à une coalition de 34 États, soutenue par l'Organisation des Nations unies entre 1990 et 1991. La victoire prévisible de la coalition entraîna la libération du Koweït dont l'invasion en 1990 par l'armée irakienne avait provoqué le déclenchement du conflit.

1992 : Siège de Sarajevo

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En 1992, les Serbes de Bosnie entreprennent un long siège de la ville de Sarajevo. Les premiers bombardements des forces serbes frappent la ville le 6 avril 1992. Sarajevo est soumise à un blocus complet. Les efforts de la communauté internationale pour mettre fin au conflit et protéger les populations civiles furent sans résultats. Malgré l'envoi de militaires aux couleurs de l’ONU. La coalition rassemblée sous l’opération FORPRONU s’est trouvée confrontée à une mission difficile de maintien de la paix et 167 hommes de la FORPRONU furent tués.

1992 : Guerre civile en Somalie

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Suite à la guerre civile et aux menaces de famine, l'ONU lance l'opération des Nations unies en Somalie (ONISOM) dite « humanitaire » à partir d'avril 1992. Les « casques bleus » vont subir de lourdes pertes face aux factions somalienne. Les États-Unis soumettent un plan à l'ONU, pour une intervention renforcée sous leur autorité avec un fort contingent US. En décembre 1992, sous mandat de l'ONU, les États-Unis lancent l'opération Restore Hope (Rendre l'espoir). Il s'agit de la première intervention menée au nom du droit international d'ingérence humanitaire. C'est un fiasco symbolisé par la bataille de Mogadiscio en octobre 1993, au cours de laquelle 19 soldats américains meurent, ainsi qu'un casque bleu malaisien et près d'un millier de Somaliens. Le président américain Bill Clinton décide alors de retirer ses troupes, et 8 000 Casques bleus de l'ONU prennent le relais jusqu'en 1995. 

1994 : Génocide rwandais

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Le génocide des « Tutsis » a eu lieu en 1994 au Rwanda. Il débuta après l’assassinat du président Habyarimana.  Les « Hutus » qui étaient alors au pouvoir accusa le au Front patriotique rwandais constitué essentiellement de « Tutsi » en exil,  de l’attentat. Les fidèles au régime Hutu en place tentèrent de tuer les Tutsis de l'intérieur du Rwanda. L’opération Turquoise est alors proposée et dirigée par la France mandatée par Conseil de sécurité des Nations unies. Elle a été déployée en juin 1994. Le mandat de la force multinationale consistait à contribuer, de manière impartiale, à la sécurité et à la protection des personnes déplacées, des réfugiés et des civils en danger au Rwanda dans une zone sécurisée.
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1995 : Massacre de Srebrenica

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Lors de l’été 1995, l'armée des Serbes de Bosnie, commandée par Ratko Mladic, s'est emparée de Srebrenica, une enclave bosniaque sous la protection des Casques bleus. Les forces serbes commettent alors un massacre (8000 disparus). Devant l'inefficacité des Casques bleus, les forces de l'Alliance atlantique (Otan) sont alors intervenues en aout 1995 directement contre les milices serbes. Lors d'une opération-éclair, de 3 jours, appelée l'opération Tempête. Cette action, appuyée par des bombardements de l'Otan, a mené l’Alliance atlantique à une victoire contre les forces serbes. Ce rééquilibrage des pouvoirs entre les parties a permis la négociation d’un accord de paix avec les dirigeants serbes.
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1999 : « Libération » du Kosovo

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Suite aux massacres des Kosovars par Slobodan Miloševic (président serbe de 1989 à 2000), la communauté internationale décide de réagir entre le 24 mars 1999 et le 10 juin 1999. L’Otan procède à des frappes aériennes sur la Serbie  par le biais de l’opération Joint Guardian des forces alliées . Elle contraint Miloševic à se retirer du Kosovo. La région passe sous l’administration des Nations unies en vertu de la résolution en juin 1999 (jusqu’à son indépendance en 2008).
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2001 : Ben Laden, symbole de la menace islamiste

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Les attentas du 11 septembre et la piste d’un probable attentat terroriste islamiste entraîne une intervention en Afghanistan. La force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) opère en Afghanistan. L'opération justice sans limites constitue la composante militaire de la coalition, sous l'égide de l'Otan. Elle est mandatée par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, depuis le 20 décembre 2001.
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2002 : Crise politico-militaire en Côte d'Ivoire.

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Suite à une rébellion qui menace le pouvoir du président Laurent Gbagbo, c’est le début de l’opération Licorne, nom donné à la participation des forces armées françaises, sous commandement français, au maintien de la paix en Côte d'Ivoire. Elle est distincte mais complémentaire de l'ONUCI (Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire) et débute en septembre 2002 (début des événements de Côte d'Ivoire), indépendamment de l'opération des Nations unies. La France, puis la CEDEAO (Communauté des États d'Afrique de l'Ouest), envoient d'importants contingents militaires pour séparer les forces d'interposition.
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2003 : Chute de Saddam Hussein

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George W. Bush, président des États-Unis, évoquait un recours à la force si l'Irak persistait à refuser le retour des inspecteurs en désarmement de l'ONU. Le 20 mars 2003, les américains lancent l'opération Iraqi Freedom. L’Irak est attaqué par une coalition alliée des États-Unis et du Royaume-Uni, sans mandat de l'ONU et soutenue par plusieurs dizaines de pays dont le Japon, la Corée du Sud, la Pologne, l’Espagne et l’Italie. La France s’est même opposée à cette intervention. Le régime de Saddam Hussein est renversé trois semaines après l’entrée des troupes de la coalition dans le pays. La coalition comptait quelque 330 000 soldats originaires de 38 pays. Cette troisième guerre du Golfe s’achève officiellement le 1er mai 2003. Le pays est ensuite occupé par la coalition.
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2011 : Aube de l’Odyssée contre Mouammar Kadhafi

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Le 19 mars 2011, à l’initiative des Français et des Britanniques, et par le vote aux Nations unies de la résolution 1973, une coalition regroupant les États-Unis, des pays européens et des États de la Ligue arabe, des avions commencent à bombarder les forces armées du dictateur libyen pour aider les rebelles de l’Est du pays.