Fil d'Ariane
Le ministre de l'Education Nationale a lui aussi apporté des précisions. Un protocole sanitaire très strict a été décidé avant la réouverture des établissements scolaires.
Lundi 11 mai ce sera la pré-rentrée pour les professeurs. Tous les élèves ne seront pas accueillis en même temps. Seront privilégiées les classes dites "charnières" : grande section de maternelle, CP (où l'élève apprend à lire) et CM2 (avant l'entrée au collège). Egalement certains élèves seront prioritaires : ceux en situation de handicap, les enfants de personnels soignants, ou les enfants en difficulté scolaire (environ 4% des élèves selon l'Éducation Nationale).
Cette reprise de l'école sera progressive. Les groupes d'élèves présents en classe ne dépasseront pas 15 en école élémentaire, 10 en maternelle. "1 million d'élèves retourneront en classe la semaine prochaine", accueillis par environ 130.000 professeurs, a indiqué Jean-Michel Blanquer.
Le port du masque sera obligatoire dans les transports en commun pour les passagers de 11 ans et plus. Les contrevenants seront passibles d'une amende de 135 euros, a pour sa part indiqué la ministre de la Transition écologique, qui a la tutelle des Transports.
En Ile-de-France, l'accès aux transports en commun sera "réservé aux heures de pointe aux personnes détenant une attestation de leur employeur ou ayant un motif impérieux pour se déplacer", a ajouté Élisabeth Borne.
Les déplacements inter-régionaux seront fortement limités lors de cette première phase de déconfinement. L'offre des TGV et intercités sera "volontairement réduite". Ainsi "nous passerons de 20% la 11 mai à 40% fin mai", où le week-end prolongé de l'Ascension aurait pu créer une ruée vers les trains.
"A partir de ce lundi 11 mai, la liberté de circulation sera rétablie et il sera possible de sortir librement dans la rue sans attestation, quelque soit le département, à l'exception de Mayotte". Le ministre de l'Intérieur confirme ainsi ce qui avait déjà été annoncé par le Premier ministre un peu plus tôt.
Christophe Castaner précise en outre que les déplacements seront limités à 100 kilomètres "sauf pour motif professionnel ou famillial impérieux". Pour ces déplacements il faudra se munir d'une nouvelle attestation qui sera mise en ligne sur le site du ministère de l'Intérieur.
Les bibliothèques, médiathèques, petits musées pourront rouvrir le 11 mai, comme l'avait déjà annoncé Emmanuel Macron lors de son rendez-vous avec des représentants du secteur culturel. Les préfets publieront la listes des lieux qui rouvriront. Mais les cinémas, salles de spectacles, enceintes sportives... resteront fermés.
(Re)voir : Coronavirus en France : la réponse d'Emmanuel Macron au secteur culturel
Les rassemblements devront rester limités à 10 personnes maximum, dans le respect des règles de distanciation physique. Ce seuil pourra être réévalué le 2 juin, a précisé Christophe Castaner. La règle concernant les plages, lacs et centres nautiques reste la même : ils seront fermés. Mais ils pourront être rouverts par les préfets sur demande des maires.
"Les frontières restent fermées jusqu'à nouvel ordre (...) Nous avons décidé de prolonger les restrictions mises en place jusqu'au 15 juin au moins", précise le ministre de l'Intérieur. "A ce stade", dit-il, "compte tenu de l'évolution de l'épidémie en Europe et au regard de l'alignement des mesures sanitaires entre pays européens", l'imposition d'une quatorzaine aux voyageurs entrants ne serait pas "appliquée à l'intérieur de l'espace européen".
Pour Bruno Le Maire, il faut relancer l'activité économique dans le respect des règles de sécurité sanitaire. Ainsi tous les commerces rouvriront le 11 mai à l'exception des bars et des restaurants. "Ce sont 400 000 entreprises qui représentent 875 000 emplois" qui rouvriront le 11 mai, a précisé le ministre de l’Économie.
Les centres commerciaux de plus de 40 000 mètres carrés en France pourront rouvrir le 11 mai "en accord avec les préfets, sauf en Ile-de-France" en raison de risques sanitaires persistants.
"L'Etat sera aux cotés des entrepreneurs : les indépendants, les très petites entreprises, les PME (...) et le fonds de solidarité de l'Etat sera maintenu jusqu'à la fin mai" ainsi que l'exonération de charges sociales entre mars et mai pour les petites entreprises ayant dû fermer sur décision administrative.
La ministre du Travail a pour sa part rappelé que la reprise du travail sur site ne doit pas se faire au mépris des règles essentielles de sécurité sanitaire. Muriel Pénicaud appelle les entreprises à recourir au maximum au télétravail et notamment en Ile-de-France où, dit-elle, "c'est crucial". Les horaires décalés doivent aussi être privilégiés afin de limiter le nombre de personnes sur le lieu de travail et dans les transports publics.