En France, le réseau Énergie partagée propose au tout-un-chacun de devenir actionnaire de projets de production d'énergie renouvelable. Une manière de participer à la transition énergétique de manière locale et concernée.
Devenir actionnaire d'une éolienne, ça vous tente ? Le cas échéant, c'est possible, via des coopératives citoyennes. Elles peuvent être locale, ou prendre la forme de fonds nationaux. En France, c'est le cas d'
Énergie partagée. Cette structure propose de prendre part à des projets de production d'énergie renouvelable. Et donc, à son échelle, de permettre des économies d'émissions de gaz à effet de serre et de protéger le climat.
Comment ça marche ?
Les personnes qui décident de participer à des projets ne font pas de don. Ils investissent. Concrètement, les « citoyens actionnaires » prennent des actions à Énergie partagée. La structure, « sorte de tirelire commune » selon Marc Mossalgue, coordonnateur de l'association, prend à son tour des parts sociales dans des projets. Une quinzaine d'unités de production d'énergies renouvelables ont, ainsi, déjà été financées. « Une fois les projets lancés et bien cadrés, nous souhaiterions en quitter pour laisser place à une véritable dynamique citoyenne, sous forme de coopératives par exemple, et pouvoir réinvestir les sous dans d'autres projets. Mais nous n'avons pas le recul suffisant sur ce sujet pour l'instant », précise-t-il.
Combien de « citoyens actionnaires » participent ?
Depuis le lancement du réseau, il y a quatre ans, environ 4 500 actionnaires ont permis de collecter près de huit millions et demi d'euros. Si l'action minimale pour participer est de 100 €, elles s'élèvent en moyenne de 1 800 à 2 000€ par personne. Pour Marc Mossalgue, l'équilibre économique du fonds Énergie partagée n'est pas atteint pour autant : « Il le sera lorsque nous aurons engagé dix millions d'euros dans des projets. Pour l'instant, seuls près de six le sont. Nous n'engageons pas la totalité des actions, au cas où certaines personnes souhaiteraient reprendre leurs parts et s'en aller. »
Pourquoi faire appel aux citoyens ?
«
Les manœuvres internationales et nationales pour le climat, comme les grands plans de développement de l'éolien et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, sont indispensables. Mais pour que cela fonctionne, il faut une déclinaison visible et concrète, afin que les citoyens puissent en percevoir les bénéfices, pour eux et pour leur territoire », considère Marc Mossalgue. Au final, pour lui, le plus simple reste donc que les citoyens s'approprient cette question de l'énergie.
Pourquoi un ancrage local ?
Pour Marc Mossalgue, le fait d'ancrer localement les projets est l'un des points les plus importants. Qui plus est si ce sont des investisseurs publics, ou de simples « citoyens-habitants » qui participent. « Nous avons alors des projets citoyens pur jus, où seul l'intérêt du territoire prime. » Dans ce même objectif, si le projet se doit d'être économiquement viable, sa rentabilité n'est, selon le coordinateur d'Énergie partagée, pas une fin en soi. « L'objectif, c'est de démontrer quelque chose. Un projet de production d'énergie renouvelable est une sorte de levier vers un virage énergétique régional. »
Quelle part du capital d'un projet cela peut-il représenter ?
Dans le cas de Zusamme Solar Colmar, le fonds Énergie partagée apporte 40 % du capital, le reste étant partagée entre deux coopératives locales française et allemande (respectivement 10 et 50 %). Ce projet de couverture des toitures d'anciens bâtiments industriels, aujourd'hui en fonctionnement, permet de couvrir les besoins en électricité d'une centaine de foyers (hors chauffage).
« Épargnons le climat »
En amont de la COP21, Énergie partagée a lancé un appel à « réinvestir une partie de son épargne dans la transition énergétique ».
La plateforme dédiée à ce projet est visible sur le site www.epargnonsleclimat.fr