Fil d'Ariane
Habituellement, le rachat d'une banque aussi importante que le Credit Suisse prend plusieurs mois. Mais pour éviter la crise financière, UBS n'a eu que quelques jours.
La plus grande banque de Suisse UBS, poussée par les autorités, doit absolument finaliser ce 19 mars le rachat de sa rivale, pour espérer éviter une débâcle et une vague de panique contagieuse sur les marchés lundi.
Selon le tabloïd suisse Blick, l'accord sera scellé au cours d'une réunion extraordinaire du gouvernement et des dirigeants des deux banques à Berne.
Les autorités suisses n'ont pas d'autres choix que de pousser UBS à surmonter ses réticences, en raison de l'énorme pression exercée par les grands partenaires économiques et financiers de la Suisse qui craignent pour leur propre place financière, affirme Blick.
Bruno Le Maire, le ministre français des Finances a fait passer clairement le message dans Le Parisien : "Nous attendons maintenant une solution définitive et structurelle aux problèmes de cette banque".
Le Trésor américain avait aussi indiqué qu'il suivait l'affaire de près.
Le marché suisse ouvre à 08H00 GMT lundi et une solution devra être trouvée d'ici là pour la banque perçue comme un maillon faible du secteur.
A la clôture de la Bourse mercredi après une chute record, Credit Suisse ne valait qu'à peine 7 milliards de francs suisses (à peu près autant d'euros), une misère pour une banque qui fait partie - tout comme UBS - des 30 établissements bancaires dans le monde considérés comme trop importants pour les laisser faire faillite.
Mais selon le Financial Times et Blick, les clients de la banque ont retiré 10 milliards de francs suisses de dépôts en une seule journée en fin de semaine dernière. Un signe tangible de la méfiance à l'égard de l'établissement.
Cet effondrement est notamment dû à une série de scandale qui a fragilisé le Credit Suisse. La faillite de la Silicon Valley Bank, il y a plus d'une semaine, a également précipité la chute de la banque helvète.
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Selon l'agence Bloomberg, UBS exige que les pouvoirs publics prennent en charge des frais légaux et des pertes potentielles qui peuvent se chiffrer en milliards de francs.